Au JT de France 2 ce dimanche soir.indianaced a écrit:on vient de me dire qu'il y a eu un reportage à la tv ou il est question du retour de pif gadget a partir de mercredi... quelqu'un a plus d'info?
Olaf Le Bou a écrit:il est sensé être connu le type avec les gros sourcils là ??
LELO JIMMY BATISTA sur Facebook a écrit:
APPELER UN CHIEN UN CHIEN On le sait, la réalité n’existe plus. Plus rien n’a de sens. Les contours sont flous, les angles ne sont plus droits. D’ailleurs, le Carré est mort – c’est dire. Mais de là à voir Frédéric Lefebvre, l’ex-pitbull du gouvernement Sarkozy, reprendre Pif Gadget, revue emblématique de la jeunesse, issue du Parti communiste français en 1969, il y a un pas vers le grand néant qu’on ne pensait pas tout à fait franchir. A ce rythme, on risque d’être un rien blasés quand, vers 2030, Emmanuel Macron interprétera l’abbé Pierre sur la scène du théâtre des Deux Anes, que Gérald Darmanin reprendra le rôle de Mr Bean pour en faire un clown antifa ou que Marlène Schiappa organisera des parties de Jumanji féministe à Dubaï. Mais outre son aspect lunaire, ce qui chagrine véritablement dans cette nouvelle, c’est qu’elle vient vider un nouveau chargeur sur un cadavre déjà bien exsangue: celui de la culture populaire. Attention, rien à voir ici avec la «pop culture», étiquette clinquante et passe-partout qui désigne une culture de confort mondialisée pour jeunes adultes surconsommateurs. On parle bien de culture populaire. Celle qu’on apprend dans les cours de récré, avec l’entourage familial ou les copains du quartier. Celle qui ne coûte rien ou pas grand-chose. Celle où l’on découvre le cinéma à la télé et la littérature en grandes surfaces. Celle où Pif Gadget jouait, en son temps et avec d’autres – Pilote, Métal hurlant, le Journal de Mickey – un rôle essentiel: parler aux plus jeunes dans leur langage, en essayant au passage d’élever un peu le débat.
Dans le Pif Gadget du 22 juin 1985, le gadget était un peigne à cran d’arrêt. A l’intérieur, au milieu des aventures d’Arthur le fantôme et des navrants Rigolus et Tristus, il y avait une demi page sur Aguirre de Werner Herzog, qui était diffusé à la télé. C’est ça la culture populaire et ce sera toujours ça. Des histoires de gamins avec, ici et là, d’étranges raccourcis qui mènent au monde halluciné et tordu des adultes. Qu’on les emprunte ou pas n’a aucune importance: il sont là, c’est l’essentiel. Le Pif Gadget de 2020, c’est tout l’inverse. C’est une route claire, bétonnée, vers une existence de factures et de chemises repassées, avec en surface, la vague illusion de l’enfance. Le titre jeunesse le plus emblématique des années 60, 70 et 80 transformé en un magazine de boomers rongés par la nostalgiose et la culpabilité verte. Parce que cette nouvelle mouture, rebaptisée Pif Le Mag, brandée 100% écolo et débarquant avec, dans ses sacoches, gadgets mornes (un jeu de l’oie? Une appli? Mais où sont les peignes à cran d’arrêt et les lance-spaghetti??) et interview-fleuve de Nikos Aliagas (la réalité n’existe plus, on vous l’a dit) s’adresse bel et bien aux adultes. Qui connaissent déjà l’histoire et voudront la passer, enrobée dans un message louable mais asséné avec une lourdeur toute XXIe siècle, à leur progéniture. Les enfants, eux, n’en auront rien à faire – et ils auront raison. C’est comme si, à l’heure du coucher, quand ils vous réclament un conte délirant plein de chevaliers à moto-cross se battant contre des hautbois géants, vous leur sortiez: «c’est l'histoire d'un lapin qui ne faisait pas ses devoirs». C’est un manque de respect total envers les gosses. C’est un manque de respect total envers la culture populaire. Et c’est, surtout, encore, un manque de respect total envers la réalité. Par pitié, redonnons du sens à tout ce merdier. Faisons qu’on puisse, à nouveau, appeler un chien un chien.
Les Rigolus, pour ma part, je les ai découverts dans Pif Gadget (qui préexiste à Pifou), la première série dite de la "période rouge", pendant les colos de vacances. Les Tristus et les Rigolus y revenaient périodiquement, comme la plupart des récits complets de plus d'une dizaine de pages (seize, si mes souvenirs sont bons ?).Olaf Le Bou a écrit:je m'inscris en faux, les Rigolus et les Tristus, ce n'était absolument pas navrant, c'était à la fois une porte ouverte vers le surréalisme poétique d'un Supervielle et vers l'Os à Moelle de Pierre Dac. En plus c'était dans Pifou, pas dans Pif, rendons à Cézard...
(sinon assez raccord avec le reste du texte)
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