Nirm a écrit:Qu'est-ce qui te gêne ou que tu ne comprends pas avec le principe de ce topic et de ses listes ?
Il n'y a rien qui me gêne ou que je ne comprends pas. Les deux ou trois commentaires après le tien, qui touchent à la nationalité des créateurs, au format et au style démontrent que les quelques points que j'ai soulevés ne sont pas tout à fait idiots. De plus ils se posent rapidement au néophyte qui s'immerge dans ce continent de la BD anglo-saxonne. Et les échanges sur la question montrent que chacun a son propre point de vue:
mallrat a écrit:
Perso, un comics c est de la BD US ou UK voire australienne. Il y a quand même une forme de parenté.. enfin autant que la BD europeenne en a entre elle quoi.
Je ne suis pas trés à l aise avec le comics ou le manga francais.. j ai beau voir la difference en matiere de style, de narration entre manga/bd/comics.
Chacun se fait donc sa propre définition en fonction de ses recherches ou de ses a priori.
Parmi les indispensables (à mon avis), il y a les comics pur jus des éditions EC Comics.
Les dernières éditions françaises sont en cours, Akileos s'attelant à la publication de l'intégrale des principales séries, initialement publiées entre 1950 et la date fatidique de 1954.
Parmi une gamme d'anthologies qui touchent les principaux genres alors en vogue (récit criminel ou policier, science-fiction, horreur), je choisis ma série préférée :
Des récit courts et à chute, dans la tradition des short stories dans les Pulp magazines. Le génie de ces histoires tient à la chute qui, prenant à revers le fil de l'intrigue, prend une coloration ironique, caustique. Ainsi, très souvent, le dispositif du meurtrier se retourne contre lui... Le criminel (ou la criminelle puisque les femmes ne sont pas du tout cantonnées dans un rôle de figuration, elles sont très actives) est donc châtié mais une fois son forfait accompli et sans aucune intervention institutionnelle, la police ne fait que ramasser les morceaux (on voit parfois à la fin une silhouette de flic intervenir par hasard). C'est cette ironie qui marque la différence avec les récits fantastiques ou policiers lambda. C'est cette ironie qui manque cruellement aux récits des magazines Warner (Eerie, Creepy et Vampirella) par exemple. C'est une BD à la fois grand public et de la meilleure qualité de l'époque. On y trouve du pur divertissement et des thématiques sociales.
Cette poignée de séries publiée sur 4 ans est une référence constante pour tout créateur ou lecteur de comics, tant mainstream qu'underground.
La plupart des récits sont écrits par William Gaines, également éditeur, et par Al Feldstein. En termes de dessin, on a tous les styles possibles. Le dessin noir de Ingels, le réalisme classique de Wood ou Craig, le réalisme caricatural de Feldstein, le réalisme expressionniste de Davis ou Kamen pour citer les principaux.
Un petit bémol pour cette édition Akileos qui a continué le choix des éditeurs français précédents (Humanoïdes associés, Albin Michel): une impression en noir et blanc pour un format album. En plus, aucune couverture n'est proposée, excepté au dos en tout petit. Ces illustrations sont pourtant toutes des chefs d'œuvre, ça c'est un manque cruel. Je ne sais quelle obstacle (droit ou abaisser le prix de vente) mais c'est un obstacle pour moi d'acheter une série d'albums à 30€ sans l'illustration de couverture. Pour ma part, je préfère les rééditions en fascicules couleur que Russ Cochran a publié dans les années 90 :
Ça a une autre gueule quand même
Ça reprend la forme originale au même format, en couleurs, avec la couverture. Et c'est plus fun de les acheter au coup par coup...
Oui je sais, ce topic concerne les VF mais je n'ai pas pu m'en empêcher...
