L’important c’est pas la chute : c’est l’atterrissage....
L'Organisation météorologique mondiale, vient de publier son nouveau rapport sur l'évolution du climat au cours des 5 prochaines années (2023-2027). L'effet du réchauffement climatique, additionné à celui du retour d'El Niño, conduira avec quasi-certitude à de nouveaux records de chaleur. Plus encore, l'OMM estime que nous connaîtrons l'année la plus chaude jamais enregistrée, devant celles de 2016 et 2020, d'ici 5 ans.
Alors que la hausse de la température globale atteint déjà +1,15 °C depuis la période préindustrielle, l'OMM annonce, ce mercredi 17 mai 2023, qu'entre 2023 et 2027, « il est probable à 66 % que la température moyenne annuelle à proximité de la surface du Globe dépasse de 1,5 °C les valeurs préindustrielles pendant au moins une année. Il est probable à 98 % qu’au moins l’une des cinq prochaines années ainsi que la période de cinq ans dans son ensemble soient les plus chaudes jamais enregistrées ». Il est même possible que la barre symbolique des +1,5 °C, considérée comme un seuil à ne pas franchir sous peine de nombreuses conséquences irréversibles, soit dépassé jusqu'à atteindre +1,8 °C d'ici 2027 : « la probabilité que la température moyenne quinquennale dépasse le seuil de +1,5 °C n’est que de 32 %. Néanmoins, la probabilité d’un dépassement temporaire du seuil de +1,5 °C n’a cessé d’augmenter depuis 2015, année où elle était proche de zéro. Pour les années comprises entre 2017 et 2021, cette probabilité était de 10 % ».
Les deux prochaines années risquent de battre tous les records de chaleur
L'année la plus chaude enregistrée jusqu'à présent reste celle de 2016, qui avait été marquée par un phénomène El Niño très fort. Mais cette anomalie chaude, qui se met en place par phase (en alternance avec La Niña, son homologie froid) a des conséquences qui se manifestent sur plusieurs années. En général, l'effet maximal d'El Niño sur la météo mondiale n'a lieu que l'année suivante. Si El Niño s'installe au cours de cet été 2023 comme prévu, son impact sera donc maximal courant 2024. « Il est probable à 98 % que le record de température établi en 2016, année marquée par un épisode El Niño exceptionnellement fort, soit battu pendant au moins l’une des cinq prochaines années », estime l'OMM. Les conséquences d'El Niño seront donc certainement minimes en 2023, mais très marquées en 2024, voire en 2025 : l'effet cumulé du réchauffement lié aux émissions de gaz à effet de serre et à El Niño produira sans doute des records de chaleur en série.
Alors que les températures vont continuer à grimper partout dans le monde, plus ou moins rapidement, côté précipitations, la tendance sera radicalement différente d'une région à l'autre du monde : « par rapport à la moyenne pour la période 1991-2020, le régime moyen des précipitations entre mai et septembre pour la période 2023-2027 fait apparaître une augmentation des précipitations au Sahel, dans le nord de l’Europe, en Alaska et dans le nord de la Sibérie ainsi qu’une diminution des précipitations sur le bassin de l’Amazone et dans certaines régions de l’Australie ».
Après les prévisions, l'heure est à la préparation
L'Organisation Météorologique Mondiale est l’organisme de l'ONU qui fait autorité pour les questions relatives à la météo, au climat et à l’eau et l'objectif de ses rapports est de permettre aux différentes nations d'anticiper les conséquences possibles. L'accentuation de la chaleur au cours des 5 prochaines années aura des « répercussions sur la santé, la sécurité alimentaire, la gestion de l’eau et l’environnement » et « nous devons nous préparer », alerte le Secrétaire général de l’OMM, M. Petteri Taalas.
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