Pas convaincu pour ma part. J'ai trouvé la lecture un peu insipide, sans saveur. C'est assez distancé, on ne rentre pas vraiment dedans, dans l'esprit du protagoniste, et on n'éprouve pas d'empathie pour lui non plus.
Oui je suis assez d’accord avec ça. Pour ceux qui ne connaissent rien à l’histoire de la Russie, cette BD est une approche sympa mais tellement superficielle…
On a l’impression de prendre le train en route et le récit tient plus d’une tranche de vie que d’une analyse de la révolution de 1905 qui précèda celle de 1917. Pour celui qui ne sait pas l’histoire de la Russie, il lira cette BD comme une autre, sans se poser de question. Celui qui connaît déjà mieux l’histoire, sait déjà les tenants et les aboutissants de l’Histoire qui ne sont hélas même pas évoqués ici. Mais de ce fait on comprend malgré tout mieux cette histoire tout en comprenant en même temps qu’elle survole plus qu’elle ne montre.
Les causes de la révolution de 1905 et celles de 1917 ont des causes et des racines bien plus profondes (qui remontent déjà à Alexandre Ier), les raisons révolutionnaires des anarchistes, les sociétés secrètes qui pullulaient à cette époque, etc… Tout cela n’est pas évoqué ou de manière si banales, comme à toute révolution dans le monde alors que les révolutions russes, ont une histoire bien à elles. On est vraiment hyper concentré sur 3 ou 4 personnages, sensés représenter la complexité et le déroulement de la réalité historique. Du coup, ça sonne un peu faux.
D’ailleurs, à mon sens il aurait été bien plus judicieux de choisir le père (Alexandre II) et non pas le fils pour raconter les débuts des mouvement anarchistes en Russie. Parce qu’on aurait pu interchanger les deux, l’histoire proposée aurait été quasi la même, puisque le Tsar « devait mourir » absolument aussi pour les révolutionnaires malgré la bonne volonté du Tsar à faire des réformes. (De tous les Tsars, Alexandre II était certainement le plus ouvert vers son peuple). Malgré cela, il fallait « un exemple » et il fut assassiné finalement plus pour le symbole que par réelle nécessité tout comme son fils dans cette BD. (D'ailleurs, les révolutionnaires se sont tirés une balle dans le pied en l’assassinant puisque que le Tsar Alexandre II était sur le point de faire de grandes réformes favorables au peuple). Avec Alexandre III ça a été un retour en arrière direct, plus militarisé et moins tourné vers le peuple, comme sous Nicolas Ier.
Quant à la « dureté » de Nicolas II elle est présentée dans la BD sans évoquer le pourquoi du comment. Comme si c'était un trait de son caractère habituel. Or non. Simplement parce que son propre père Alexandre III fut victime de nombreux attentats ce qui le traumatisa d’où cette paranoia d’éradiquer tout ce qui va à l’encontre de la famille impériale. D’ailleurs Nicolas II fut lui aussi l’objet d’un attentat raté au Japon, ce qui accentua sa paranoia des attentats et favorisa accesseoirement la guerre Russo-japonaise par la suite. C’était réellement un faible capable malgré tout d’actes forts plus par réflexe de peur que par stratégie du pouvoir.
Bref, les personnages manquent cruellement de psychologie et les faits présentés comme connus de tous. Or pour le néophyte en matière d’histoire de la Russie, il peut en résulter beaucoup de zones d’ombres qui peuvent rendre la lecture parfois difficile (du moins si on se pose un minimum de question).
Fort bien documenté,on entre dans l'intimité des Romanov et on suit avec avidité l'instant fatal
Pour ma part, je ne trouve pas cette BD « fort bien documenté » bien au contraire. Très superficielle dans sa manière de traiter les évènements (sans parler de quelques trucs qui ne respectent pas la réalité historique)
Très bon envers du décor dans ce T2. Toujours sur le thème de la " chronique d'une mort annoncée ", on ausculte les différents rouages du complot, la palette des motivations des protagonistes & leurs accommodements.
Ben il ne vous faut pas grand-chose. Encore une fois, on survole plus qu’on n’explique.
Pour finir sur une note optimiste :
Malgré mes critiques, j’ai quand même passé un bon moment de lecture et le graphisme élégant de Thierry Robin colle bien à l’histoire. J’ai apprécié malgré tout, au détour de quelques cases, l’effort d’avoir voulu reconstituer le Moscou et le Saint Petersbourg (Piter pour les intimes) de l’époque sans trop d’erreurs. Donc un dyptique sympa mais perfectible malgré tout. Juste une bonne entrée en matière pour celui qui voudrait en savoir plus ensuite. (pour cela, il exsite des ouvrages réellement bien documentés et plus sérieux dans le traitement des évènements)
Faudra que je lise leur « Staline » mais j’ai peur de faire des bonds aussi devant la réalité historique qui est parfois malmenée.