Philemon a écrit:bru a écrit:Pareil.
J'avoue que je ne comprends toujours pas comment, à la mort d'une célébrité, on peut effacer comme ça d'un coup de baguette magique tous ses défauts. Qu'il fut camé à mort est son problème mais qu'on n'en fasse pas un exemple pour les jeunes.
Moi, je n'efface rien du tout, je prends tout.
Le génie, l'excessif, le bagarreur (putain, cette baston contre l'Atletico !), le passionné, le drogué, le con, l'amoureux, le voyou... pas de tri.
Et aussi bizarre que ça puisse paraitre, il fut mon idole, inégalé.
Gamin dans les années 80, le foot ça occupait la moitié de mes journées. Et Diego incarnait la perfection de ce sport, mais plus que ça en fait, il représentait chacun des gamins de rue, qui tapent dans un ballon pourri avec des baskets pourris, se donnent à fond, prennent des coups, trichent, râlent, se battent, sans concession, jusqu'à l'excès. Et qui recommencent le lendemain, avec les mêmes potes.
Et je ne suis pas devenu camé, comme quoi le concept de "modèle pour les jeunes"...
Un peu pareil.
Maradona, qu'on l'aime ou pas, qu'on aime le foot ou pas, c'est un phénomène qui a transcendé les limites du football.
Il en a certainement joué et ça l'a certainement en partie bouffé, mais pour tant de gens, il est tellement plus qu'un joueur de foot.
C'est un héros romantique dans la plus pure tradition sud-américaine. Son parcours est génial, chaotique, excessif, désenchanté et parfois lamentable. C'est ça qui fait son charme inégalable.
Messi est un génie du football.
Maradona l'était aussi, mais lui, il était aussi beaucoup plus que ça.
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
Denis Johnson - "Arbre de fumée"