Lu les deux tomes, hier soir, d'un trait d'un seul... Je me disais aussi, c'est pour ça que j'ai sérieusement la tête dans le cul ce matin : je n'ai pas pu décrocher une seule seconde, sauf pour me faire bouillir une tisane, alors qu'il était quand même 2h du mat passées quand j'ai fini ma lecture.
Bien que les deux tomes fassent chacun 80 pages, le rythme est hyper fluide, à aucun moment on ne s'emmerde, à aucun moment on se dit "Oula faudrait penser à se coucher là dis donc..." C'est le genre de BD où nos mains tournent les pages sans s'arrêter, allé, encore une, rien qu'une petite, après j'arrête... Et en fait, on s'arrête quand on arrive à la fin. Exit les bulles de dialogues longs et inutiles, avec Miss Endicott on va droit à l'essentiel, avec une légereté et une fluidité qu'on aime, et qu'on n'avait pas vu depuis longtemps. Plein de petits détails narratifs nous font sourire, ou nous attachent aux personnages, si bien qu'aucune case, aucune bulle, n'est inutile au récit.
Le premier tome plante le décor, les personnages et l'intrigue. On découvre une Miss Endicott attachante, qui prend son rôle de conciliatrice de façon très diplomatique, sensible à toutes ces inégalités qui engendrent le malheur du monde. Enfin ça ne l'empèche de s'énerver, mais seulement quand il faut ! Le deuxième tome par contre, devient nettement plus bourrin avec l'arrivée de la matriache, qui a une vision beaucoup plus droite de l'ordre et du bien qui en résulte, et qui est prête à tout pour le rétablir à grands coups de fusil à pompe. Excellent !!!
Pour résumer l'ambiance, sans en dévoiler le fond, n'allez pas croire ce que la quatrième de couv vous dévoile. Miss Endicott n'est pas une BD d'histoire sur l'Angleterre dans les années 1850, ni une BD sociale, réaliste ou sérieuse qui traite des des riches et des bêtes de foire, les freaks. Bien au contraire, cette ambiance n'est présente que pour donner un ton de poésie noire à cette histoire bien déjantée.
En tout cas, voilà un beau dyptique comme j'aimerais en lire plus souvent, au beau format étendu, à posséder vraiment dans sa bibliothèque. Longue vie à Miss Endicott, et puisse la suite être aussi chouette !