Judicieux conseils que ceux de nexus4 et de Solomon.
Le diptyque des
Monts de la Superstition, désormais épuisé chez l'éditeur, se trouve encore chez quelques libraires dont le stock n'a pas été entièrement écoulé. Comme ces trois boutiques du réseau CanalBD.
Pour 23 balles, en neuf aujourd'hui, c'est une opportunité. En albums unitaires, la dépense serait de 26 euros pour un format moins intéressant.
https://www.canalbd.net/canal-bd_catalo ... 2205054705Sans remettre en cause ce qui a été conseillé précédemment, quelques précisions :
On peut aussi lire en médiathèque les premiers tomes de
La Jeunesse de Blueberry, plus particulièrement la préquelle initiale (3 tomes) écrite par Charlier et dessinée par Gir. Le graphisme, très efficace, y est plus dépouillé et spontané que dans la série mère (ce sont des épisodes conçus pour du petit format trimestriel, en plus du taf ordinaire), qui tend parfois vers ce que pouvait produire à certains moments Mœbius pour des illustrations ou des contes courts.
Par ailleurs, la couverture "référentielle" du premier volume de
la Jeunesse est quasiment du Mœbius, même si elle est signée Gir. Elle fut dessinée pendant ce "lustre magique" qui aura vu naître les premières parutions de
La Déviation,
Le Bandard fou,
Arzach,
Cauchemar blanc et quelques récits complets mémorables. Et bien sûr, le fameux
Angel face dont nexus4 a fait l'article un peu plus haut.
De toute beauté, il en a d'ailleurs été tirée une sérigraphie doublement signée par Charlier (rare) et Gir. L'exemplaire n° 1/150 fut vendu aux enchères par la maison Millon en 2014.
Lot 119.https://www.pinterest.fr/pin/607493437223980033/ Visuel médiocre, car les signatures et la numérotation sont en principe très lisibles.
En revanche, sous peine de se priver de certains coups de théâtre qui doivent jouer à 100% en cours de lecture,
je déconseille de lire le cycle de Chihuahua Pearl (= cycle du Trésor des Confédérés) qui se prolonge avec
Angel face pour reprendre assez brutalement, après une assez longue interruption, par
Nez Cassé et s'achever logiquement au
Bout de la Piste,
sans avoir lu préalablement Général Tête jaune ou, plus largement le cycle du Cheval de Fer et des misères imposées aux Sioux (quatre albums, commençant avec
Le Cheval de Fer).
L'idéal, si on accroche avec n'importe lequel des cycles ou épisodes suggérés par nexus4, c'est quand même de pouvoir revenir le plus tôt possible à une lecture chronologique (dans l'ordre de parution des albums). Les cinq premiers albums (cycle de Fort Navajo ou encore qualifié de premier cycle des Guerres indiennes) permettent de voir l'évolution graphique phénoménale de Giraud sur cette série. Entre les tomes 1 et le 5, le style n'est pas figé et Giraud se démarque de plus en plus de son ex-mentor Jijé. Et pourtant, il fallait dessiner vite, vite et bien si possible, à raison de deux planches par semaine pour mettre en images un texte parfois livré à la dernière minute par un scénariste "bousculé" (lieu commun
).
Le cycle ultime, après le décès de Charlier, est le plus proche de Mœbius comme le souligne Solomon, puisque écrit et dessiné par GIr.
Et
Inside Mœbius qui traite pas mal du processus créatif, introduit un curieux personnage en tenue de Mickey affublé d'un curieux état-civil : Jean-Michel Inconscient. On peut se demander si ce n'est pas tout ce que l'éponge Mœbius a inconsciemment emmagasiné au cours des longues années passées à travailler avec Charlier dont le décès prématuré
(Charlier est mort à 64 ans sans avoir connu la vieillesse, même s'il a "battu en longévité" Chaland, Alexis, Auclair, Tillieux, Forest, Goscinny et son cher Victor Hubinon ou encore l'acteur Jacques Santi qui incarna pour le petit écran Michel Tanguy) pourrait bien avoir davantage ébranlé Jean Giraud que ce que nous en savons ? Occasionnant toute une gamme de sentiments et de réminiscences quand il se verra confronté à l'écriture (endossant le rôle jadis tenu par Charlier et confronté aux difficultés de bâtir une histoire qui se veut réaliste) de son cycle ultime de
Mister Blueberry.