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Jonathan de Cosey

La Franco-belge classique, reboot, reprises et grands auteurs

Re: jonathan de cosey au lombard new deux intégrales! noel!noel!

Messagede Le Tapir » 26/02/2018 21:05

Message précédent :
Certainement. Après, il y aurait tant à lire, qu'une vie n'y suffirait pas...;)
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Re: jonathan de cosey au lombard new deux intégrales! noel!noel!

Messagede denisc » 26/02/2018 21:08

J'approuve ! Le contenu est superbe, je ne pouvais pas trop prendre mon temps pendant l'expo, avec le livre, tu retrouves les informations indiquées pendant l'expo.
L'an passé, j'avais acheté celui sur Hermann ! top aussi.

Par contre, je regrettais de ne pas avoir pris celui sur l'expo Alix, mon libraire a cherché à l'avoir, impossible. Il faut passer je suppose par le site d’Angoulême.
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Re: jonathan de cosey au lombard new deux intégrales! noel!noel!

Messagede Cooltrane » 28/02/2018 09:51

Le Tapir a écrit:
toine74 a écrit:Sûrement à la Cité de la BD. Tu peux aussi demander à ton libraire s'il peut l'avoir (ça ne coûte rien, après c'est 29 euros :lol: )

Merci . Oui, en effet, ce n'est pas donné. Après, il faut voir le bouquin...


Désolé, je pensais que t'étais au 220V/16A pour le cata d'Angougou.

En fait certaines planches en N&B dans le cata m'ont surtout donné l'envie de relire les tomes 6 à 9...

et c'est somptueux, en fait... Ces tomes souvent moins appréciés (sauf Kate) sont probablement les mieux dessinés et les décors simplement superbes... et du coup, cela m'a +/- fait oublier les fioritures de planches des premiers album
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Re: jonathan de cosey au lombard new deux intégrales! noel!noel!

Messagede Le Tapir » 28/02/2018 10:32

Je viens de lire les tomes 15 et 16 de l'intégrale. Je suis sous le coup de l'émotion esthétique et philosophique. J'ai adoré.
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Re: jonathan de cosey au lombard new deux intégrales! noel!noel!

Messagede Cooltrane » 28/02/2018 12:43

Le Tapir a écrit:Je viens de lire les tomes 15 et 16 de l'intégrale. Je suis sous le coup de l'émotion esthétique et philosophique. J'ai adoré.


on est d'accord

Ces deux derniers tomes vallent bien les 9 (ou 11) premiers

Même le diptyque chinois est du genre fort bon... ya just le truc Birman qui me [:kusanagui:3]
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Re: jonathan de cosey au lombard new deux intégrales! noel!noel!

Messagede chinetok » 28/02/2018 19:33

Même si ça ne fait pas partie de la série "Jonathan", vous en pensez quoi du "le bouddha d'azur"?
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Re: jonathan de cosey au lombard new deux intégrales! noel!noel!

Messagede toine74 » 28/02/2018 19:46

Cette histoire reste pour moi une déception. Cosey a dans l'idée de faire une histoire plus ado/jeunesse que les Jonathan et ses Aire Libre et il n'y arrive pas très bien au final. Sans connaître l'histoire du Tibet et un peu celle du Bouddhisme (+ les autres BD de l'auteur), le récit est difficilement abordable. Les personnages sont, comme leur statue, un peu creux et l'intrigue guère épaisse également. Pour moi, il manque le côté incarné de Jonathan (et pour cause). De plus, il avait su s'éloigner du Tibet pour raconter ses autres histoires (principalement sises aux USA et chez lui pour Peter Pan) et là, voir l'Himalaya sans Jonathan, ça coince. Pour ce qui est des dessins, c'est très bien (comme si Cosey pouvait se louper ce point là :lol: ).
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Re: jonathan de cosey au lombard new deux intégrales! noel!noel!

Messagede chinetok » 28/02/2018 22:57

C'est marrant car je ne l'ai pas ressenti comme ça. Le fait de ne pas y voir Jonathan ne m'a pas dérangé du tout.

Visuellement c'est quand même 2 beaux albums. Après, c'est vrai, je te rejoins sur tes remarques, à savoir que si on a pas un minimum de connaissance de l'univers de Cosey et du Tibet/Bouddhisme, ça peut sembler un peu hermétique.

Mais malgré tout c'est un diptyque que j'ai beaucoup aimé. Plus que les derniers "Jonathan"
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Re: jonathan de cosey au lombard new deux intégrales! noel!noel!

Messagede Genug » 02/03/2018 11:12

J'ai découvert Jonathan dès sa première prépublication (eh oui, j'ai su lire très tôt « et je vous dis zut ! » :D), et je me rappelle parfaitement le choc que m'a aussitôt procuré cette série d'emblée à nulle autre pareille, dans un support comme le Tintin de l'époque (à priori et au débotté, le seul rapprochement qu'on pourrait tenter serait avec Simon du fleuve, non ?).
Depuis lors, je l'ai toujours suivie, à la fois dans le magazine tant qu'il a duré et en album chaque fois qu'il en a paru, mais à dire vrai c'est devenu une sorte d'automatisme, achetage-lisage-rangeage, la série (comme trop d'autres) s'est empoussiérée sur son étagère et je n'y reviens plus, elle a juste lentement sédimenté dans mon souvenir.
C'est du moins ce que je croyais, mais il se trouve que certains posts récents ici m'ont donné envie de rouvrir tout ça, et cette revisitation m'a valu quelques surprises... Pas perso pour un rond, je me propose d'en pondre quelques lignes pas plus loin qu'ici, d'abord pour rassembler mes deux balles d'idées sur le sujet, et hypothétiquement pour l'édification d'un passant qui chercherait à s'intéresser à cette série si singulière...

La première et non la moindre de mes surprises, c'est que Kate, l'album que je croyais avoir inconditionnellement préféré, ne m'a pas vraiment (r)emballé. En revanche j'ai redécouvert tous les autres et, contrairement à mon souvenir, les histoires, dès le début, sont très raisonnablement consistantes, prenantes, avec suspense, revirements de situations et coups de théâtre, alors que je me rappelais plutôt des errances oisives, des balades éthérées... On en est loin, au moins dans les huit premiers.
J'avais oublié, aussi, combien il meurt de personnages dans ces premiers albums, notamment
[Révéler] Spoiler:
des femmes dont Jonathan s'est épris...

En plus, l'univers possède une cohérence qui m'avait échappé, et pas seulement par la récurrence de certains personnages — par exemple le goût de Jonathan pour les déplacements à moto, mais aussi, à plusieurs reprises et albums d'écart, la façon dont il est trahi dans le feu de l'action par une faiblesse dans les jambes, si bien que ses guiboles d'Achille sont tout le contraire d'un procédé de scénariste paresseux.
À ce propos, dans l'Autobiographie imaginaire (qui compile les dossiers des cinq premières intégrales), Cosey insiste sur les difficultés que lui pose le scénario, et on constate d'ailleurs qu'à plusieurs reprises il mentionne l'aide reçue sur ce point d'un certain François Mat(t)ille (il me semble que c'est ce dernier qui lui a soufflé les deux dernières pages du Voyage en Italie, où il est d'ailleurs chaleureusement remercié). Si les premiers albums contiennent bel et bien un récit charpenté, à partir de Celui qui mène..., le climat, l'ambiance et le discours de Cosey sur les thèmes qu'il aborde priment grandement sur l'histoire. C'est à cette époque que j'ai commencé à décrocher – achetage-lisage-rangeage –, d'autant que c'est dans ces eaux-là qu'est sorti Le bouddha d'azur, qui m'avait, comme pas mal d'entre nous je crois, laissé passablement indifférent (et que je n'ai pas encore relu). Pour ma part, après les tomes 13 et 14 qui, même relus récemment, ont continué à me laisser à distance du personnage, les tomes 15 et 16 ont constitué un retour bienvenu aux fondamentaux de la série : une histoire surprenante, des personnages venus je me demande bien d'où, un Jonathan qui a l'autodérision facile, et un dessin... mais là encore je ne vous apprends rien.

Il y a aussi une impressionnante progression dans la mise en couleur. Sur les premiers albums, on rencontre des effets assez peu heureux, comme si Le Lombard n'avait procuré à Cosey qu'un seul bleu par page et qu'il avait donc été obligé de conserver certaines erreurs de manipulation. Il s'est principalement contenté d'à-plats froids dont le rendu est souvent terne, sans doute sous l'influence de Derib (dont les Buddy Longway ne sont pas éloignés sur ce plan-là et pour lesquels il avait d'ailleurs fait des mises en couleur). Il faut attendre Neal et Sylvester pour voir apparaître un peu de nuances, d'effets de lumière — mais je constate que c'est Fraymond qui s'est chargé de cet album-là, tout en endossant les codes posés par Cosey. Pour le diptyque américain, Cosey a confié la couleur à un(e) autre encore, qui ne s'est pas beaucoup éloignée de ce à quoi on avait été habitués, mais quand le taulier reprend la palette pour Celui qui mène les fleuves à la mer, quel changement ! Enfin de la lumière, de la chaleur (le papier est très différent des précédents albums, faut dire, ça joue sensiblement sur l'effet produit).

Je redécouvre aussi combien le trait de Cosey était au point, ou quasiment, très très tôt. Bien sûr il s'est perfectionné au fil des albums, mais dans l'Autobiographie imaginaire encore il est dit à plusieurs reprises qu'à telle et telle époque le trait n'était toujours pas encore au point ; c'est peut-être le jugement de Cosey lui-même, mais pour mon œil au moins il a été quasiment mûr très tôt... De même, il a incontestablement maîtrisé d'emblée sa mise en page, pourtant peu académique.
En revanche, Cosey a toujours eu certains problèmes, de proportions par exemple quand des personnages sont vus de loin, et il les a traînés longtemps, parfois jusqu'à aujourd'hui. Mais c'est évidemment très secondaire, rapporté à tout ce qui fait le charme unique de ses pages (et sur quoi je n'ai pas besoin d'insister)...
Autre limitation à mon goût, certains de ses dialogues, assez artificiels, antinaturels, parfois même carrément maladroits, jusque dans les textes récitatifs...

Ce que je découvre encore, c'est que Jonathan, ce personnage qui vit au moins autant par l'esprit que par le corps, est très souvent vu occupé à manger et boire, bien plus que ce à quoi on assiste habituellement dans les séries comparables. C'est peut-être le reflet des préoccupations auxquelles Cosey lui-même a été confronté au cours de ses voyages, quoi qu'il en soit ça renforce la crédibilité de ce personnage que je me rappelais très peu soumis aux contingences de la condition humaine — exception faite de sa vie affective, bien sûr, qui est au centre de la série (et constitue son premier élément de cohérence).
À ce propos, je regrette décidément de n'avoir pas gardé l'article que Télérama a récemment consacré à Cosey, car on y relevait une allusion à sa vie privée « compliquée » (de mémoire), ce qui pour mon expérience de lecteur est rarissime, s'agissant d'un papier consacré à un facteur de petits mickeys (même si je suis certain qu'en la matière carbonnieux n'a pas encore donné tout ce qu'il a :D), et encore vivant qui plus est. On est tenté d'y voir un parallèle de plus entre l'auteur et son personnage... « mais ça ne nous regarde pas. » ;)

Surprise encore, le nombre de prix et distinctions que Jonathan a très vite récoltés.

Surprise enfin, plus marginale : les albums les plus anciens ne cotent quasiment pas (d'après la BEL du moins, je n'ai pas ouvert un BDM pour l'occasion) ; je me demande ce que ça signifie...


En conclusion, le talent de Cosey a été aussi précoce qu'immédiatement séduisant, et j'ai pris un grand plaisir à reparcourir toute la série ; j'en souhaite autant à ceux qui seront tentés de faire cette expérience, comme à ceux pour qui Jonathan est une série à découvrir : bons voyages ! ;)
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Re: jonathan de cosey au lombard new deux intégrales! noel!noel!

Messagede chinetok » 02/03/2018 12:59

Concernant « l’évolution » du style de Cosey, je suis moins enthousiaste. Il y a toujours deux choses qui m’ont dérangés avec le temps dans son travail : la mise en couleur et le style graphique.

En premier lieu sur les couleurs. Ca a toujours été de simples aplats. A vrai dire, pour les illustrations ça ne rend pas mal mais sur toute une BD, c’est assez fade. Mais étrangement sur certains albums ça passe bien et ça donne une ambiance (en particulier ceux qui se passent au Tibet car il y a peu de couleurs et la prédominance orange avec le blanc de la neige contraste bien ou ceux qui se passent en Asie). Mais sur d’autres albums, moins « exotique » ça rend beaucoup moins bien.

Mais ce qui me dérange le plus depuis un long moment, c’est le traitement graphique. Avec le temps, ses BD, ses cases sont devenues « photographiques ». Autant dans les premiers albums, on sentait bien l’influence de Derib (la manière de dessiner les personnages, les yeux, etc…) et dans un style semi réaliste de ce qui se faisait plus ou moins à l’époque. C’était donc plus dynamique, plus vivant.

Puis au fil des albums, les poses, les personnages, sont devenus de plus en plus figés. On dirait que chaque case et une photo redessinée et cela a complétement cassé le dynamisme des premiers albums. C’est devenu très figé, très photographique.

De ce fait, on a un sentiment assez répétitif dans les poses car c’est justement très/trop photographique/cinématographique. Ce qui fait qu’on a toujours plus ou moins le même style de pose avec des visages en gros plan et plus ou moins dessinés toujours avec 3 ou 4 variantes maxi. Ca saute vraiment aux yeux quand on ouvre plusieurs albums. On a l’impression d’un copier/coller photographique et aussi des mêmes poses qui reviennent à chaque album.

Et à la fin, ça donne une impression de « déjà vu » à chaque album qui n’est pas agréable.

Ce qui explique d’ailleurs que j’ai toujours préféré le travail de Cosey…hors BD. Donc ces illustrations, ex libris, etc… Car sur une image unique, ça rend bien et ce côté figé, photographique et les aplats ne gênent nullement. Mais sur un album complet voire même la série, cela crée un sentiment de lassitude.
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Re: jonathan de cosey au lombard new deux intégrales! noel!noel!

Messagede Cooltrane » 02/03/2018 16:02

Genug a écrit:La première et non la moindre de mes surprises, c'est que Kate, l'album que je croyais avoir inconditionnellement préféré, ne m'a pas vraiment (r)emballé. En revanche j'ai redécouvert tous les autres et, contrairement à mon souvenir, les histoires, dès le début, sont très raisonnablement consistantes, prenantes, avec suspense, revirements de situations et coups de théâtre, alors que je me rappelais plutôt des errances oisives, des balades éthérées... On en est loin, au moins dans les huit premiers.
J'avais oublié, aussi, combien il meurt de personnages dans ces premiers albums, notamment
[Révéler] Spoiler:
des femmes dont Jonathan s'est épris...



Oui, résumer Jonathan a une expédition de baba cool (comme bcp le font) est ridicule, car effectivement, c'est pas l'action qui manque, et les armes parlent souvent ... et Cosey n'a pas l'air de porter ce genre de personnages (les BC) haut dans son cœur... c'est à peine s'il n'en fait pas des parasites dans ses histoires.

Pour ma part, après les tomes 13 et 14 qui, même relus récemment, ont continué à me laisser à distance du personnage, les tomes 15 et 16 ont constitué un retour bienvenu aux fondamentaux de la série : une histoire surprenante, des personnages venus je me demande bien d'où, un Jonathan qui a l'autodérision facile, et un dessin... mais là encore je ne vous apprends rien.


ne confondrais-tu pas l'ordre des tomes entre le 12 et le 14? Tu sembles détacher le 12 des deux autres, alors que c'est le 14 qui est totalement différent, les deux autres étant un diptyque chinois (assez haletant)

Il y a aussi une impressionnante progression dans la mise en couleur. Sur les premiers albums, on rencontre des effets assez peu heureux, comme si Le Lombard n'avait procuré à Cosey qu'un seul bleu par page et qu'il avait donc été obligé de conserver certaines erreurs de manipulation. Il s'est principalement contenté d'à-plats froids dont le rendu est souvent terne, sans doute sous l'influence de Derib (dont les Buddy Longway ne sont pas éloignés sur ce plan-là et pour lesquels il avait d'ailleurs fait des mises en couleur). Il faut attendre Neal et Sylvester pour voir apparaître un peu de nuances, d'effets de lumière — mais je constate que c'est Fraymond qui s'est chargé de cet album-là, tout en endossant les codes posés par Cosey. Pour le diptyque américain, Cosey a confié la couleur à un(e) autre encore, qui ne s'est pas beaucoup éloignée de ce à quoi on avait été habitués, mais quand le taulier reprend la palette pour Celui qui mène les fleuves à la mer, quel changement ! Enfin de la lumière, de la chaleur (le papier est très différent des précédents albums, faut dire, ça joue sensiblement sur l'effet produit).


Je dirais qu'il faut voir ce qui était possible dans les imprimeries à l'époque des premiers albums, que ce soit pour l'hebdo que pour les albums... et les moyens qu'on y mettait (papier et encres), mais le même bleu perçant et omniprésent se limitent surtout au premier, je dirais

Je redécouvre aussi combien le trait de Cosey était au point, ou quasiment, très très tôt. Bien sûr il s'est perfectionné au fil des albums, mais dans l'Autobiographie imaginaire encore il est dit à plusieurs reprises qu'à telle et telle époque le trait n'était toujours pas encore au point ; c'est peut-être le jugement de Cosey lui-même, mais pour mon œil au moins il a été quasiment mûr très tôt... De même, il a incontestablement maîtrisé d'emblée sa mise en page, pourtant peu académique.


Oui, bon, c'est clair que Cosey a vite atteint sa maturité, mais il est en déclin depuis 20 ans... les premiers bouquins devenant décevants étant certains Aire Libre (Zeke et surtout Une Maison de FLW, et leur couve atroces)... C'est d'autant plus visible au soin qu'il apporte aux sourcils des ses personnages

et le Bouddha D'Azur étant assez dispensable, dans cette même époque

Ce que je découvre encore, c'est que Jonathan, ce personnage qui vit au moins autant par l'esprit que par le corps, est très souvent vu occupé à manger et boire, bien plus que ce à quoi on assiste habituellement dans les séries comparables. C'est peut-être le reflet des préoccupations auxquelles Cosey lui-même a été confronté au cours de ses voyages, quoi qu'il en soit ça renforce la crédibilité de ce personnage que je me rappelais très peu soumis aux contingences de la condition humaine — exception faite de sa vie affective, bien sûr, qui est au centre de la série (et constitue son premier élément de cohérence).


MMMMmmmhhh!!!!.... pour le rapport à la bouffe ou boisson, il ne faut pas oublier que c'est une préoccupation majeure des habitants de ces contrées à la vie difficile, tant elle (nourriture) est rare et aussi souvent l'occasion des rencontres et hospitalité... De plus, pour casser la monotonie d'un long trekking, les bivouacs sont une excellente manière de rythmer les passages, et c'est plus facile de faire des dialogues autour d'un tsampa que dans un long chemin escarpé à une altitude élevée, où modérer ses efforts est trop important que pour perdre de l'énergie en parlant en marchant.
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Re: jonathan de cosey au lombard new deux intégrales! noel!noel!

Messagede Genug » 02/03/2018 17:41

Cooltrane a écrit:ne confondrais-tu pas l'ordre des tomes entre le 12 et le 14? Tu sembles détacher le 12 des deux autres, alors que c'est le 14 qui est totalement différent, les deux autres étant un diptyque chinois (assez haletant)
Si fait -- à dire vrai ce sont les trois, 12, 13 et 14, pour lesquels j'ai eu du mal à me prendre au jeu, alors que le plaisir est revenu au 15.
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Re: jonathan de cosey au lombard new deux intégrales! noel!noel!

Messagede toine74 » 02/03/2018 20:19

Cooltrane a écrit:...
Je redécouvre aussi combien le trait de Cosey était au point, ou quasiment, très très tôt. Bien sûr il s'est perfectionné au fil des albums, mais dans l'Autobiographie imaginaire encore il est dit à plusieurs reprises qu'à telle et telle époque le trait n'était toujours pas encore au point ; c'est peut-être le jugement de Cosey lui-même, mais pour mon œil au moins il a été quasiment mûr très tôt... De même, il a incontestablement maîtrisé d'emblée sa mise en page, pourtant peu académique.


Oui, bon, c'est clair que Cosey a vite atteint sa maturité, mais il est en déclin depuis 20 ans... les premiers bouquins devenant décevants étant certains Aire Libre (Zeke et surtout Une Maison de FLW, et leur couve atroces)... C'est d'autant plus visible au soin qu'il apporte aux sourcils des ses personnages

...


Vrais-fausse maturité car ce ne l'a pas empêché de continuer d'avancer avec, je te l'accorde, quelques ratés esthétiques propres à ceux qui cherchent dans ses derniers Aire Libre. Chaque lecteur a évidemment ses préférences pour telle ou telle période. Par contre, il est un peu maladroit de dire qu'il est en déclin depuis 20 ans. Il continue juste sa route ou sa quête vers l'épure ( :lol: ), après on aime ou n'aime pas ce qu'il propose. Calypso illustre très bien cette démarche continuelle : premier album N&B, toujours plus de graphisme vs dessin pur, approfondissement de thèmes déjà visités, etc.

Face à un Margerin (ou un Sokal et son inoxydable Canardo) dont le trait et les manières n'ont changé d'un iota depuis 1984, je persiste à trouver plus intéressant un artiste qui continue d'évoluer et d'explorer, même au prix de quelques ratés.
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Re: jonathan de cosey au lombard new deux intégrales! noel!noel!

Messagede mbouglion » 03/03/2018 18:18

Concernant les premiers albums, ils étaient brochés et il me semble que la qualité de l'impression était assez moyenne, du moins pour le premier, le seul que j'ai. Sans doute la raison pour laquelle ils sont peu recherchés, donc peu cotés.
J'ai comme beaucoup découvert cette série dans Tintin, et ça a toujours été pour moi un régal, en particulier l'épisode Kate, qui cadrait bien, à l'époque, avec les préoccupations des jeunes lecteur de l'hebdo. Et en effet, à la relecture (bien des années après), ce n'est pas celui que j'ai préféré, mais plutôt "Oncle Howard" et "Greyshore Island". Mais tous se relisent bien, hormis l'épisode birman trop ésotérique à mon goût. Et le titre "L'espace bleu entre les nuages" est sans doute l'un des plus beaux en bd...
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Re: jonathan de cosey au lombard new deux intégrales! noel!noel!

Messagede toine74 » 03/03/2018 19:28

mbouglion a écrit:... Et le titre "L'espace bleu entre les nuages" est sans doute l'un des plus beaux en bd...


:daccord: :daccord: :daccord:
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Re: jonathan de cosey au lombard new deux intégrales! noel!noel!

Messagede denisc » 04/03/2018 23:45

Quand je lis Cosey, j'entre dans un autre monde, son dessin et ce choix de couleur qui contrairement à Chinetok m'emballe complètement, c'est simple et épuré. J'aime bien ces dessins qui proposent une belle lisibilité, pas besoin parfois d'ajouter 100 détails pour montrer une scène ou expliquer une case.

Cosey a son style et c'est bien pour un dessinateur d'avoir son propre style même si dans les premiers albums, je trouvais fortement des airs de Derib, cela m'avait surpris lors de mes premières lecture puis j'ai appris tardivement qu'il avait été l'assistant de Derib (Good blood but it is of course (c) Gotlib).

C'est assez formidable de lire vos longs avis parce qu'on se retrouve un peu tous quand on lit du Cosey, même si on peut ne pas apprécier ses couleurs ou son graphisme "propre", on est touché par la lecture de ses albums.

Quand je lis Saïgon-Hanoï c'est celui qui me laisse le plus de traces émotionnelles. Pour avoir eu la chance de rencontrer Cosey à Blois, j'ai pu parler avec lui de cet album. J'étais venu pour avoir un bout de dessin et surtout pouvoir lui parler. Malheureusement il y avait tirage au sort, ne gagnant jamais, ce jour là, je n'ai pas gagné :) mais j'ai attendu que tout le monde soit passé et j'ai tapé l'incruste et il a accepté ma venue à la table. J'ai pu discuter longuement car j'étais seul face à lui et personne derrière moi. En lui disant que j'avais hésité à prendre SH pour lui faire dédicacer et il m'a répondu que cet album était dans le top de ses albums préférés. Alors on a parlé de cet album. Il avait hésité sur le fait de savoir s'il montrait Félicity à la fin ou pas et il me disait, ce qu'il a dit en interview, son dessin, son scénario peut évoluer en cours de fabrication, cette volonté de vouloir travailler seul. Ce fût 20 minutes de discussions pour 1 minute de dédicace avec une personne peut-être plus intimidée que moi !

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Re: jonathan de cosey au lombard new deux intégrales! noel!noel!

Messagede calculus » 09/02/2019 17:13

Un petit déterrage de topic pour exprimer mon plaisir de découvrir Jonathan par l'intermédiaire de la très belle intégrale.

En tant qu'Helvète né dans les Alpes, je ne m'explique pas comment je n'avais jamais lu Cosey avant.
Déjà quand j'étais enfant, les magnifiques couvertures de la série me faisait de l'oeil quand j'étais en visite chez des parents et amis qui les avaient (souvent l'unique collection de BD qu'elles/ils possédaient d'ailleurs). Et pourtant... Il aura fallu attendre un peu plus de quarante ans (j'ai sensiblement le même âge que la série) pour qu'enfin j'entre dans cet univers.

J'aime beaucoup le rythme un peu lent, les transgressions minimes mais intéressantes avec les codes graphiques de la BD (les enjolivures notamment) ; le côté un peu faussement naïf aussi (je ne parviens pas à l'exprimer autrement) :bravo:
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Re: jonathan de cosey au lombard new deux intégrales! noel!noel!

Messagede Genug » 09/02/2019 17:21

Il n'y a pas d'âge pour découvrir cette série à nulle autre pareil.
Bons voyages... ;)
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Re: jonathan de cosey au lombard new deux intégrales! noel!noel!

Messagede zourbi le grec » 09/02/2019 18:08

Il y a des séries ou des albums qui jouent comme ça à cache-cache avec nous.
Peut-être attendent-elles que nous ayons la maturité suffisante pour les apprécier à leur juste valeur ? ;)
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Re: jonathan de cosey au lombard new deux intégrales! noel!noel!

Messagede Genug » 09/02/2019 18:23

zourbi le grec a écrit:Il y a des séries ou des albums qui jouent comme ça à cache-cache avec nous.
Peut-être attendent-elles que nous ayons la maturité suffisante pour les apprécier à leur juste valeur ? ;)
Tiens, ça pourrait faire un topic : à côté de quel(s) album(s) êtes-vous passé parce que ça n'était pas le moment, soit pour lui, soit pour vous ? :lire:
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Re: jonathan de cosey au lombard new deux intégrales! noel!noel!

Messagede calculus » 10/02/2019 10:55

zourbi le grec a écrit:Il y a des séries ou des albums qui jouent comme ça à cache-cache avec nous.
Peut-être attendent-elles que nous ayons la maturité suffisante pour les apprécier à leur juste valeur ? ;)


Absolument ;)
Quoiqu'un peu ésotérique, j'aime bien l'idée des oeuvres qui viennent vers nous (plutôt que le contraire) :)

Genug a écrit:Tiens, ça pourrait faire un topic : à côté de quel(s) album(s) êtes-vous passé parce que ça n'était pas le moment, soit pour lui, soit pour vous ? :lire:


J'aurais une longue liste à y ajouter, 80% de ma bédéthèque actuelle relèvent d'une découverte tardive...
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