AAAHHHH!
C'est MAUVAIS!
ARCHI-MAUVAIS!
Que cela ne suive pas à la lettre le bouquin, pourquoi pas, on s'y attends. Mais pourquoi rajouter des intrigues idiotes? Faire d'un personnage un bouffon (avec Mr Perruche)???
Bref, scénaristiquement, c'est mauvais.
Mais le pire, c'est la réalisation:
Les costumes sortent tous de chez le teinturier, pour certains sont encore visibles les plis du fer à repasser!
Tous les mecs (marins en prison, soldats en vadrouille, nobliaux et découpeurs de morue ont des costumes sans tâche, sans accroc, sans signe d'usure. Ils devaient être fort riches à l'époque! Je sais pas, je serais costumier sur un truc comme ça, je balancerai tous mes costumes dans la terre avant de les faire porter par les comédiens, et je es trimballerais tous entassés dans des sacs avec du sable, pas gentiment posés sur des porte-mentaux comme s'il s'agissait de costumes de gala. Cela donne à la série la désagréable sensation de se retrouver face à une série Z type Xena la guerrière, mais en moins bien. En moins bien parce qu'ici, il n'y à même pas les effets spéciaux et les combats désordonnés: le duel est fait de 6 coups d'épée pour 30 secondes de pose où l'on se regarde en chien de faïence (mais pourquoi le méchant n'attaque-t-il pas quand le gentil ouvre enfin sa garde? Il se contente de le regarder gentiment); et les maquillages sont moches: enfin, pas moches, mais mal faits. L’œil du Borgne ressemble à une mauvaise farce et attrape de pif gadget, un marin avec 4 doigts se retrouve avec 5 dans le plan suivant (Après Côme et Damien, sans doute le 2ème acte mondial de greffe de membre). La plupart des mecs sont rasés de près, sauf le curé qui pour le coût semble tout à fait près à jouer un rôle de rabbin dans une prochaine production télévisuelle. Et, évidemment, ils ont tous le cheveu fraichement lavé, car il est connu que l'eau de mer ne colle pas et que le shampoing était quotidien au XVIIème siècle.
Enfin, les personnages sont ridicules: Villeneuve n'a pas l'air d'un noble, juste d'un crétin qui subit tout ce qu'il voit, Marion n'a aucun charisme, les frères Pouliquen ressemblent à tout sauf à des malfrats, Agnès n'exprime rien, ou pas grand chose, et Yann, histoire de se donner un style, porte autant qu'il le peut son sabre posé sur l'épaule droite. Ce qui marche avec Johnny Depp dans
Pirates des Caraïbes fait ici emprunté et risible.
Le langage est tout à fait moderne, mais tout à fait incongru aussi. L'ambiance est nulle ou quasi-nulle: pas une mouette dans les rues, pas un cri, pas un homme qui parle dans les tavernes, pas un verre qui tombe, 2 pichets qui s'entrechoquent ou une porte qui claque... rien! Le néant! En accord avec le jeu des acteurs (le Borgne parlant de la malédiction de Tlaloc (qu'il prononce à chaque fois différemment) est aussi crédible dans sa peur que Maître Collard lorsqu'il défend le bon droit de Gbagbo ou de Kadhafi).
Le must, que dis-je, l'apogée de ce désastre, c'est l'indien: ce type est aussi indien que vous et moi (enfin, vous je sais pas, mais ni lui ni moi n'avons jamais posé un seul pied de 'autre côté de l'Atlantique!). Le type est basané comme s'il avait eu un arrière-grand-père marseillais et il parle avec un délicieux accent du XIVème arrondissement. Un vrai indien qu'il a fallu importer à grands frais, c'est sur!
Nous sommes bien là en présence d'une série Z à fuir à toutes pattes.
Quand on sait qu'à la même heure il y a sur ARTE un très beau documentaire sur Rome, avec des décors sublimes et de beaux costumes, tourné en latin (avé l'assent!) pour le respect de l'historicité, tout ça en motion picture avec, après le docu-fiction, toutes les coulisses du tournage, le choix n'est même plus à faire.
Zapper en vitesse sur France 5!
La série télévisée
l'épervier dispute la palme de la mauvaise blague cinéatographique avec le
Dune de David Lynch, et c'est pas peu dire!