de Ivanna » 15/03/2016 00:44
Eté 1984. Un petit groupe de plongeurs débarque dans un minuscule archipel au large de l’île de Sumatra en Indonésie, les îles Banyak. Léo, sa femme Isabelle et leur ami Bernard sont des documentaristes venus au bout du monde au service d’une cause, l’écologie : ils veulent démontrer par le film qu’ils préparent comment l’homme en détruisant son environnement se détruit lui-même. Le projet tourne à la tragédie quand Isabelle, enceinte, est dévorée par un crocodile géant sous les yeux de Léo. Avec le concours des habitants de l’île, Léo et Bernard partent en chasse du reptile… S’ils échouent à le tuer, ils le blessent à l’oeil.
Léo ressent un curieux lien avec l’animal. Secondé par Bernard et Sap, un jeune Indonésien, il plonge dans le repaire sous-marin du crocodile. Il échoue une fois de plus à le tuer. Mais, mystérieusement, le monstrueux animal le laisse emporter le cadavre de sa femme.
Trente ans plus tard, Léo retrouve les îles Banyak, dans un territoire encore traumatisé par le tsunami. Tel le capitaine Achab pourchassant jusqu’à la folie Moby Dick, Léo dit en finir avec celui que les autochtones appellent désormais "N’a-qu’un-oeil". Mais sa soif de vengeance n’a-t-elle pour objet que le seul crocodile ?
Stéphane Piatzszek et Jean-Denis Pendanx explorent l’île de Sumatra et le font comme personne. On découvre un véritable drame écologique, nous présentant un endroit paradisiaque mourant peu à peu à cause des activités humaines, eux, qui n'ont toujours pas compris qu'en tuant les animaux, la végétation... la nature quoi, ce sont eux même qu'ils condamnent, l'argent ne se mange pas aux dernières nouvelles (ou bien vous avez des gouts bizarres ^^.) Le constat à la lecture de l'ouvrage est vraiment horrible, on se dit que l'homme ne peut pas faire cela et en même temps cela ne nous étonne pas une seule seconde, l'homme ne fait que détruire et ici, cette toile de fond écrit par monsieur Piatzszek est parfaitement représentative de cette situation et on ne sait que ça ne va pas aller en s'améliorant. Pour autant le duo ne se concentre pas uniquement sur cette histoire, mais aussi sur celle d'un crocodile à la taille monstrueuse qui a tué la femme du héros. La quête de vengeance du héros nous fait penser à celle du commandant Achab et de son obsession pour la baleine blanche. Ici, la quête du héros, nous apparaît comme plus humaine, enfin pas humaine, mais moins égoïste en quelque sorte. Je dois dire que cette traque, comme le tableau qu'il fait de l'île nous tient en haleine jusqu'à la fin. On veut en savoir plus, en découvrir le plus possible, tout en s'interrogeant sur la conclusion que le scénariste pourrait apporter à son récit, espérant nous surprendre et c'est ce qui arrive. Je dois dire que je n'ai pas envisagé cette fin et ce fut vraiment un grand plaisir de lecture que je ne peux que recommander.
Les dessins sont sublimes, le dessinateur arrive autant à représenter la beauté des paysages de l'île, que l'horreur de l'endroit et notamment l'attaque du saurien, sérieusement l'horreur du récit vous fait écarquiller les yeux et on ne peut pas imaginer une telle chose. Il nous montre autant la brutalité de l'homme, que celle de la nature et les planches qu'il nous présente sont sublimes de la première à la dernière.
Vous devez lire cet ouvrage.
10/10
"Euh.. C’était quoi déjà la question?" Jenny
"Trois frères unys.Trois Licornes de conserve vogant au Soleil de midi parleron.
Car c’est de la lumière que viendra la lumière. Et resplendira 20 37 42 N. 70 52 15 W.
la † de l’Aigle."