PHILGUZZ a écrit:...............................
C'est quand même rare de trouver des vieux papiers par chez nous. ET Encore plus rare des vieux papiers émanent d'illustres personnalités.
En général cela ce chine essentiellement chez les pros qui rachètent des successions je suppose...?
Oui, c'est bien le circuit habituel : un brocanteur vide une maison ou un appartement suite, généralement, à une succession. Dans le tas d'objets (meubles, livres, bibelots, etc...) il y a aussi des "vieux papiers" de toutes sortes (cartes postales, photos, correspondances, documents administratifs, voir archives notariales, etc...).
Lorsque les héritiers sont sensibles à leur propre patrimoine familial tout cela reste en leur possession. Mais il arrive que cela ne soit pas le cas, ou que tout bêtement il n'y a pas d'héritier proche, seulement un propriétaire qui n'a que faire de toute ces paperasses sans valeur (croit-il, le benêt !
).
Heureusement, le fait qu'un brocanteur acquière ces papiers leur donne une réelle chance de survie. Généralement peu expérimenté en la matière, le brocanteur revend ces papiers à un confrère spécialisé (en boutique le plus souvent, tu as raison, Phil). Il arrive aussi que le brocanteur vende lui-même, et c'est là que le chineur averti (comme disait Jean-Christophe, arf !) intervient pour opérer un indispensable sauvetage. Il acquiert, assez souvent à bas prix, ces vieux papiers, puis les analyse et les archive, voire les exploite sous différentes formes (échanges d'infos avec des historiens, articles, etc...)
Comment discerner du premier coup d'oeil que la paperasse dans ce vieux carton posé par terre entre deux meubles présente un intérêt ? Je vous donne ici quelques pistes élémentaires. Il faut rapidement estimer la période ( privilégier les époques de conflits, 14-18, 39-45, Guerres coloniales, etc...), repérer les en-têtes de lettres et/ou d'enveloppes, qui contituent un atout majeur. En effet, ce sont précisement ces documents qui ont le plus de chance d'émaner de personnalités ( par exemple hier, une seule enveloppe à en-tête du Sénat contenait plusieurs lettres d'hommes politiques de premier plan). Il faut aussi lire au moins une lettre dans le tas, cela permet d'identifier l'auteur ou le destinataire, renseignements très précieux.
J'ai "sauvé" plus de 30 fonds d'archives depuis que je chine, provenant des milieux les plus divers. Je les estime tous aussi importants les uns que les autres, chacun à leur mesure, et sans aucune considération d'ordre financier (et pourtant une lettre de Mallarmé n'a pas la même valeur qu'une de Paul Guth). La charge émotive contenue dans ces messages venus du passé me touche toujours autant, je les vois comme des bouteilles jetées à la mer il y a longtemps, et dont le contenu revit en un autre temps, le nôtre .