pennybridge a écrit:Oui, c'est effectivement davantage de la BD franco-belge en noir & blanc que des comics. Comme une passerelle entre les 2 mondes.
Oui. Les éditeurs cherchent de telles passerelles (je crois que le mot est vraiment approprié), régulièrement. La collection "Comics Fabric" de Delcourt, c'est un peu ça. Et ça a donné des trucs sympas (j'aime beaucoup le
Density /
Chloé Density de Trondheim, Stan & Vince.
Mais je pense aussi, en plus de tenter de séduire des lecteurs au parcours différent, que ça répond peut-être au désir de certains auteurs. Après tout, il est clair que Vatine a été de tout temps influencé par les
comics, ça se sent déjà dans
Fred & Bob ou dans
Stan Pulsar, jusque dans la forme (mais aussi dans le dernier
Aquablue qu'il a dessiné, du
comic pur jus). Stan & Vince, quand ils font
Vortex, c'est clairement du
comic, dans le dessin, dans le projet éditorial (un
cross-over), etc. Je dirais même qu'Andreas est grand lecteur de
comics depuis toujours, on voit en lui Berni Wrightson, Walt Simonson, Howard Chaykin, et plus tard Frank Miller.
Donc un éditeur qui écoute ses auteurs, fatalement, un moment ou un autre, il lui donne un cadre qui correspond à ses goûts, ses aspirations. Ça doit expliquer en partie l'existence de ce genre de collection.
Même si je pense que ça doit être dur à vendre, dans le sens où l'on vise deux publics, et le risque est de tirer au milieu et de n'en toucher aucun.
pennybridge a écrit:J'ai juste lu une série d'un comic de casse du siècle un peu genre Ocean's Eleven (je ne retrouve plus le nom) mais le découpage, les dessins, le format avec un grand nombre de pages, fait que j'aime moins même si ça peut être aussi un bon moment de lecture.
Est-ce que ce serait-y pas
Maître Voleur, chez Delcourt (et
Thief of Thieves chez Image) ?
Si c'est ça, alors, j'aime bien. Mais bon, je ne suis pas objectif, puisque c'est moi qui l'ai traduit.
(Et si ça se trouve, tu n'as pas aimé parce que c'est mal traduit, héhé…)
pennybridge a écrit:Question bête : Est-ce qu'il est plus facile de se mettre aux comics en ayant un court passé de franco-belge? Ou autrement dit : Est-ce qu'un long passé de franco-belge est rédhibitoire pour se mettre aux comics et les apprécier?
Je miserais plutôt sur la bonne rencontre qui ne s'est pas encore faite.
Moi, mon parcours, c'est les mags
Tintin et
Spirou (en recueils cartonnés), puis un peu
Pif, un peu
Titi & Grosminet chez Sagédition, et ensuite
Strange. Avec
Astérix et
Lucky Luke. Et la découverte de
Thorgal et
XIII à l'adolescence (pour la seule raison que les aventures d'un barbare avec de la SF, ça sentait un peu le
comic, et que Vance, bah ça m'évoquait les dessinateurs américains réalistes).
Donc j'ai un peu le parcours inverse : gros gavage de comics pendant des années. Mais l'arrivée de
Dark Knight ou de
Watchmen (tiens, deux conseils possibles, héhé…) en librairie m'a fait explorer les rayons, découvrir qu'il y avait autre chose que les séries de Jean Van Hamme, par exemple. Et puis j'étais étudiant, avec le petit côté snob qu'on a cet âge-là, à vouloir découvrir des trucs et sortir du
mainstream, tout ça. Mais j'en avais du retard à rattraper, toutes ces années passées à lire des
comics (les achats prioritaires : vu les petits budgets, le franco-belge, c'était portion congrue, et achetée chez les bouquinistes).
Mais là encore, c'est une affaire de rencontre, de bonnes lectures au bon moment. Dans un sens (
comics > franco-belge) ou dans l'autre (franco-belge >
comics).
Après, les
comics, c'est large. C'est la production américaine. Eisner, c'est du
comic.
Maus de Spiegleman, c'est du
comic.
Moi, ce que j'aime, c'est les monstres, c'est du
comic.
Fatalement, on finit par trouver un truc ou deux qu'on aime. Parfois sans le savoir.
Jim