Genug a écrit: Cela dit, il ne dit pas que "tous" sont "des", il met son Spirou aux prises avec l'un d'eux.
Eh bien si, justement, il le dit.
Dans "La Loi du plus fort", il y a trois curés.
Le premier, le père Albert, alcoolique, qui meurt dans un accident, assommé par un lourd crucifix qui lui tombe dessus en voulant coller une raclée à René et Jean-Baptiste (pas encore Spirou). Dans les dialogues suivants, on apprend que le père André soupçonnait les "faiblesses" du père Albert. Les faiblesses auxquelles il est fait allusion sont sans équivoque dans ses propos.
Le deuxième curé est l'abbé de la paroisse : il étouffe l'affaire par peur du scandale (René est envoyé en prison (?) et Jean-Baptiste est renvoyé de l'orphelinat). Il est clairement présenté comme complaisant avec les agissements de ses collègues et donc, complice.
Le troisième, le père André (qu'on revoit dans
Un mauvais départ), amène Spirou au Moustic hôtel. Il fournit à Spirou l'adresse et les clefs de sa future chambrette. Trois cases plus loin, après une dure lutte intérieure, il finit par lui donner également son propre double de la clef de la chambrette en lui demandant expressément :
"Ne me les rends jamais !" Lui aussi, se montrait donc très tenté de venir rendre visite à l'improviste dans la chambre de Spirou. Evoquons aussi les cases où on le voit insister, le rouge aux joues, pour venir voir Spirou de temps en temps.
Et comme il le trouve beau dans son bel uniforme de groom !
Donc : Trois curés, trois pédophiles en fait ou en puissance ! (soit 100% du personnel de l'Eglise représenté)
Et je tiens à préciser à nouveau que je suis athée et que je fuis toute religion.
Le propos de Bravo aurait été recevable s'il avait présenté un des trois curés de manière clairement différente et sans le moindre sous-entendu de ce genre. Ça aurait ainsi constitué une attaque acceptable envers les curés pédophiles, parce qu'il n'aurait pas été généraliste dans son accusation en montrant qu'il existe également des gens respectables dans la communauté ecclésiastique.
Et ce que je déteste chez Bravo, c'est cette manière de nous faire la morale sur les vilains nazis qui sont des références en matière de "Tous les... sont des..." et que, après ça, lui ne se gêne pas pour nous sortir que "Tous les curés sont pédophiles."
"Tous les... sont des..." est le principe de base de tous les préjugés, de tous les racismes, de tous les ségrégationnismes, de tous les sectarismes, de toutes les formes de rejet d'une communauté, quelle qu'elle soit, par une autre ou par un seul.
Bref, c'est la base de toute intolérance.
"Un gentleman est quelqu'un qui sait jouer de l'accordéon et qui s'abstient" (Tom Waits)