nexus4 a écrit:Niveau graphique dans les 48-64 CC, il y a une certaine uniformisation du dessin que ce soit sur Les Reines de Sang, Les Batailles de chars, ou IR.$. Le travail est indéniable, mais ca fait des années qu'il n'y a plus de proposition graphique (et on me dira à raison que ce n'est pas ce qu'on leur demande). Je vois dans tout ce qu'on propose, que je tends vers la découverte. Pas que pour moi, mais pour vous présenter autre chose. Je vais vous faire bientôt une preview de Civilisation Egypte, parceque ca correspond pour nombre d'entre vous à vos attentes. Mais j'ai infiniment plus de plaisir à mettre en avant Le Roi méduse ou Les contes de la pieuvre.
Personnellement, j'apprécie qu'on propose des choses différentes, même si souvent, je ne franchirai pas le pas de lire ou d'acheter. C'est souvent pour des questions de graphisme, parce que j'apprécie un certain savoir-faire, j'aime qu'on sente que l'auteur n'a pas expédié son dessin parce qu'il doit livrer ses 400 pages en 3 mois, et il y a plus de recherches de styles, graphiques, de narration dans le cadre traditionnel de la BD que ce que tu dis. Le roman graphique est très souvent épouvantablement réalisé, sans aucune idée de cadrage, de rythme ou de rigueur, mais il y a aussi de sacrées pépites que je suis heureux et fier de posséder.
Concernant les thèmes, il y a de très belles réussites aussi, mais grosso modo le nombrilisme des auteurs, l'omni-présence de la victimologie et les revendications en tous genres devraient tuer le bestiau assez rapidement par lassitude. De même qu'il n'y a rien de plus chiant qu'un chanteur qui chante la difficulté d'être chanteur, le dessinateur qui étale ses émois atteint assez rapidement le ridicule.
Cela dit, pour moi, en tant que lecteur, ça ne me dérange pas tant que je trouve assez facilement ce que j'aime. Le vrai souci, c'est que les auteurs qui ont besoin de beaucoup de temps pour finir un album (genre Gastine par exemple) risquent d'être asphyxiés au milieu des chantres de complaintes dépressives. Mais je n'y peux rien sauf soutenir mes chouchous, et comme les éditeurs sont plus des vendeurs de kilos de papier, on n'a plus qu'à regarder ce qui va survivre.