Bonjour,
je viens de lire Aldébaran
malgré mes doutes et conformément aux avis quasi unanimes sur cette série.
Comment faire partager mon expérience de la platitude à la lecture des 5 albums, que j'ai enchaîné avec courage, pendant toute une après midi ? Comment rester objectif devant le raz de marée de bonnes critiques et de notes ?
Pour le dessin, je ne céderai pas à la facilité. Dans l'absolu, c'est assez banal, mais si le scénario avait été un chef d'oeuvre, il serait passé sans enthousiasme, mais quand même. Je possède certaines autre séries dont le dessin n'est pas forcément génialissime, mais dont le scénario est vraiment très bon. Donc l'un influence l'autre. La mise en scène des cases et des personnages est très rigides et linéaire, c'est un peu la même chose sur la série du Mercenaire, qui doit dire quelquechose à certain, mais le niveau de dessin n'est pas du tout le même. Passons car là n'est pas le coeur du sujet.
Mes amis, quel scénario
j'ai ressenti un certain malaise au scénario: c'est un melange peu descriptible de "merveilleux", d'une drôle de chronique sociale ou ordinaire d'adolescents, de carnet de voyage un peu bizarroïde sur fond de "thalassocratie" dictatoriale à la sud-américaine, dans un contexte somme toute très très ordinaire. Cela m'a rappelé la potion infâme (huile, vinaigre, sauces en tout genre, épices et autres ingrédiants alimentaires improbables) que j'avais préparé pour la journée d'intégration des 1ère année de mon école (journée bonne enfant).
Il faut le dire franchement: cette série n'a pas vraiment les atours de la SF, à part quelques allusions, les créatures fantastiques que l'on croise pourraient aussi bien sortir d'une série de fantasy. cela n'a rien de la science fiction, cela ne reprend pas les codes typiques de la SF et ne tape absolument pas dans le dur du genre, c'est à dire le mot science: c'est un genre "merveilleux" ou de la SF très très soft, qui ne peut absolument pas satisfaire un fan pur et dur comme je suis.
Quand à la trame même du scénario, franchement, se servir de la facilité d'une créature fabuleuse qui posséderais des pouvoirs étranges et très puissants de nature inconnu, et de broder autour une sorte de scénario, somme toute assez décousu, c'est très très facile. Le happy end à la fin où la créature leur donne à tous leur pilule et où les méchants dirigeants sont tous punis par la mantrisse: je n'aurais pas inventé bien. Bon....
Leo est un auteur de SF" soft" en BD, dans les cénarios duquel la SF n'est abordée que de très loin, par rapport à la "hard" SF dont Marazano pourrait être le meilleur représentant, où le mot science (le raisonnement scientifique, la "théorie" scientifique et les atours de la démarche scientifique) est au coeur même du scénario. Leo est par conséquent le plus petit dénominateur commun pouvant rassembler un maximum de personnes: lecteurs occasionnels, fans de BD mais dans d'autres genres (la chronique sociale, le documentaire, par exemple ?).
C'est ce qu'on a appelé le mainstream, en politique, on appele cela le marais (le ventre mou au centre), on pourrait aussi appeler cela le magma informe de la bande dessinée où tous les genres se recontrent de manière improbable, ou encore le maelstrom où disparrait le talent des auteurs de BD. Perosnnellement, je fais plutôt partie de l'aile dure et "moyenne" de la science fiction (et de la fantasy, bien entendu). Donc résolument fermé à ce style littéraire de la molesse et de la platitude (mais ouvert aux oeuvres fouillées, bien trempées des autres courants).
Camarades BDgétistes réveillez vous
j'avoue que je deviens plutôt sceptique quand à la capacité des masses à conseiller réellement les BD sortant de derrière les fagots. La conscience des masses existe-t-elle réellement ? Le classement des indispensables ne se fait que grâce au plus petit dénominateur commun: je boycotte plus résolument que jamais les têtes de classement ou au moins les plus gros tirages du marché, tellement je suis dépité.