thyuig a écrit:j'avais pour ma part relevé que le Spirou qui ne vieillissait pas se retrouvait en face d'un indiana Jones croulant et d'un batman du quatrième âge
Cela prouve bien que dans la tête du scénariste, Spirou n'est qu'un cliché comme les autres, une reprise. Tout comme Indiana Jones est un condensé des héros de l'âge d'or, et Batman une icône que l'on révise et revisite à volonté jusqu'à l'écoeurement. Un cliché qui doit porter un costume de clown, même si le principe est périmé (le chapeau suffirait).
Il n'a pas cette vision d'un héros éternel, pivot d'une aventure humoristique, qui ne se pose pas de question existentielle et qui avance dans les décennies en évoluant avec elles.
Un tel héros qui commence à se poser des questions métaphysiques, c'est le début de la fin (d'ailleurs quand Tome faisait ça, je ne le suivais pas. Il s'y est essayé une première fois avec Spirou Magaziiiiine, puis a remis ça avec son clone, jusqu'à ce que ça explose). C'est une autre histoire, un autre type de personnage (Soda, Largo...) ancré dans la vraie vie et avec de vrais problèmes à résoudre.
Un bon scénario de Spirou, c'est un scénario qui oublie Spirou pour se concentrer sur les personnages secondaires et les situations humoristiques que son aventure fait naître. Spirou, c'est un chapeau rouge qui voyage à droite et à gauche, croisant plein de situations marrantes qui se déroulent autour de ce chapeau. Spirou, ses aventures, LES aventures, ne sont que des prétextes à faire marrer des lecteurs.
Or qu'y a t-il de marrant dans le drame de ce pitoyable héros de magazine-réalité qui est enfermé dans un luxe artificiel, condamné au bonheur matérialiste éternel et à la gloire passée ?
Le thème même est tragique !
Rien à voir avec un dictateur en couches, des lunettes à rendre amoureux-béta, des extra-terrestres amateurs de cidre, un parrain qui a la poisse, ou une bestiole qui met tout le monde en bourrique à force de facéties...