Tout comme Brian Addav sur le sujet du supermarché (et des lecteurs honorables qui s'y procurent leurs BD) !
Ce serait comme dénigrer les acheteurs de fruits et légumes en supermarchés qui ne savent même pas que leur devoir est d'aller directement chez les fermiers BIO de leur région : "ces pôvres consommateurs primaires qui n'ont pas été assez bien éduqués à l'écologie et qui bouffent de la m..." (interview d'un certain Jean-Pierre K.
)
Quant à Bamboo, leur histoire les a naturellement poussé à privilégier les Gags. J'ai cru comprendre que leurs BD réalistes avaient de très bons echos. Sulpice semble être un éditeur à la fois dirigiste et très humain. J'attends avec impatience de le voir publier des histoires complètes comiques (ou semi-réalistes) qui ont longtemps fait la force des éditions Dupuis, puisque cette maison d'édition préfère privilégier les extrêmes : gags d'un côté, troisième degrès ou éducatif de l'autre, et pas grand chose au milieu (pas grand chose
de nouveau).
Et tout pareil que Brian Addav (décidément !!!) pour le lectorat de "Journal d'un ingénu" : c'est assez dingue de constater combien la valeur affective d'une série a de valeur marchande et combien ce qui est considéré comme des "ersatz" (Spirou par...) ne permet pas de faire le plein... même si l'un d'eux est d'un niveau "hors norme" ! Si Emile Bravo avait dessiné la série principale, il aurait lui aussi fait 250 000 (ou un peu plus).
Mais bon... C'est comme ça et je ne comprends pas les maisons d'éditions qui ne jurent que par les séries "finies" : c'est du gaspillage de notoriété et de possibilités commerciales !
D'un autre côté, cela profite à quelques rares auteurs dont le nom seul arrive à concentrer l'effort marketing. On n'achète plus telle série comportant tel personnage qu'on adore, mais telle BD de tel auteur (scénariste multi-séries, dessinateur exceptionnel). C'est une sorte de pipolisation de la BD, quelque part... mais pipolisation de spécialistes ! Un peu comme les romans. Ou comme le pinard. Il faut être dans les secrets des dieux. Et le grand public, qui ne peut pas s'informer autant que nous autres, passe forcément à côté de plein de choses (comme "journal d'un ingénu", j'essaie de ne pas sortir du sujet
). Après, on a beau jeu de critiquer vertement leur ignorance !