Pour Norbert et Kari
(et je compte sur Genug ou Morti pour me reprendre si j'écris une ânerie), lorsque ces personnages très singuliers pour l'époque, rejoignent sous forme de récits complets le sommaire de Pilote Super Pocket, la série est à son apogée. Ce qui est un gage d'une certaine qualité.
Graphiquement, d'ailleurs, Godard ne fera jamais mieux, à mon sens.
Quant à ces histoires courtes, elles constituent un agréable divertissement. Leur finesse rappelle par moments l'esprit et la pétillance qu'on peut trouver chez Goscinny ou Greg. Le Gotlib de la RAB n'est jamais très loin, non plus, ce dont il n'y a pas lieu de s'étonner.
Les quatre "G" de Pilote, si représentatifs d'une époque [*] , auront bien contribué, avec modestie, à donner des lettres de noblesse à la bande dessinée.
[*] Hergé
(c'est davantage un R, qu'un G), par exemple, n'a jamais été très représentatif de cette époque (1968-71). Son Vol 714, par exemple, a été conçu et dessiné bien avant 1968. Et ses Picaros, un peu plus tard
(malgré une certaine gestation), quand un peu d'eau avait coulé sous les ponts.
[*] Le créateur de Philémon et d'Anatole faisant honneur à l'initiale F.