Le Tapir a écrit:toine74 a écrit:Sûrement à la Cité de la BD. Tu peux aussi demander à ton libraire s'il peut l'avoir (ça ne coûte rien, après c'est 29 euros )
Merci . Oui, en effet, ce n'est pas donné. Après, il faut voir le bouquin...
Le Tapir a écrit:Je viens de lire les tomes 15 et 16 de l'intégrale. Je suis sous le coup de l'émotion esthétique et philosophique. J'ai adoré.
Genug a écrit:La première et non la moindre de mes surprises, c'est que Kate, l'album que je croyais avoir inconditionnellement préféré, ne m'a pas vraiment (r)emballé. En revanche j'ai redécouvert tous les autres et, contrairement à mon souvenir, les histoires, dès le début, sont très raisonnablement consistantes, prenantes, avec suspense, revirements de situations et coups de théâtre, alors que je me rappelais plutôt des errances oisives, des balades éthérées... On en est loin, au moins dans les huit premiers.
J'avais oublié, aussi, combien il meurt de personnages dans ces premiers albums, notamment[Révéler] Spoiler:des femmes dont Jonathan s'est épris...
Pour ma part, après les tomes 13 et 14 qui, même relus récemment, ont continué à me laisser à distance du personnage, les tomes 15 et 16 ont constitué un retour bienvenu aux fondamentaux de la série : une histoire surprenante, des personnages venus je me demande bien d'où, un Jonathan qui a l'autodérision facile, et un dessin... mais là encore je ne vous apprends rien.
Il y a aussi une impressionnante progression dans la mise en couleur. Sur les premiers albums, on rencontre des effets assez peu heureux, comme si Le Lombard n'avait procuré à Cosey qu'un seul bleu par page et qu'il avait donc été obligé de conserver certaines erreurs de manipulation. Il s'est principalement contenté d'à-plats froids dont le rendu est souvent terne, sans doute sous l'influence de Derib (dont les Buddy Longway ne sont pas éloignés sur ce plan-là et pour lesquels il avait d'ailleurs fait des mises en couleur). Il faut attendre Neal et Sylvester pour voir apparaître un peu de nuances, d'effets de lumière — mais je constate que c'est Fraymond qui s'est chargé de cet album-là, tout en endossant les codes posés par Cosey. Pour le diptyque américain, Cosey a confié la couleur à un(e) autre encore, qui ne s'est pas beaucoup éloignée de ce à quoi on avait été habitués, mais quand le taulier reprend la palette pour Celui qui mène les fleuves à la mer, quel changement ! Enfin de la lumière, de la chaleur (le papier est très différent des précédents albums, faut dire, ça joue sensiblement sur l'effet produit).
Je redécouvre aussi combien le trait de Cosey était au point, ou quasiment, très très tôt. Bien sûr il s'est perfectionné au fil des albums, mais dans l'Autobiographie imaginaire encore il est dit à plusieurs reprises qu'à telle et telle époque le trait n'était toujours pas encore au point ; c'est peut-être le jugement de Cosey lui-même, mais pour mon œil au moins il a été quasiment mûr très tôt... De même, il a incontestablement maîtrisé d'emblée sa mise en page, pourtant peu académique.
Ce que je découvre encore, c'est que Jonathan, ce personnage qui vit au moins autant par l'esprit que par le corps, est très souvent vu occupé à manger et boire, bien plus que ce à quoi on assiste habituellement dans les séries comparables. C'est peut-être le reflet des préoccupations auxquelles Cosey lui-même a été confronté au cours de ses voyages, quoi qu'il en soit ça renforce la crédibilité de ce personnage que je me rappelais très peu soumis aux contingences de la condition humaine — exception faite de sa vie affective, bien sûr, qui est au centre de la série (et constitue son premier élément de cohérence).
Si fait -- à dire vrai ce sont les trois, 12, 13 et 14, pour lesquels j'ai eu du mal à me prendre au jeu, alors que le plaisir est revenu au 15.Cooltrane a écrit:ne confondrais-tu pas l'ordre des tomes entre le 12 et le 14? Tu sembles détacher le 12 des deux autres, alors que c'est le 14 qui est totalement différent, les deux autres étant un diptyque chinois (assez haletant)
Cooltrane a écrit:...Je redécouvre aussi combien le trait de Cosey était au point, ou quasiment, très très tôt. Bien sûr il s'est perfectionné au fil des albums, mais dans l'Autobiographie imaginaire encore il est dit à plusieurs reprises qu'à telle et telle époque le trait n'était toujours pas encore au point ; c'est peut-être le jugement de Cosey lui-même, mais pour mon œil au moins il a été quasiment mûr très tôt... De même, il a incontestablement maîtrisé d'emblée sa mise en page, pourtant peu académique.
Oui, bon, c'est clair que Cosey a vite atteint sa maturité, mais il est en déclin depuis 20 ans... les premiers bouquins devenant décevants étant certains Aire Libre (Zeke et surtout Une Maison de FLW, et leur couve atroces)... C'est d'autant plus visible au soin qu'il apporte aux sourcils des ses personnages
...
mbouglion a écrit:... Et le titre "L'espace bleu entre les nuages" est sans doute l'un des plus beaux en bd...
Tiens, ça pourrait faire un topic : à côté de quel(s) album(s) êtes-vous passé parce que ça n'était pas le moment, soit pour lui, soit pour vous ?zourbi le grec a écrit:Il y a des séries ou des albums qui jouent comme ça à cache-cache avec nous.
Peut-être attendent-elles que nous ayons la maturité suffisante pour les apprécier à leur juste valeur ?
zourbi le grec a écrit:Il y a des séries ou des albums qui jouent comme ça à cache-cache avec nous.
Peut-être attendent-elles que nous ayons la maturité suffisante pour les apprécier à leur juste valeur ?
Genug a écrit:Tiens, ça pourrait faire un topic : à côté de quel(s) album(s) êtes-vous passé parce que ça n'était pas le moment, soit pour lui, soit pour vous ?
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