En principe, non, les récits courts (mais excellents) de Pilote Super Pocket n'y figurent pas. Seuls les quinze premiers tomes de Philémon sont repris dans les trois volumes.
Enfant, Philémon me fascinait par les ambiances qui se dégageaient de n'importe quelle planche, mais la série ne m'attirait pas spécialement, une grosse partie du contenu du journal Pilote me dépassait
(je ne connaissais même pas l'existence du journal Spirou. Spirou c'était uniquement les albums réalisés par Franquin et un peu Jijé).
C'est grâce à ces courts récits de Pilote Super Pocket que j'ai franchi le pas pour entrer dans l'univers surréaliste et poétique de Philémon, puis de Fred en élargissant mon champ de prospection. Pour un gosse, le récit court rebute moins, il s'apprivoise davantage. On peut facilement feuilleter, se rendre à la dernière page, celle du mot FIN, pour revenir en arrière, et attaquer prudemment la lecture, à son rythme, une fois la chose un peu éventée et apprivoisée.
Je devais avoir la même approche avec la série fantastico-poétique Submerman, par Lob et Pichard, dont certain peuple marin aux individus verdâtres couverts d'écailles, adeptes d'un mode de vie brutal et fasciste, harcelaient pour tenter de l'asservir et enlever ses jolies femmes, le peuple pacifique
(des sortes de hippies vivant au fond des mers) auquel appartenait Submerman.
Et pour Submerman, la plupart des récits de Pilote Super Pocket ont été réunis dans un album de la collection 16/22
(le seul album en couleurs de Submerman, une série qui perd 70% de son charme en noir et blanc). Ce fut également le cas pour Valérian et Lucky Luke (dont les albums 16/22 ne contenaient que de l'inédit), mais hélas, pas pour Philémon.