Je relativiserais tout de même l'argument de l'incitation au "passage à l'acte" par certains pédophiles lisant ce genre de BD.
Primo, il ne manque pas de bien d'autres occasions, et qui sont à peine critiquées, notamment dans l'hypersexualisation de jeunes modèles et acteurs au minimum pré-pubères pour le compte de publicités commerciales.
Deuxio, à mon humble estime, je trouve un tantinet exagéré que cette loi réprime le dessin comme étant à considérer aussi gravement pédo-pornographique qu'une photo ou vidéo. En effet, sur une photo ou vidéo (volée, souvent, et téléchargée sur certains sites à l'insu du gamin qui aura en fait participé à un jeu sexuel avec son ou sa partenaire de découverte par l'entremise de sa webcam ou autre), il s'agit bien d'une victime, au minimum de l'exploitation de son image sans consentement.
Mais une image, un dessin ?
Ou est la victime ?
Hormis cela, et sans excuser quoique ce soit comme dépassement des limites d'âge fixées arbitrairement par la loi, si on reste dans l'étymologie pure de "pédophilie" (
paîs philia l'amour de l'enfant - et il serait plus judicieux alors d'utiliser pédérastie -
paîs eros, l'amour sexuel de l'enfant), c'est clair que si un gamin de moins de 16 ans se voit offrir sa première turlutte par un ou une partenaire ayant juste (ou même de loin) dépassé l'âge légal du consentement éclairé, on pourrait suspecter le plus âgé d'avoir profité de la curiosité libidineuse du plus jeune, mais je connais quelques un de ces petits cochons m'ayant raconté ne pas du tout s'être sentis victimes de la chose. Le pédophile est ici, au mieux un partenaire sexuel quasi du même âge, (mais pas assez équivalent) au pire un malade à la sexualité appauvrie et inadaptée et qui assouvit son attirance sexuelle pour les plus jeunes (mais encore une fois, ça reste illégal, et je trouve normal qu'il faille bien poser des limites), mais il n'est tout de même point question d'un véritable prédateur psychopathe qui assouvirait des pulsions violentes (viol, meurtre, ...) à l'instar de notre triste belge dutroux.
Et pour "Petit Paul", j'ai eu l'occasion de le feuilleter chez mon libraire BD (l'un n'était pas sous blister), et bon... oui, c'est pornographique, et oui un gosse est mis en scène, mais on voit bien que le fil conducteur principal est l'humour, et même si je n'ai pas trouvé ça aussi poilant que certains "hamster jovial" de Gotlib (je l'ai pas acheté, donc), je me permet de réinterroger la légitimité d'une loi qui voit une victime réelle (un vrai individu vivant, hein) en la simple représentation imagée de situations comiques.