jackcodem a écrit:boaf... pour ceux qui vont acheter ce livre (les fans à 90%), ils ont deviné que c'est un canular. on devine facilement que c'est alec severin. dans ce cas, il faudrait faire aussi le procès de "captivant" de chaland & cornillon. cela dit c'était nettement plus parodique comme ton
Ben moi j'avais jamais entendu parler d'Al Séverin avant l'annonce de la parution de cet album. Et en lisant l'annonce, je n'avais aucune raison de me dire que c'était un canular. Je ne l'ai appris qu'en venant faire un tour ici.
jackcodem a écrit:pierryves a écrit:Oui. Moi c'est ce qui m'ennuie carrément.
Il y a un aspect "nous n'avons pas vécu cette période, mais si nous l'avions vécue, voilà ce que nous aurions écrit et dessiné"...
... Ce serait certainement plus courageux de s'en prendre aux tortionnaires actuels (mais peut-être n'en existe-t-il pas ?), mais aussi plus risqué (ne pas se faire publier, se faire critiquer, se faire condamner à mort par quelques intégristes...)
Les nazis sont une cible facile parce qu'ils ne peuvent plus répondre...
ben, pour ça, il y a la série classique "spirou" : ça parle du nucléaire, du monde financier, de la manipulation génétique, de la mafia... que te faut-il de plus?
Oui, sauf que les méchants sont tous fictifs et que les auteurs respectifs de ces aventures s'attaquent aux concepts généraux via des créations personnelles. La Mafia existe, mais pas Vito Cortizone ; La dictature est néfaste et détestable, mais Zantas et la Palombie n'existent pas. Pareil pour Zorglub, le Bretzelburg ou la Viper... SPIROU décrit un univers allusif s'inspirant du monde réel, mais ce n'est heureusement pas réaliste. Et c'est normal, car ça n'a jamais été le sens de la série dont le but est avant tout de divertir par l'aventure. L'épisode qui l'est le plus est peut-être celui de
L'Ankou. Et encore ! C'est la centrale nucléaire fictive de Bernilis qui est attaquée par Fournier, pas le véritable directeur de la centrale de Brennilis, par exemple.
jackcodem a écrit:et la deuxième guerre mondiale n'avait jamais été explorée jusqu'ici...
Le Journal d'un ingénu ?
Le Groom vert-de-gris ?
jackcodem a écrit:alors pourquoi pas? de plus spirou n'est pas une série réaliste et c'est un héros au 1er degré
Tu as tout à fait raison, ce n'est pas une série réaliste. Alors que viennent faire de très réalistes nazis là-dedans ?
jackcodem a écrit:pierryves a écrit:On peut très bien sortir de la référence à Franquin en considérant les autres années '40 (1946-49 existent aussi).
Le but est-il donc plus de sortir de ce pesant héritage ou de se replacer dans le contexte de l'occupation ?
la jeep de fantasio, spirou et le tank et spirou et l'héritage ont un fond d'après guerre. cette période a été traité déjà
Rob-Vel, Jijé, puis Franquin, puis Fournier, puis Tome & Janry et tous les autres cré(ai)ent des histoires se déroulant à leur époque. Yann, Bravo, Séverin ont en revanche fait le
choix de retourner dans cette période bien précise. Ce n'est pas pareil du tout.
Je dis juste que je trouve que tout le monde (artistes, intellos...) s'approprie un peu facilement le sujet pour mettre en avant leur propre tolérance et sens de la démocratie (je parle en général, pas seulement de SPIROU) et qu'ils feraient mieux de se montrer plus humbles et modestes sur la question, parce que rien ne pourra jamais nous assurer que tout ce beau monde - s'il avait vécu à cette période - aurait ouvert aussi facilement la bouche qu'ils le font aujourd'hui, sans le moindre risque, pour dénoncer le régime nazi.
Maintenant, c'est juste une réflexion que je me faisais et je n'achèterai pas l'album, c'est tout. Je suis juste déçu qu'on m'annonce un nouveau "SPIROU" et de finalement ne pas l'acheter parce qu'une nouvelle fois on vient me gonfler avec la Seconde Guerre mondiale, l'occupation et les nazis. Sujet qui me sort par les yeux tant on nous le ressasse et rabâche à longueur d'années sur tous les supports connus. Je passe donc la main en reconnaissant sans problème la qualité du travail de Séverin.
"Un gentleman est quelqu'un qui sait jouer de l'accordéon et qui s'abstient" (Tom Waits)