Ce qui est savoureux, c'est que les plus « blasé(e)s » viennent en discuter sur un forum de passionné(e)s de bande dessinée.
Le lecteur de BD n'est pas l'animal le moins complexe...
Je crois que nous avons tou(te)s la fâcheuse tendance de comparer ce que nous connaissons depuis des années à la production de l'année en cours (notion assez libre pouvant également s'appeler « sorties récentes »). Il s'agit pourtant de deux choses bien distinctes qu'il est difficile de comparer. Que 95 % de la production de n'importe quoi et de n'importe qu'elle époque soit médiocre et que 90 % de cette même production finira par s'effacer de nos mémoires, ce n'est pas nouveau.
De mon côté, si j'aime les listes, c'est surtout des miennes dont j'ai besoin. À mes yeux, celles des autres n'a qu'un intérêt très relatif et elles me servent surtout à repérer ce que je ne connais pas encore ou que j'aurais loupé.
Mais il est vrai que je jette parfois un œil sur les listes des autres. Ce qui, lorsque j'ajoute les arguments de Xof, me convainc de dresser la mienne (de liste) sur BDGest, chose que je n'ai jamais pris le temps de faire. Ça va probablement prendre un petit peu de temps. Ne cliquez pas tout de suite sur mon petit cœur, il est vide pour le moment.
Mais je voulais réagir aux propos de Scubby.
scubby a écrit:Lassé parce que l'on a fait le tour, lassé parce que la BD est en train de devenir un outil pédagogique, révisionniste (comment est il possible de décrire avec nuance l'action d'un De Gaulle ou d'un Bonaparte en 3 x 56 pages ?), voir de propagande aux courants Woke.
Qui est « on » ? Toi ? La production et l'intérêt que suscite la BD prouve qu'un nombre impressionnant de personnes pensent que le tour est loin d'être bouclé. De mon côté, je ne cesserai jamais de faire le tour, continuant de reposer des milliers de BD qui ne m'intéressent pas et conservant les rares qui soulèvent chez moi un réel enthousiasme. Rien de nouveau, je fais ça depuis environ toujours. Je fais ça pour tout, d'ailleurs. La musique, les êtres humains et le reste. Mais c'est un autre sujet.
Quant à la pédagogie (je reviens plus loin sur le « révisionniste » qui me pose question), elle a toujours été présente. J'ai vu défiler des exemples comme
Les Plus Belles histoires de L'Oncle Paul, plus haut mais il y a d'autres exemples. On trouve même de la pédagogie chez Marvel assez tôt, aussi surprenant que ça puisse paraître. Rien de comparable à aujourd'hui mais il faut tenir compte de la censure de l'époque. Si
Fantask s'est fait balayer des étals après seulement 7 numéros, d'autres publications du même type ont été autorisées par la suite, à charge d'ajouter un contenu pédagogique dans leurs pages. Pitchoune, c'est
Spidey et consorts que je voulais voir en achetant
Strange et tout le reste. Mais ces pages de science, d'Histoire, de géographie (etc.) qu'on m'imposait, finalement, j'y ai pris goût et elles m'ont énormément apporté.
Certes, aujourd'hui, ce contenu n'est plus imposé par la loi. La pédagogie se diffuse dans le média lui-même. Je ne vois pas grande différence avec « avant », finalement. En proportion, oui. En quoi est-ce surprenant puisque la production a augmenté ?
Pour le
« révisionnisme », je m'interroge grandement.
Pourrais-tu citer un seul titre qui pourrait être rangé dans la case « révisionnisme » ?
Je ne connais pas tout et je peux me tromper mais je n'en ai jamais lu jusqu'ici.
Les BD à caractère pédagogique, pour peu que cette désignation ait un sens se voient davantage parce qu'il est peut-être plus facile aujourd'hui d'exprimer ce que chacun a à exprimer. Je suppose que tu parles en particulier des BD-documentaires qui privilégient très souvent le propos au dessin. La plupart du temps, si le sujet n'interpelle pas, le dessin fera reposer la BD. Une fois encore, rien de neuf, ça arrive tout le temps et depuis toujours. Cependant, certains titres valent le détour et plus que ça !
Là, je pense tout particulièrement à :
Mais il en existe d'autres.
Ne serait-ce que sur ce sujet qui me passionne depuis absolument toujours,
les femmes, on peut trouver les très intéressants titres suivants :
Dans tout ça, une seule prend des libertés sur l'Histoire,
Seules à Berlin, faisant se rencontrer deux personnes qui ont bel et bien existé mais ne se sont jamais croisées de leur vivant. L'auteur s'en explique, insiste sur le fait que ces personnes ont existé et donne même le titre des ouvrages dans lesquels il a découvert leur existence et qui lui ont inspiré son histoire. Je suis personnellement ravi d'avoir découvert cette BD « pédagogique » qui m'a poussé à me procurer les ouvrages signalés.
Évidement, chacun sait que retracer certaines périodes de l'Histoire (actuelle ou passé) en quelques planches (voire quelques albums) de BD est impossible. Il faut être de mauvaise fois pour seulement le suggérer. Cependant, cela peut intéresser un public (jeune ou non) qui, si le sujet l'intéresse, prendra l'initiative de s'informer plus avant s'il le souhaite. Taxer ces BD de « révisionnisme » n'a à mes yeux pas de sens. Sauf erreur de ma part, comme je le disais plus haut, je n'ai jamais lu de BD de cette espèce.
Mais c'est en lisant l'habituelle charge « anti
woke » que la lassitude m'a pris, moi.
Il serait peut-être temps de cesser de placer des chimères au devant de la scène, ça empêche les gens de réfléchir à des choses plus intéressantes.
Une émission parle très bien du « phénomène
woke », elle convaincra peut-être certain(e)s du peu d'intérêt qu'il y a à débattre sur du vent.
Elle peut s'écouter
ici.