nexus4 a écrit:J'ai une question existentielle pour Brian.
J'ai cru comprendre que la langue chinoise était fortement basée sur les variations d’intonation d'une même syllabe. D’où question : Comment ça se passe pour les accents régionaux ?
c'est plus compliqué que ça
Le mandarin, le chinois, comporte effectivement plusieurs ton. Cad qu'un mot, ou plutôt "syllabe" prend un sens tout différent suivant l'intonation utilisée... En Mandarin, il y a 4 tons.
Par exemple, "ma", ça peut vouloir dire maman, cheval ou "hein"...
Donc pour nous français, langue plate par excellence, c'est la galère à l'oral.
Mais bizarrement, je m'en sors en faisant des phrases contextuelles ou y'a pas ambiguïté.
(car heureusement, les mots sont très différents...)
Le cantonais, lui, a plus de tons (7 ou 8 je crois
). Et n'a absolument rien à voir avec le mandarin quant aux mots utilisés. C'est une langue (ou dialecte) complètement différente.
Sauf qu'elle partage la même écriture.
Simple hein ?
En gros, au départ, en Chine, il y avait une cinquantaine de dialectes régionaux différents (très différents, ou plus ou moins proches). Et suivant les dialectes, avec système d'intonation ou pas.
Puis quand la Chine est devenu un truc réunifié, je suppose que les politiques ont voulu uniformisé tout ça. Donc imposer le mandarin comme langue officielle, et imposer la même écriture pour tout le monde
(comme de toute façon, le son n'a aucun lien avec l'idéogramme, c'était possible).
Ensuite, Mao, pour faire chier les chinois anti-communistes, a inventé le chinois simplifié pour l'écriture.
Tu suis toujours ?
Après, y'a des trucs particuliers concernant le mandarin.
Par exemple, Taiwan, le mandarin qui est parlé, et qui est la langue officielle, qui provient des chinois anti-communistes réfugiés, il a des différences sur les expressions. (Ex, ici on utilise "Xiao Die" pour "mademoiselle", mais en Chine, dans le sud, c'est plus pour une jeune dame aux services payants
)
Par contre, le dialecte taiwanais, le tai-yu, celui des anciens taiwanais, il n'a rien à voir avec le chinois.
D'ailleurs il va falloir que je m'y mette parce que de plus en plus de gens le réutilisent, histoire de s'affirmer Taiwanais.
(Le sud de l'île, où y'a moins de chinois "réfugiés" que le nord, le parle à fond, c'est hallucinant).
C'est assez drôle et assez surréaliste d'ailleurs. On a eu un "début de conflit" avec un voisin qui utilisait la cour de l'ancienne maison des beaux-parents pour jeter ses ordures. Pendant la discussion, ma femme et la voisine faisaient exprès de s'adresser à lui en tai-yu, et le mec leur répondait en mandarin. Là j'ai compris que le mec en question était d'une famille chinoise réfugié et non un taiwanais de souche