Bonjour,
j'ai lu avec grand intérêt les quelques fils suivants :
Parlons occasionshttps://www.bdgest.com/forum/parlons-occasions-t92145.htmll'état du marché de la collection en 2022https://www.bdgest.com/forum/l-etat-du-marche-de-la-collection-en-2022-t102089.htmlpeut-on encore faire de bonnes affaireshttps://www.bdgest.com/forum/peut-on-encore-faire-de-bonnes-affaires-t56786.htmlIls portent tous les trois sur les différentes façons dont les amateurs ou collectionneurs achètent leurs bandes dessinées.
J'ai trouvé ces trois sujets très intéressants, voici ma petite contribution de néophyte.
L'un porte sur "les bonnes affaires".
+ Difficile de répondre aisément, de ce que j'ai lu pour certains faire de bonnes affaires consiste à acheter pour pouvoir revendre (d'où le terme "affaires") en réalisant un bénéfice en tant que particulier ou professionnel.
+ Pour d'autres passionnés et collectionneurs, c'est parvenir à faire un achat permettant de combler un vide dans une collection, une édition originale en état neuf ou une édition limitée à un tarif raisonnable.
+ Pour d'autres encore comme moi dont le niveau de pingrerie (ne le cachons pas) dépasse celui de la passion, faire une bonne affaire consiste à faire l'aquisition de BD ou tout autre object en deçà de ce qu'il devrait couter normalement, souvent donc en occasion.
Mais un panachage est tout à fait possible.
Me concernant, je ne suis pas collectionneur et je m'interresse à la BD depuis seulement quelques années.
J'ai l'impression d'avoir mis à main dans un engrenage à partir du moment où j'ai fait l'acquisition hasardeuse d'albums de séries "antiques" : B&M, Tanguy & Buck Vaillant, Yoko, Torgal, etc...
- Mes bonnes affaires consistent donc à faire une acquisition tardive neuve ou récente occasion sur des editions limitées ou épuisées à un tarif raisonnable même un peu au-dessus du neuf (Les superbes Noir et Blanc Rahan, les Félix des éditions Elan, les coffrets CanalBD)
- Je suis aussi un acheteur d'occasions, surement des albums que tout collectionneur qui se respecte n'aurait même pas regardé (coins bien tapés, tampons de bibliothèque, quelques pages décollées) mais à tarif "raz des pâquerettes".
- Parfois je regarde la cote d'un album en bon état en me disant que une fois lu je pourrais aisément le revendre si besoin (peut-être avec une mini plus-value), mais jamais dans ce but premier.
- L'achat d'occasion à pas cher me permet de lire, transporter, prêter ou donner mes BD, contrairement aux collectionneurs qui semblent manipuler et conserver leurs BD avec beaucoup de précaution (j'ai même lu que certain ont un exemplaire pour lire et un exemplaire pour la collection).
- Sur 800 BD à la maison, 70% viennent de l'occasion (Leboncoin/Vinted, Emmaus, Brocantes), curieusement jamais aux pro sur les festivals - Je reserve mon budget aux BD à faire dédicacer.
- Je n'achète pas d'occasion parce que les finances ne me le permettent pas mais pour d'autres raisons : J'aime l'ancien, savoir qu'un outil ou livre a eu une vie avant moi et j'espère après moi. J'aime aussi savoir que j'ai peut-être sauvé un objet de la déchetterie. J'aime aussi chiner, chercher, tomber sur quelque chose que je ne connaissais pas, ou quelque chose qui au contraire vient combler un trou dans une série, discuter avec les vendeurs, nettoyer et remettre au propre,...
- Je n'ai aucun remorts vis à vis des droits d'auteurs qui ne sont plus perçus sur mes achats d'occasion, j'achete surement plus de BD neuves à l'année que bien des personnes dans une vie. Par ailleurs je me demande si la taxe de 3% sur les livres d'occasion qui est annoncée en cette année 2024 rentrera dans une caisse de type "sacem" et reversée aux auteurs/éditeurs comme pour la musique.
Ne me concernant pas vraiment,- Et quand bien même un amateur n'acheterait aucune BD neuve mais uniquement de l'occasion, il n'a pas non plus à avoir de remorts. J'ai lu ici ou là "oui mais si tout le monde achète de l'occasion", bah premièrement ça n'est pas le cas, deuxièmement la demande serait telle que le tarif augmenterait de telle sorte que le marché de l'occase serait moins attractif, aux éditeurs à suivre et ré-editer si besoin/si possible.
Il faut admettre que parfois il font des choix surprenants (point de vue du coté acheteur), j'ai commencé l'achat de l'intégrale Rahan à fond noir et allez savoir pourquoi l'editeur s'est dit "on va changer par du vert". Donc aujourd'hui je cherche en occasion la version noire.
Ce même éditeur a sorti une splendide série en noir et blanc de Rahan en 10 volumes. après avoir tout vendu, ils ont ressorti cette même série en 5 volumes plus petit et plus gros...donc on recherche la première belle série en occasion et parfois les tarifs proposés font x5 !
- Le sujet pas simple, les auteurs ne sont visiblement pas rémunérés à hauteur de leur travail et la capacité de risque des éditeurs est sans doute réduite avec les années. Sur les "vieilleries (mauvais état)" et les "très anciens (état collection)" il n'y a rien à faire, c'est le marché de l'antiquité. Sur "les disparus du catalogue" et la "spéculation sur les TL" c'est certainement frustrant pour les auteurs et sans doute pour les éditeurs car ils ne touchent plus rien sur les plus-values qui peuvent être importantes.
- Selon mon analyse de pilier de bistro, le marché de l'occasion n'est pas une perte pour le marché du neuf et la rémunération des auteurs (et c'est peut-être même le contraire
*), ce qui est néfaste c'est la plus-value et la spéculation
** et sans doute la promesse des éditeurs sur les tirages limités puisque même s'ils se sont vendus comme des petits pains, et bien...c'est limité. Et s'ils se sont vendus comme des p'tits pains c'est peut-être parce qu'ils sont limités. On (moi) imagine ensuite qui va brasser de l'argent sur les TL à 500 exemplaires et qui n'en n'a pas touché.
- Je ne comprends pas bien le principe du déstockage dont il était question sur un de ces fils, si j'ai bien compris il arrive sur le marché des livres ou BD dont l'éditeur et l'auteur n'ont pas perçu leurs droits...illogique. C'est pour moi une forme de contrefaçon, pas très loin du marché "tombé du camion".
* Dans mon cas, je n'aurais surement jamais acheté de nouveaux Buck Dany, Laverdure, B&M, Lefranc ou combler des séries plus récentes si je n'avais pas mis à main sur de l'occase avant.
** trop facile à placer.