papyjulio a écrit:C'est ce que je voulais dire, que la forme gâche le fond c'est dommage mais il faudrait que tu le prennes en compte ou alors accepter que cela fasse réagir vivement.
Moi aussi j'ai le droit d'être agacé quand je vois que les réflexions ne volent pas haut et se limitent à « c’est illégal gnagnangan » sans aller plus loin dans la réflexion. Parce qu’au final, qu’est ce qu’on me reproche ? Le fait de vouloir légitimement sauvegarder un bien que j’ai payé et ce, sans que cela n’apporte aucun préjudice à l’éditeur et l’auteur.
Or, dans le débat sur le topic sur le numérique on se rend compte que c’est le cœur du problème.
Pourquoi le numérique et des plateformes comme Izéno ça ne marche pas ? Parce que l’utilisateur à cette sensation d’être lésé parce que finalement il ne possède pas la BD achetée. Au final, Izéno c’est juste de la location. Et étrangement, comme moi, le lecteur n’est pas prêt à payer le prix du physique pour de la location.
Si encore une BD numérique coutait 2 ou 3 euros, on se dirait « bon à ce prix là, même si je ne suis pas propriétaire et si Izéno disparaît, je peux prendre le risque ». Mais on voit bien dans les témoignages que
personne n’est prêt à payer quasi le même prix pour un PDF que pour la BD physique. Parce qu’on paie le même prix, dans un cas pour ne pas posséder et dans l’autre cas si. Et c'est justement là tout le problème! Le choix est donc vite fait pour la plupart d’entre nous.
Donc où est l’avantage du numérique au niveau du prix et du service? Y a pas.
Ensuite, ta BD physique si elle ne te plaît plus, tu peux justement la revendre parce que tu la possèdes. Chose impossible avec les BD achetées sur Izéno puisqu’elle ne t’appartient pas. Donc tu es lésé une seconde fois.
Bref, on a beau voir le problème sous tous les angles, c’est toujours l’histoire de possession du bien qui est au centre du sujet et du pourquoi le numérique ne décolle pas. Pour rester dans le sujet de ce topic, ce problème est aussi directement lié au prix (du numérique) en plus de l'impossibilité de "posséder" le bien
Or, ce qui est désagréable, cocasse et injuste en même temps, c’est qu’on accepte pas que j’essaie justement de sauvegarder cette « possession » au delà de la revente physique de la BD, que j’ai pourtant achetée, alors que le comportement des autres, dans leur refus de passer au numérique via des trucs comme Izéno est basé sur le même constat, la même problématique, à savoir « non car la BD ne m’appartient pas, je paie le prix de la possession physique pour de la location sans possibilité de revente avec en plus le risque de tout perdre si Izéno disparaît ». C’est donc bien l’idée de posséder le bien qui est au centre du problème en plus d’un problème de « juste prix » par rapport aux contraintes liées au numérique par rapport au physique.
Ce rejet du numérique se base donc sur le même constat et la même problématique pour laquelle je procède comme je procède. Donc c’est assez affligeant d’un côté de me cracher à la gueule en me disant « voleur » ou « c’est illégal » sans penser que Iznéo l’est potentiellement tout autant en m’interdisant de posséder et de revendre un bien que j’ai pourtant acheté, et ce au même prix quasiment que la BD physique. (et qui m’apporte bien plus de possibilités et de repentir via la revente par exemple)
Le jour où Izéno va disparaître et que les gens perdront tout, alors qu’ils auront payé le prix fort (cad le prix de la BD physique) là je serai curieux de savoir si les mêmes crieront « au voleur ». Donc d’un côté on a un gars qui a payé pour un bien et souhaite le conserver et de l’autre on a des gens qui vous vendent du vent sans possibilité de revente, sans garantie de pérennité du service mais là ça ne choque personne. En fait si puisque le public boude le numérique, mais il est plus facile de s’offusquer sur « ma » méthode que celle d’Izéno ou plus largement des éditeurs (et la loi aussi) qui nous prennent pour des cons à nous vendre un truc qu’on a pas le droit de posséder !
On est vraiment dans une logique malsaine je trouve : tu gardes ta BD, pas de souci. Ah, tu la scannes et tu la gardes en PDF pour revendre ensuite l’original, ah ben non… Là tu es punis. Pourquoi ? De quel droit ? Qu’est ce que ça peut leur foutre ? Je l’ai quand même bien acheté à la base. Ils l'ont eu leur fric via mon achat.
Le résultat ? On le connaît tous : puisque c’est comme ça les gens se disent « fuck, je pirate et je t’emmerde et au final j’ai quand même mon PDF et ta BD je l’ai jamais achetée et donc tu l’as dans le cul cher éditeur ». Les éditeurs et le législateur sont dans une telle logique de rapace qu’au final ils ne comprennent pas que ces hyper restrictions sont contre productives et engendrent un cercle vicieux: Je peux pas faire ce que je veux de ma BD achetée? Alors je pirate. holala, ça pirate alors il faut encore plus de restrictions. Holala, toujours plus de restrictions, alors autant pirater et ainsi de suite.
Je suis certain que si demain, en achetant une BD numérique on avait le droit de posséder le PDF, la demande exploserait. Quoique…maintenant les gens ont tellement pris l’habitude de pirater qu’il sera difficile de revenir à des comportements sains alors que si dès le début on avait pu posséder son PDF les choses auraient été sûrement différentes.
Bref, je voulais juste relativiser la chose aussi et vous montrer que le problème c’est bien justement l’idée de la possession du bien (en plus du prix) et que si l’on estime que je ne joue pas le jeu, ne pas oublier qu’en face, eux non plus.