Zartan est passé avant moi, mais c'est ce que j'allais dire
Sinon, pourquoi les héros de BD ne finissent pas 6 pieds sous terre en général?
Plusieurs raisons:
1. Si la BD a du succès, l'éditeur ne veut surtout pas tuer la poule aux oeufs d'or. Ca veut dire arreter une série à succès et tout l'argent qui en découle.( désolé si j'en reviens toujours au commercial, mais c'est aussi une réalité )
2. Il n'est pas facile pour un auteur qui est donc le "papa" d'un héros de tuer celui ci, surtout quand il a partagé une grande partie de sa vie et son oeuvre. C'est commettre un infanticide mine de rien. Et on l'on conçoit facilement quand même que tuer son "enfant" n'est pas naturel, virtuellement ou non. Sauf quand on veut éviter que quelqu'un reprenne la série. Cela dit, on peut juridiquement l'empecher sans faire mourir le héros pour autant, mais le faire claquer est plus radical...d'autant que certains héritiers en mal d'argent facile ( si la série était à succès ) pourraient faire fi des dernières volontés du créateur du personnage de BD. Une fois mort, c'est tout, c'est fini, il serait ridicule de faire revenir à la vie un personnage de BD d'autant que le public en aurait fait malgré tout son deuil.
Sinon, le débat est intéressant car en effet, ce qui m'a toujours amusé dans les films ou les BD c'est qu'on est jamais très fidéle à la réalité. Je pense par exemple aux gros mots. Rien de plus ridicule qu'un personnage qui dit "saperlipopette!", "diantre!", "fichtre!", etc...Alors que dans la vie réelle, on dit tous "merd*!" , "Bord**", "puta**", etc...
Cela dit, en tant que papa et lecteur je ne conçois pas non plus de donner une BD à mon fils qui comporte des gros mots ( même si c'est de plus en fréquent dans les dessins animés ) ou qui parle de la mort.
Je pense qu'il faut un public, une série et des personnages qui se pretent à cela. Imaginez tous les enfants choqués et dépressifs parce Boule et Bill ou encore Cédric et Chang sont morts renversés par un alcoolo au volant ou Gaston Lagaffe poignardé par Mr Demamachinchose. Scandale assuré!
La BD est un art mais aussi un divertissement et elle doit bien etre lue par autant d'adultes que d'enfants et si les adultes font eux memes le choix, le tri et ont assez d'intelligence pour juger ce qu'ils lisent, les enfants moins, il est donc de notre devoir de les préserver de sujets difficiles comme la mort, sans pour autant les mettre sous bulles ( c'est le cas de le dire
) non plus, on est bien d'accord. Mais force est de constater que l'enfant s'associe facilement à son héros préféré, d'où une certaine prudence doit etre de mise.
Par contre dans des séries plus adultes pourquoi pas?
Le cas de Buddy Longway est un cas que je crois unique dans la BD car en effet, dès le début Derib avait ce parti pris de faire vieillir son personnage et de l'amener jusqu'à la mort. ( il en parlait déjà dans la revue Tintin à l'époque ) et justement pour l'époque c'était révolutionnaire. Et c'est con, mais moi qui aimait beaucoup cette série, bien que le personnage soit "irréel" j'étais triste qu'il soit mort bien que c'était prévu depuis longtemps. Les sentiments humains...la mort reste la mort qu'elle soit virtuelle ou non: elle nous sépare de ce ( ou celui ou celle ) qu'on aime donc on est bien sûr triste.
Maintenant, parfois je préfére ( égoistement ) qu'un personnage meure qu'il soit ( mal ) repris par d'autres. Gaston ne reste que Gaston sous la patte de Franquin par exemple. Certains s'en sortent assez bien avec la reprise de Boule & Bill dans un style graphique très proche du regretté Roba. Maintenant, l'esprit ( si je puis dire ) est il toujours là aussi? C'est une autre question... Mais quand on voit déjà certaines reprises ratées du vivant de l'auteur je me dis qu'il aurait mieux fait d'arreter la série. Pas en faisant mourir le héros systèmatiquement non plus, mais je pense que parfois il faut savoir ( et c'est mieux ) de s'arreter. Mieux vaut rester sur une bonne impression et entrer dans la légende que de vouloir faire des suites nullisimes à n'en plus finir juste parce que le personnage est devenue une icône. Mais encore une fois, c'est un choix personnel, celui de l'auteur et/ou l'éditeur.