Ah, et bien tenez, justement à propos d'Alix, une citation de Jacques Martin qui écarte tout malentendu :
L’interdiction des rapports libres n’existait pas dans l’Antiquité. L’homosexualité en tant qu’interdit, c’est un phénomène créé par le judéo-christianisme, et cela m’a toujours agacé, parce que je n’aime pas les interdictions. Dès lors, j’ai voulu faire comprendre ce qu’étaient les moeurs de l’Antiquité, SANS faire de propagande, SANS faire de provocation. Alors on m’a dit “Et Alix avec Enak... ?” Ce à quoi je réponds : Alix et Enak vivaient comme des tas de gens à Rome ! Si vous avez lu le “Satyricon” de Petrone, vous avez compris l’Antiquité ! La description des moeurs de l’époque y est bien pire que dans mes récits. Il ne faut pas oublier que même en Crète et en Grèce, les pères allaient trouver des messieurs comme vous et moi pour leur confier l’éducation de leurs garçons de douze ou treize ans. Et quand on parlait d’éducation, cela signifiait “à tous points de vue”, y compris physiquement. Vous imaginez ça maintenant ? Qu’un monsieur vienne vous trouver après demain et vous dise : “Voilà, je vous confie mon gamin de treize ans. Vous en faites ce que vous voulez pendant 10 ans, mais vous me le rendez mature et bien fait !” Cela semble incroyable aujourd’hui - surtout dans le contexte dramatique que traverse la Belgique depuis cet été - mais c’est la stricte vérité!
Les célèbres légions thébaines étaient constituées de couples d’hommes qui se défendaient l’un l’autre : Flaubert en parle en détail dans “Salammbô”... Dès lors, je ne peux pas, moi, gommer les moeurs de l’Antiquité.
Jacques Martin, entretien avec Hugues Dayez dans "Le Duel Tintin-Spirou", 2001 lien (PDF) (voir page 78)