Je vois que S. Runberg a déjà répondu pour éclairer quelques lanternes, mais j'y vais aussi de mon petit couplet, noms "exotiques" à l'appui.
Au passage, pour certains peuples et personnages, une petite recherche sur la Toile permet de mieux les situer et même d'en apprendre long sur eux.
Qui est qui ? Qui est contre qui ?
Dans ce premier tome, les choses semblent pourtant assez claires, du moins jusqu'à la fin de l'album qui vient épaissir le mystère.
D'un côté, il y a l'alliance des 3 peuples scythes (cimmériens, callipides et sarmates) auxquels s'ajoutent les mages atlantes, survivants d'un monde disparu (dans le groupe cimmérien). Il apparaît d'ailleurs assez vite que l'entente n'est pas toujours cordiale entre les uns et les autres (passage avec l'ours au début ; scène avec les éclaireurs ensuite ; enfin, prophétie de l'hydre à trois têtes qui doit s'entredévorer et ce qui s'ensuit).
De l'autre côté, il y a les Hittites et leur roi (épaulé par son épouse "étrangère", ce qui doit avoir son importance d'une manière ou d'une autre), qui veulent conquérir le territoire des Scythes et défaire la "horde des vivants".
Une éventuelle aide apportée par un autre peuple
Au milieu, il y a la scribe Thusia, de Babylone, envoyée pour observer les Scythes et inscrire leurs hauts-faits dans les tablettes. Il se peut qu'elle soit là pour mettre en oeuvre d'autres desseins (ce que tend à croire le cimmérien Kymris), mais sa présence et la relation qu'elle doit faire s'inscrivent parfaitement dans le processus de naissance de l'historiographie. Pour l'instant, c'est le personnage qui m'est le plus sympathique.
Il est également question d'une peuplade de pillards, les Kourganes, qui tente un coup de main contre les Scythes, en cours d'album. Leur intervention souligne la diversité des peuples amenés à s'affronter sur le territoire où se déroulent les évènements, met en exergue la (les) pratique(s) guerrière(s) de l'alliance scythe, tout en montrant que la chute d'Urar en début de tome et la poussée hittite ont des conséquences directes et presque immédiates puisqu'elles laissent croire que la domination scythe est suffisamment vacillante pour qu'on s'attaque à eux. La leçon est d'ailleurs bien amère pour les Kourganes...
A noter que Sylvain Runberg a fait un beau travail de synthétisation pour rassembler tous ces peuples et personnages dont certains ont bel et bien existé (parfois à plusieurs siècles d'intervalle) dans un même récit, lequel semble bien transcrire les turpitudes et la violence prévalant dans une haute Antiquité ici mi-réelle mi-fantasmée. C'est d'ailleurs parfaitement en adéquation avec les prémices de l'Histoire et de son écriture, où légendes et faits authentiques se mêlent allègrement. S. Runberg a su en tirer un très bon parti et le dépaysement tient surtout à la méconnaissance qu'on a de toutes les peuplades citées.
Du moins c'est ainsi que je comprends les choses.
Je suis par ailleurs curieuse de découvrir le bestiaire callipide...