Les passagers du vent - François Bourgeon

[HOCHET Gabriel]

Message précédent :

Ce matin je me suis levé à 6 heures pour rejoindre Bourgeon dans le Bayou , où il m'avait donné rendez-vous , en me précisant :
" Lis au même rythme que l'histoire , avec ses longues pauses et ses accélérations , et tu verras que les troncs d'arbre repères accrocheront ton regard et te guideront au fil de l'eau et du récit "...
J'ai donc pris mon temps , et tel que je suis là , tapant sur le clavier , j'ai encore sur le visage les moiteurs des frondaisons et la vase sous les pieds , le vrombrissement des moustiques et le claquement de la gueule de l'alligator dans les oreilles...
Aucun auteur n'a cette puissance d'évocation des paysages aquatiques ( si , peut être Tardi avec ses tranchées , et Giraud avec la poussière de la piste...) , et rares sont ceux qui exposent une telle complexité de sentiments , et déroulent de pareils dialogues ciselés...

Bourgeon " joue le jeu de la bande dessinée " à tous les niveaux , et pousse son lecteur à faire de même .
Son récit s'élève cent coudées au-dessus de la production courante , nous sommes là sur une autre planète , adulte , humaine , crédible et merveilleuse tout à la fois , d'un réalisme cru sans exclure la suggestion , une histoire dans l'Histoire servie par un dessin naturaliste et des couleurs vivantes , une vivacité , un ton vivifiant , la vie quoi....

C’est beau.... beau.... beau comme du Leautaud.....

[monsieur burp]

On dirait du Somerset Maughan.

Oui, je sais au fond à droite...

[HOCHET Gabriel]

..... au fond à droite.... Fais gaffe, marche pas sur Croaa.....

[LEAUTAUD]

On somnolait chez nous , comme ça
Dans notre jungle , le calme plat
Il a déboulé dans l'soir
En disant " Mes malles
Sont encore au port "
Moi j'étais largué , classe
Elle était bouche bée
Et lui c'était Robert Taylor
Comme dans ces nouvelles pour dames
De Somerset Maugham

Je verrai bien Alain Souchon
Aimant lire François Bourgeon....

[HOCHET Gabriel]

Il me semble avoir lu quelque part, ou qu’un pote m’a dit, qu’ils se connaissaient... Mais c’est vague, tu vois, même pas net.... vague.

[botachris]

C'est clair qu'au niveau poésie , imaginaire, et surtout dans leur regard sur le genre humain ils ont beaucoup de points communs

[HOCHET Gabriel]

[Hugui]

Oui, bof, je ne déteste pas Souchon, mais rien à voir avec Bourgeon, c'est beaucoup plus gnan gnan !

[HOCHET Gabriel]

Souchon, gnangnan.... c’est méchant ça, mon bon Huigui....
Proportions faut-il garder.... Non ?

[LEAUTAUD]

Dans la vie en rose , Souchon dézingue les fausses valeurs:
On nous Claudia Schiffer
On nous Paul-Loup Sulitzer

Bourgeon fait-il autre chose avec Isa aux prises avec la Révolution et ses tyrans ?
Je l'entends fredonner :
On nous Jacques-René Hebert
On nous Maximilien Robespierre

Vous poursuivrez l'exercice de style jusqu'à épuisement de stock de références...

[Hugui]

Mouais, entre Claudia Schiffer, Paul-Loup Sulitzer et la traite des noirs et la guerre de sécession, l'enjeu est pas tout à fait le même !
Je me sens moins interpellé par la chanson de Souchon

[yodada]

Mouais, entre Claudia Schiffer, Paul-Loup Sulitzer et la traite des noirs et la guerre de sécession, l'enjeu est pas tout à fait le même !
Je me sens moins interpellé par la chanson de Souchon

Pourtant la société de consommation, c'est de l'esclavage en quelque sorte, produire plus pour gagner plus et à bas coup bien entendu !

[jmdjo]

"et à bas coût" voulais tu dire... à moins que tu ne parlas de "coup bas", ce qui irait tout aussi bien...

[Hugui]

Loin de moi l'idée de défendre le capitalisme, l'esclavage en étant une conséquence, mais en tant que victime (consentante) de la société de consommation, je ne vais pas quand même me prétendre aussi à plaindre qu'un esclave (d'autant qu'habitant Nantes, mon cadre de vie a été largement payé par la traite négrière !)

[LEAUTAUD]

Finalement le point commun de leurs univers respectifs n'est-il pas....la femme , et sa robe légère ...
L'amour unissant les personnages est un fil rouge pour les deux , avec cette convergence sur la supériorité du sexe féminin , plus fort , plus déterminé , plus rebelle !
En tous cas , je les apprécie beaucoup l'un et l'autre , ces deux humanistes modernes , chacun dans son registre. ( me sens d'humeur oecuménique , aujourd'hui )

[yodada]

"et à bas coût" voulais tu dire... à moins que tu ne parlas de "coup bas", ce qui irait tout aussi bien...

Ouais j'ai écris "coup" car je pensais que j'aimerai bien leur en mettre quelques uns à ces gens qui exploitent leur prochain !

Mais bien sur c'est "coût" !

[matrimiel]

Je viens de terminer avec émotion ce second tome qui confirme et magnifie les bonnes bases plantées par le tome 1. La culture de Louisianne est très bien décrite, les pages sont riches en émotion et les personnages, déjà bien étoffés, prennent une dimension encore plus grande.

J'ai notamment été très impressionné par certaines planches sans bulles qui parviennent à exprimer beaucoup de choses, à parler à l'âme, sans qu'aucune parole soit pononcée, avec un style de dessin magnifique qui relève du très grand art.

Bravo Monsieur Bourgon!

[Boggle]

Le tirage de tête est plutôt chèro. Quelqu'un l'aurait-il eu entre les mains pour dire si ça vaut le coup ? Notamment, je n'ai pas trouvé d'infos sur la nature du papier sur le site de 12bis ?

[monsieur burp]

Pareil que "Boggle", il y a t-il quelqu'un pour nous donner une description, une photo de page intérieure ou d'un scan, et autre détails technique pour nous faire saliver.

Merci les gars

[tatoun]

Je viens de finir de lire ces deux tomes, et j'en ai le même ressenti que pour les 5 premiers tomes, à savoir : c'est splendide, on s'attache aux personnages, c'est bien raconté, l'approche historique est intéressante... mais malgrè tout, je trouve ça un peu ennuyeux.
Une belle série quoiqu'il en soit.

[mathhatt]

Deuxième partie lue, et y a rien à dire, Bourgeon est un grand raconteur d'ambiance, et sait poser comme personne des ambiances bien à lui. Bravo à l'auteur...