Gurvan a écrit:Gorkh a écrit:Possible. Mais on peut aussi se demander si la social-démocratie est réellement de la gauche.
Merci pour cet opportun exemple de ce que je disais ci-dessus !
Voilà.
Donc Rocard n'était pas de gauche. Jospin non plus. (Hollande j'en parle pas, j'arriverai pas à vous convaincre...)
Philemon a écrit:La social-democratie est une brillante imposture pour repeindre un programme liberal de droite en programme de gauche, et le faire gober à une partie de la gauche en manque d'imagination pour se trouver un autre modèle que le marxisme.
Rho...
Déjà, ce n'est pas du libéralisme, car la première base de la social-démocratie, c'est l'interventionnisme de l'état.
Certes, pas dans tous les domaines, (généralement on se dira régalien). Mais c'est une des pierres angulaires qui fait sa différence avec le libéralisme.
Ensuite, le point le plus important, à ne jamais oublier, dans la social-démocratie, c'est le lien entre l'état et les syndicats. Cad qu'un social-démocrate ne choisira jamais la lutte sociale pour réformer, mais la concertation et la négociation.
(et c'est ce qui explique l'antagonisme avec la "gauche", la vraie
)
Delors, Rocard, Jospin étaient de vrais sociaux-démocrates, mais se sont souvent heurtés au mur syndical qui refusait la concertation.
Hollande idem. Mais ce dernier a mine de rien fait bouger les lignes. La défaite de la CGT aux dernières élections et la victoire de la CFDT (syndicat on ne peut plus social-démocrate) est mine de rien historique.
Et c'est d'ailleurs un trait qu'on retrouve chez Macron. Quand il était Ministre, le mec a toujours chercher à travailler en concertation avec tout le monde, pour ses projets de loi (députés et syndicats).
Ce qu'il a fait l'autre jour avec les gars de Whirlpool c'est exactement ça.
Par contre, le mec est contre les syndicats "nationaux". Dans sa vision, il privilégie la représentativité au niveau local, pas nationale.
Gurvan a écrit:Le problème est quand même qu'une bonne partie de la Gauche n'a pas réglée son problème vis-à-vis de la social-démocratie. Les primaires du PS en ont été un bon exemple. Le taux de réussite de Mélenchon en est un autre.
Moi je dirais que le problème est définitivement réglé.
En 2011, la majorité des sympathisants PS était plutôt du côté social-démocrate, preuve en est la victoire facile de Hollande à la primaire de cette même année.
Maintenant, après la primaire 2017, le message est clair. Au "PS", apparemment, on ne veut plus des sociaux-démocrates.
Qu'on arrête les frais et qu'on acte la fin de ce PS qui ne peut plus fonctionner ainsi.
Gurvan a écrit:Et là, avec l'élimination (méritée mais froidement calculée quand même...), de Fillon, cette même partie de la Gauche espère réussir le hold-up avec Macron en forçant les autres à voter pour son poulain. D'où les dénonciations de certains sur l'air de "Voui, mais Macron, il est pas de gauche, d'abord...".
Franchement, Macron, je n'y croyais pas, je croyais qu'il allait se dégonfler, et sur ce que je vois chez ceux qui le suivent, c'est un vrai vote d'adhésion, pas une histoire de hold-up. Qu'il soit arrivé en tête au premier tour, et "largement" mine de rien, ce n'est pas un malentendu.
Et pour rebondir sur ce que j'ai écrit plus haut, c'est quand même le seul candidat qui lors de la campagne avant le premier tour, n'a jamais été "contre qq chose", mais toujours dans le pour.
Gurvan a écrit:Or si, il l'est...
Il a été choisi par certains éminents socialistes pour les représenter (De Valls à Le Drian en passant par Hollande et d'autres...). Une partie de la Gauche a du mal avec cela.
Les plus à gauche du spectre iront donc bien voter en se bouchant le nez...
Les gens de Droite qui s'y voyaient déjà avec la victoire de Fillon aux Primaires de la Droite ne peuvent pas se retrouver devant un "Hollande Light". Il est donc fort probable qu'ils n'iront pas voter ou voteront blanc au mieux.
Bref, il est probable que Macron passera... Une fois de plus, une certaine forme de social-démocratie aura gagné un président acquis à ses valeurs pour 5 ans.
Je suis loin d'être aussi optimiste.
Sur les fillonistes qui s'y voyaient déjà, je pense que beaucoup iront voter Le Pen, par dégagisme, par ras-le-bol. Surtout avec l'autre con de Dupont-Aignan qui a fait le deal. Le gaullisme etc, plus personne y croit à part une poignée de gens de droite, et ceux-là avaient déjà déserté le camp Fillon.
Là, les 19% de Fillon, t'en as un paquet dedans pour qui voter pour l'héritier de Flamby, le voleur de la victoire de 2012, est impossible. Les mecs ont pas digéré (le cabinet noir!!!!), et si certains vont s'abstenir, t'en auras bien un paquet qui iront mettre un papier pour la blonde.
A gauche, c'était du même tonneau. Déception car ils y ont cru, et le fait de voir leurs deux adversaires au second tour.
Le ralliement de Dupont-Aignan a au moins eu le mérite de rappeler à certains que rien n'était fait.