Sonicvic a écrit:antoinedf
Je ne prends plus en compte les notes pour les albums plus d'une semaine après la mise en ligne du vote, désolé.
Si ça peut te consoler, je partage ton analyse sur les Brothers à 80%.
Aucun problème, je suis complètement fautif
Sonicvic a écrit:
Vous savez que j'aime ce duo et
la Colère du Marsupilami est un album qui m'a complètement conquis. Au niveau du dessin, je trouve que Yoann a fait un travail de grande qualité : son style est proche de la période QRN de Franquin et ses animaux (Le Marsupilami en tête) sont très bien croqués. Mention spéciale à l'attaque finale (pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui ne l'ont toujours pas lu) des animaux, dantesque. Côté Vehlmann, l'approche est cette-fois-ci différente : cet album devait faire revenir, le temps d'une histoire, le Marsupilami. Le problème n'était donc pas de trouver une idée originale, mais de trouver le moyen le plus fort d'y parvenir. Et à mon avis, le duo y est brillamment parvenu. La réintroduction du Marsupilami et la justification de 40 ans d'absence passent comme une lettre à la poste (si on exclut les qq références des auteurs précédents). Ils ont trouvés la justification la plus logique possible et qui permet de montrer une autre facette de l'animal. Les deux auteurs développent à nouveau une contradiction passé-présent, (entre ravivez l'âge d'or et volonté de se détacher du passé) qui colle finalement assez bien au personnage de Spirou. Alors effectivement, c'est une commande de l'éditeur, mais les deux auteurs ont réussi à dépasser ce cahier des charges pour proposer une histoire forte et un bon retour du Marsupilami. Car si nous avons le droit à un album aux tons plus nostalgiques que les précédents, la fin de l'histoire (très émouvante par ailleurs) est claire : Spirou, série et personnage, ne vit plus dans le passé. On peut faire un album entièrement conçu sur une madeleine de proust, tout en amenant une fin qui montre que les temps ont changés et que tout ne peut pas reprendre à l'identique. Je trouve que cette façon de faire est bien plus forte et efficace que ce qu'on a pu avoir dans
La fille de Zorglub avec son message sur les remakes.
Si on en vient aux reproches (pour ma part, ils se portent au nombre de trois).
La couverture effectivement moins inspirée que d'habitude et qui rompt avec la tradition des couvertures de Yoann à la ligne claire (choix étonnant).
Ensuite, je suis fatigué de l'utilisation des cliffhangers par ce duo. J'ai compris et j'ai salué la démarche de relier l'intrigue des trois premiers albums. Mais le duo utilise à présent de manière systématique le procédé, alors que les histoires n'ont pas plus de liens entres elles que deux rimes de la comptine des "trois ptits chats" . Pourquoi relier l'existence de ces photos à Vito ? Un certain nombre de personnages étaient bien plus légitimes à révéler cette information. De plus, le début se traîne, car il faut réintroduire les informations du cliffhanger précédant, tout en prenant le temps de conclure cette pseudo enquête à Champignac. L'utilisation abusive de ce procédé nuit au rythme de l'histoire. On aurait du apprendre dans ce tome que le Marsupilami était toujours en vie, et ainsi commencer l'histoire avec un début fort. Le cliffhanger de cet album semble (on verra bien si c'est le cas) totalement incongru et incohérent.
Enfin, il est triste de noter au terme de cinq albums, que le duo a été bien plus doué dans la résurrection du mythe Spirou que dans l'apport à ce mythe. Bien que l'on retrouve les thèmes fétiches du duo (les animaux, les références à la culture pop, le poids de la finance sur les faibles - avec la parenthèse avec les locaux), toute l'histoire s'articule autour des anciennes marionnettes de la série (Gaston compris). Ce duo excelle dans la réutilisation des anciens personnages mais ne parviennent pas à en créer des nouveaux (on compte seulement la vipère, la petite fille et popy bronco - qui n'avait pas un potentiel assez fort pour devenir un personnage récurrent). Et quand on sait que le T56 devrait être le dernier album du duo, on est forcé de constater un échec de ce côté là.
Mais pour le reste c'est un régal. Ce retour en fanfare du Marsu mérite son
15.5/20