de coyoterebelle » 24/10/2025 18:41
Je viens de finir, ça m’a tenu la semaine. J’ai noté des influences, conscientisées ou non, du côté de chez Terry Gilliam, Caro & Jeunet, Moebius par moment également, mais ça a aussi fait écho chez moi à l’ouvrage de Fourquet sur l’archipelisation de la France, fragmentée en îlots.
J’ai été sensible à l’histoire et au point de vue de l’héroïne voulu par Bablet. On sent que l’histoire et le propos sont plus grands que les personnages eux mêmes, auquel l’auteur n’accorde que peu d’intérêt dans leur représentation parfois sommaire, au contraire des décors et des engins qui fourmillent de détails par endroits.
Ça a été relevé plus haut, mais pour moi ça a été un facteur bloquant pour s’identifier aux personnages. La grossièreté naïve des traits d’une case à l’autre, les proportions parfois aberrantes avec les nez qui semblent rajoutés par dessus, m’ont parfois complètement sorti de l’histoire, me faisant focaliser sur un parti pris graphique qui m’a déconcerté par moments, voire rebuté.
Je pense que c’est un parti pris pour que le lecteur considère que la trame et les enjeux sont au dessus des personnages, mais ça vient en contradiction avec le titre de l’ouvrage qui s’attache à un personnage en particulier, Jenny.
J’entends que d’autres ont réussi à en faire abstraction et c’est tant mieux. Malgré cela je trouve l’ouvrage réussi, c’est une belle parabole sur les enjeux sociétaux actuels et en devenir (l’esprit communautariste, le repli sur soi, l’exposition aux polluants, la mainmise de grands groupes sur l’ordre des choses….). C’est vraiment un ouvrage original, assez puissant avec des planches franchement magnifiques. Un achat que je conseille, ne serait ce que pour l’originalité de son univers et la modernité de son propos avec un questionnement en résonnnance avec les problématiques qui se posent à nous actuellement.