RonanT a écrit:Alors je ne pense pas que votre avis soit une généralité
Non non, je n'affirmais rien ; j'ai juste voulu apporter mon témoignage d'infidèle , sur les raisons qui m'avaient poussé à ne pas acheter (ni lire) les tomes suivants.
Petit aparté : Yannzemann, il est dommage que vous n'ayez pas poussé la curiosité plus loin, surtout si vous avez vu des choses qui vous plaisaient par la suite ici. Quant aux "trop de méchants affreux-sale gueules", il me semble que c'est un peu notre marque de fabrique à Vincent et moi-même, et que sur le Roy des Ribauds, c'est bien pire que dans IRA DEI
Pour être honnête, j'avais aussi lâché l'affaire, sur le "Roy des ribauds".
Dans le genre "affreux, sale et...", j'avais déjà lu par exemple "le rêve de Jérusalem", et j'avais tenu jusqu'au bout. Mais c'était avant. En devenant papa, j'ai changé. Je fuis beaucoup plus la violence, sous toutes ses formes, un peu par écœurement, mais aussi par désintérêt, plus attiré que je suis par ce qui élève, par ce qui est brillant, que par ce qui rabaisse, les affreux, les méchants...
je me tourne beaucoup plus vers le passé, vers cet age d'or de la BD où était mis en valeur les héros sans peur et sans reproche et les valeurs positives.
Ayant pour ma part un aperçu plus global (retours libraires, retour marketing,etc...), le problème est ailleurs.
1/ nous avons choisi un moyen âge "ignoré". Peu de gens connaissent le 11e siecle en Méditerranée. Ou plus encore, de manière générale ca intéresse moins de monde, que le moyen age "traditionnel" tel que souvent vu dans la littérature populaire (Robin des bois, ivanhoé, etc...) , c'est à dire un moyen age fait de chevaliers, de chateaux, se passant dans nos contrées française et/ou anglaises.
De fait, pour bien situer le contexte , il a fallu passer par une mise en situation.
Ca, personnellement, ça ne m'a pas posé problème.
Et ce serait étrange que les lecteurs se détournent d'une histoire, parce qu'ils maitriseraient mal le contexte ; d'ailleurs, le "trone de fer" (les romans) est aussi très intéressant pour la façon dont la saga reconstitue le féodalisme, et pourtant, peu de gens connaissent vraiment ce que c'est.
De la même façon, la série tv "vikings" a osé montrer des vikings en Afrique du Nord et à Paris, dans des périodes de l'Histoire que peu de téléspectateurs connaissent, et pourtant, ça n'a pas handicapé la série.
2/ La série, et à fortiori le tome 1 sont dificilement résumable en une phrase. Nous avons voulu une intrigue dense faite de secrets et de retournement de situation. Du coup c'est compliqué.
ex : "Le Roy des ribauds" : C'est un mafieux à la solde du roy qui regne sur la pegre du paris Medievale. ou encore, un "the shield" au moyen age.
SImple efficace.
"IRA DEI" : Dans le contexte de la reprise de la sicile par les Byzantin aux arabes, en 1140, des mercenaires Normands viennent louer leur épées. Parmi eux, un petit groupe bien mystérieux guidé par un guerrier charismatique balafré, et un prêtre débarquent pour y mettre leur grain de sel, etc etc..
Tout de suite on est dans le résumé assez long.
3/ Le titre. Un titre en latin, que beaucoup confondent d'ailleurs avec DIes IRAE (s'il te plait Alexandre Astier, ne nous en veut pas). Un titre en latin mal maqueté sur la tranche d'ailleurs (beaucoup y lisaient RADE, ce qui est moins sexy).
Il faut savoir qu'à la base nous voulions "Les Damnés". Mais ce titre était déjà pris par une autre série publiée par un petit éditeur.
Et là horreur. Il a fallu se creuser la tete pour trouver un titre qui colle bien. Et en création, j'ai coutme de dire (en ce qui me concerne) que la premiere idée est toujours la meilleure....
Bref, ca été un cauchemar.
J'ai proposé à un moment "Le Glaive et la croix". Mais on m'a répondu que cela faisait pas assez "moderne".
Mais je reste persuadé que ce titre aurait été bien meilleur que IRA DEI.
Je ne sais pas si ça a réellement été un handicap pour cette BD, mais effectivement, je confondais toujours son nom avec "Dies Irae" !
Et pourtant, je n'ai vu ni le court-métrage ni la série tv "Kaamelot".
C'est plutôt lié à Mozart...
4/ La couverture. My bad. J'ai beaucoup insisté pour cette compo frontale. Seulement, du coup, le contexte n'y était plus et au début pas mal de lecteur rapportait à leur libraire que la "fantasy" ça ne les intéressait pas. (et ceux qui cherchait de la fantasy, s'en détournait car ce n'est pas de la fantasy....)
Ces 4 conditions, sont un peu les points qui reviennent souvent lors de nos discussions avec de nombreux libraires qui ont peiné à le vendre, malgré le soutien de Dargaud.
C'est comme ça. Chaque étape de ce métier est source d'apprentissage, et heureusement.
C'est tout de même dommage, car on les aime nos personnages, on se projette, on les voit évoluer sur le long terme. Et jusqu'à Angoulême dernier nous avons esperé un troisième cycle pour conclure très proprement.
Cependant je n'éloigne pas l'idée de faire ce troisième cycle, le cycle Byzantin, un jour en un gros one shot.
Bref, avec Vincent nous travaillons à la création de la série d'après. Ca sera encore du moyen-age, mais le moyen age des tournoi A suivre....(oui j'aime vraiment cette période, et mon comparse itou)
En attendant, il y a un gros one-shot de pirates qui arrive, "la République du Crane". Et j'espère dans le futur pouvoir intercaler des one-shot sur de sujets/genres différents, tout en ayant l'opportunité de dessiner une série au long cours.
VOILA ! Ils savent tout.
nexus4 a écrit:Point de vue collection BDGest, qui est biais très particulier mais pas inintéressant, le gap est plus important entre le 1 et2 qu'entre le 2 et 3.
Albums collectionnés :
1 L'Or des Caïds 1868
2 La Part du diable 1293
3 Fureur normande 1040
-
L'abandon du numérique pour le papier a été une grande avancée dans l'art de Ronan. Il y a infiniment plus de nuance, de jeté, de liberté que dans ses albums précédents. Le voir encrer sur FB est un vrai bonheur, et presque un cour particulier pour les néophytes. Même si j'ai parfois envie de lui crier "Nannn, arrête toi là, arrête toi là ! " et plaf, toute la finesse d'un trait noyé sous l'encre. Mais le fait est qu'il donne plus d'importance aux valeurs qu'à un joli dessin. Je suis parfois effondré , je me dis qu'il n'a pas vu mais en fait non, il fait dans l'efficace. Et l'efficace en BD, c'est la lisibilité.
Je dis "il" mais je sais bien que t'es là.
yannzeman a écrit:RonanT a écrit:Alors je ne pense pas que votre avis soit une généralité
Non non, je n'affirmais rien ; j'ai juste voulu apporter mon témoignage d'infidèle , sur les raisons qui m'avaient poussé à ne pas acheter (ni lire) les tomes suivants.
Petit aparté : Yannzemann, il est dommage que vous n'ayez pas poussé la curiosité plus loin, surtout si vous avez vu des choses qui vous plaisaient par la suite ici. Quant aux "trop de méchants affreux-sale gueules", il me semble que c'est un peu notre marque de fabrique à Vincent et moi-même, et que sur le Roy des Ribauds, c'est bien pire que dans IRA DEI
Pour être honnête, j'avais aussi lâché l'affaire, sur le "Roy des ribauds".
Dans le genre "affreux, sale et...", j'avais déjà lu par exemple "le rêve de Jérusalem", et j'avais tenu jusqu'au bout. Mais c'était avant. En devenant papa, j'ai changé. Je fuis beaucoup plus la violence, sous toutes ses formes, un peu par écœurement, mais aussi par désintérêt, plus attiré que je suis par ce qui élève, par ce qui est brillant, que par ce qui rabaisse, les affreux, les méchants...
je me tourne beaucoup plus vers le passé, vers cet age d'or de la BD où était mis en valeur les héros sans peur et sans reproche et les valeurs positives.
Plutôt que "affreux/mechants/pas beaux", je préfère les vauriens, et ce sont bien des vauriens que l'on mets en scene. Ceci dit votre argument est tout à fait honorable hein. Et d'ailleurs plus ca va, plus des personnages "lumineux", de plus en plus au premier plan dans nos histoires d'ailleurs. Le personnage de Marie dans IRA DEI en est un exemple.
Ayant pour ma part un aperçu plus global (retours libraires, retour marketing,etc...), le problème est ailleurs.
1/ nous avons choisi un moyen âge "ignoré". Peu de gens connaissent le 11e siecle en Méditerranée. Ou plus encore, de manière générale ca intéresse moins de monde, que le moyen age "traditionnel" tel que souvent vu dans la littérature populaire (Robin des bois, ivanhoé, etc...) , c'est à dire un moyen age fait de chevaliers, de chateaux, se passant dans nos contrées française et/ou anglaises.
De fait, pour bien situer le contexte , il a fallu passer par une mise en situation.
Ca, personnellement, ça ne m'a pas posé problème.
Et ce serait étrange que les lecteurs se détournent d'une histoire, parce qu'ils maitriseraient mal le contexte ; d'ailleurs, le "trone de fer" (les romans) est aussi très intéressant pour la façon dont la saga reconstitue le féodalisme, et pourtant, peu de gens connaissent vraiment ce que c'est.
De la même façon, la série tv "vikings" a osé montrer des vikings en Afrique du Nord et à Paris, dans des périodes de l'Histoire que peu de téléspectateurs connaissent, et pourtant, ça n'a pas handicapé la série.
Il est à bien noter que ce sont des retours de nombreux libraires sur ce titre qui me font poser ce point. Si ce n'était qu'un libraire, ca serait anecdotique. Là ce n'est pas le cas... Je me dit qu'il y a un truc.
2/ La série, et à fortiori le tome 1 sont dificilement résumable en une phrase. Nous avons voulu une intrigue dense faite de secrets et de retournement de situation. Du coup c'est compliqué.
ex : "Le Roy des ribauds" : C'est un mafieux à la solde du roy qui regne sur la pegre du paris Medievale. ou encore, un "the shield" au moyen age.
SImple efficace.
"IRA DEI" : Dans le contexte de la reprise de la sicile par les Byzantin aux arabes, en 1140, des mercenaires Normands viennent louer leur épées. Parmi eux, un petit groupe bien mystérieux guidé par un guerrier charismatique balafré, et un prêtre débarquent pour y mettre leur grain de sel, etc etc..
Tout de suite on est dans le résumé assez long.
3/ Le titre. Un titre en latin, que beaucoup confondent d'ailleurs avec DIes IRAE (s'il te plait Alexandre Astier, ne nous en veut pas). Un titre en latin mal maqueté sur la tranche d'ailleurs (beaucoup y lisaient RADE, ce qui est moins sexy).
Il faut savoir qu'à la base nous voulions "Les Damnés". Mais ce titre était déjà pris par une autre série publiée par un petit éditeur.
Et là horreur. Il a fallu se creuser la tete pour trouver un titre qui colle bien. Et en création, j'ai coutme de dire (en ce qui me concerne) que la premiere idée est toujours la meilleure....
Bref, ca été un cauchemar.
J'ai proposé à un moment "Le Glaive et la croix". Mais on m'a répondu que cela faisait pas assez "moderne".
Mais je reste persuadé que ce titre aurait été bien meilleur que IRA DEI.
Je ne sais pas si ça a réellement été un handicap pour cette BD, mais effectivement, je confondais toujours son nom avec "Dies Irae" !
Et pourtant, je n'ai vu ni le court-métrage ni la série tv "Kaamelot".
C'est plutôt lié à Mozart...
Chacun ses références
4/ La couverture. My bad. J'ai beaucoup insisté pour cette compo frontale. Seulement, du coup, le contexte n'y était plus et au début pas mal de lecteur rapportait à leur libraire que la "fantasy" ça ne les intéressait pas. (et ceux qui cherchait de la fantasy, s'en détournait car ce n'est pas de la fantasy....)
Ces 4 conditions, sont un peu les points qui reviennent souvent lors de nos discussions avec de nombreux libraires qui ont peiné à le vendre, malgré le soutien de Dargaud.
C'est comme ça. Chaque étape de ce métier est source d'apprentissage, et heureusement.
C'est tout de même dommage, car on les aime nos personnages, on se projette, on les voit évoluer sur le long terme. Et jusqu'à Angoulême dernier nous avons esperé un troisième cycle pour conclure très proprement.
Cependant je n'éloigne pas l'idée de faire ce troisième cycle, le cycle Byzantin, un jour en un gros one shot.
Bref, avec Vincent nous travaillons à la création de la série d'après. Ca sera encore du moyen-age, mais le moyen age des tournoi A suivre....(oui j'aime vraiment cette période, et mon comparse itou)
En attendant, il y a un gros one-shot de pirates qui arrive, "la République du Crane". Et j'espère dans le futur pouvoir intercaler des one-shot sur de sujets/genres différents, tout en ayant l'opportunité de dessiner une série au long cours.
VOILA ! Ils savent tout.
Ah, ce serait super !
Mais dans le genre "affreux, sales et...", je ne sais pas...
ALors, ca sera super, ca c'est clair. On aura un duo de personnage : un(e) vaurien et un(e)"lumineux/se" (haha je tease)
On aura evidemment du gros méchants, parce qu'il en faut, mais nos persos principaux seront plutot sympathique.
nexus4 a écrit:Point de vue collection BDGest, qui est biais très particulier mais pas inintéressant, le gap est plus important entre le 1 et2 qu'entre le 2 et 3.
Albums collectionnés :
1 L'Or des Caïds 1868
2 La Part du diable 1293
3 Fureur normande 1040
-
L'abandon du numérique pour le papier a été une grande avancée dans l'art de Ronan. Il y a infiniment plus de nuance, de jeté, de liberté que dans ses albums précédents. Le voir encrer sur FB est un vrai bonheur, et presque un cour particulier pour les néophytes. Même si j'ai parfois envie de lui crier "Nannn, arrête toi là, arrête toi là ! " et plaf, toute la finesse d'un trait noyé sous l'encre. Mais le fait est qu'il donne plus d'importance aux valeurs qu'à un joli dessin. Je suis parfois effondré , je me dis qu'il n'a pas vu mais en fait non, il fait dans l'efficace. Et l'efficace en BD, c'est la lisibilité.
Je dis "il" mais je sais bien que t'es là.
sketch a écrit:nexus4 a écrit:Point de vue collection BDGest, qui est biais très particulier mais pas inintéressant, le gap est plus important entre le 1 et2 qu'entre le 2 et 3.
Albums collectionnés :
1 L'Or des Caïds 1868
2 La Part du diable 1293
3 Fureur normande 1040
-
L'abandon du numérique pour le papier a été une grande avancée dans l'art de Ronan. Il y a infiniment plus de nuance, de jeté, de liberté que dans ses albums précédents. Le voir encrer sur FB est un vrai bonheur, et presque un cour particulier pour les néophytes. Même si j'ai parfois envie de lui crier "Nannn, arrête toi là, arrête toi là ! " et plaf, toute la finesse d'un trait noyé sous l'encre. Mais le fait est qu'il donne plus d'importance aux valeurs qu'à un joli dessin. Je suis parfois effondré , je me dis qu'il n'a pas vu mais en fait non, il fait dans l'efficace. Et l'efficace en BD, c'est la lisibilité.
Je dis "il" mais je sais bien que t'es là.
On sait à combien d'exemplaires ces albums ont été imprimés?
Et ça fait une belle présence sur Bdgest, non?
RonanT a écrit:nous avons choisi un moyen âge "ignoré". Peu de gens connaissent le 11e siecle en Méditerranée. Ou plus encore, de manière générale ca intéresse moins de monde, que le moyen age "traditionnel" tel que souvent vu dans la littérature populaire (Robin des bois, ivanhoé, etc...) , c'est à dire un moyen age fait de chevaliers, de chateaux, se passant dans nos contrées française et/ou anglaises.
nexus4 a écrit:La proportion est vachement stable du coup, si on fait le rapport albums collectionnés / ventes
1 - 11,67%
2 - 11,75%
3 - 11,55%
nexus4 a écrit:L'abandon du numérique pour le papier a été une grande avancée dans l'art de Ronan. Il y a infiniment plus de nuance, de jeté, de liberté que dans ses albums précédents. Le voir encrer sur FB est un vrai bonheur, et presque un cour particulier pour les néophytes. Même si j'ai parfois envie de lui crier "Nannn, arrête toi là, arrête toi là ! " et plaf, toute la finesse d'un trait noyé sous l'encre. Mais le fait est qu'il donne plus d'importance aux valeurs qu'à un joli dessin. Je suis parfois effondré , je me dis qu'il n'a pas vu mais en fait non, il fait dans l'efficace. Et l'efficace en BD, c'est la lisibilité.
Je dis "il" mais je sais bien que t'es là.
egoes a écrit:nexus4 a écrit:L'abandon du numérique pour le papier a été une grande avancée dans l'art de Ronan. Il y a infiniment plus de nuance, de jeté, de liberté que dans ses albums précédents. Le voir encrer sur FB est un vrai bonheur, et presque un cour particulier pour les néophytes. Même si j'ai parfois envie de lui crier "Nannn, arrête toi là, arrête toi là ! " et plaf, toute la finesse d'un trait noyé sous l'encre. Mais le fait est qu'il donne plus d'importance aux valeurs qu'à un joli dessin. Je suis parfois effondré , je me dis qu'il n'a pas vu mais en fait non, il fait dans l'efficace. Et l'efficace en BD, c'est la lisibilité.
Je dis "il" mais je sais bien que t'es là.
C'est, à mon sens, l'une des raisons de "l'échec" de la série (bon, le jour où je vendrai la bd que je n'ai pas écrite ni dessinées à 18.000 exemplaires, j'en reparlerai sans doute , raison pour laquelle j'ai mis échec entre guillemets) dans la production actuelle "mainstream", qui peut clairement, dans le même style, faire régulièrement dans un style plus "abouti".
Et je ne parle pas des couleurs, qui ont été pour moi très rédhibitoires.
Je me suis régulièrement demandé, pendant me lecture, ce qu'aurait donné cette bd avec un coloriste "tiers".
Ce pour ce qui est du dessin.
Pour ce qui est du scénario : je me rappelle que l'un des auteurs avait dit que leur collaboration aboutissait principalement sur de la violence (je n'avais pas eu de mal à le croire , vu nos échanges).
Alors oui, on est dans un truc bien maîtrisé, mais qui (à mon sens, évidemment) manque de nuance et surtout de"coeur" / "psychologie" (pas au niveau des auteurs, of course, mais en ce qui concerne les personnages).
Brunschwig disait qu'il y a deux sortes de livres : ceux qui racontent une histoire, dans laquelle on "case" des personnages qui "font l'action" pour que le récit avance et ceux qui racontent des histoires de personnages qui "font" l'histoire.
Là, on se situe selon moi beaucoup plus le premier type de livres... et ça devient peut-être en fait trop compliqué pour ceux qui aiment juste la baston / le mainstream et trop peu "affiné" pour ceux qui aiment la finesse psychologique.
Personnellement, je trouve que ce qui fait la force des séries, ce sont leurs personnages (même s'ils sont "méchants", pas de souci de ce point de vue-là) et ici, on les sent juste comme des pions, sans épaisseur "psychologique" (je n'ai pas dit "historique" ou "personnelle", hein) réelle ou binaire à "servir" le récit.
En fait, je réalise que ce qui m'a fait lâcher le truc, c'est le manque de "finesse" (apparemment assumé, mais chez moi, ça n'a pas marché).
egoes a écrit:nexus4 a écrit:L'abandon du numérique pour le papier a été une grande avancée dans l'art de Ronan. Il y a infiniment plus de nuance, de jeté, de liberté que dans ses albums précédents. Le voir encrer sur FB est un vrai bonheur, et presque un cour particulier pour les néophytes. Même si j'ai parfois envie de lui crier "Nannn, arrête toi là, arrête toi là ! " et plaf, toute la finesse d'un trait noyé sous l'encre. Mais le fait est qu'il donne plus d'importance aux valeurs qu'à un joli dessin. Je suis parfois effondré , je me dis qu'il n'a pas vu mais en fait non, il fait dans l'efficace. Et l'efficace en BD, c'est la lisibilité.
Je dis "il" mais je sais bien que t'es là.
C'est, à mon sens, l'une des raisons de "l'échec" de la série (bon, le jour où je vendrai la bd que je n'ai pas écrite ni dessinées à 18.000 exemplaires, j'en reparlerai sans doute , raison pour laquelle j'ai mis échec entre guillemets) dans la production actuelle "mainstream", qui peut clairement, dans le même style, faire régulièrement dans un style plus "abouti".
Et je ne parle pas des couleurs, qui ont été pour moi très rédhibitoires.
Je me suis régulièrement demandé, pendant me lecture, ce qu'aurait donné cette bd avec un coloriste "tiers".
Ce pour ce qui est du dessin.
Pour ce qui est du scénario : je me rappelle que l'un des auteurs avait dit que leur collaboration aboutissait principalement sur de la violence (je n'avais pas eu de mal à le croire , vu nos échanges).
Alors oui, on est dans un truc bien maîtrisé, mais qui (à mon sens, évidemment) manque de nuance et surtout de"coeur" / "psychologie" (pas au niveau des auteurs, of course, mais en ce qui concerne les personnages).
Brunschwig disait qu'il y a deux sortes de livres : ceux qui racontent une histoire, dans laquelle on "case" des personnages qui "font l'action" pour que le récit avance et ceux qui racontent des histoires de personnages qui "font" l'histoire.
Là, on se situe selon moi beaucoup plus le premier type de livres... et ça devient peut-être en fait trop compliqué pour ceux qui aiment juste la baston / le mainstream et trop peu "affiné" pour ceux qui aiment la finesse psychologique.
Personnellement, je trouve que ce qui fait la force des séries, ce sont leurs personnages (même s'ils sont "méchants", pas de souci de ce point de vue-là) et ici, on les sent juste comme des pions, sans épaisseur "psychologique" (je n'ai pas dit "historique" ou "personnelle", hein) réelle ou binaire à "servir" le récit.
En fait, je réalise que ce qui m'a fait lâcher le truc, c'est le manque de "finesse" (apparemment assumé, mais chez moi, ça n'a pas marché).
Erik Arnoux a écrit:Tiens, c'est marrant (sic), en gros exactement les chiffres de "L'aviateur" 1, 2 et 3, du même éditeur, produit certes différent mais avec des ventes pile du même ordre, du premier au troisième tome.
On nous a signifié l'arrêt unilatéral pour les mêmes raisons aussi. "Ça vend pas assez et ça décollera pas...! "
On ne laisse pas de temps au temps, le truc, c'est qu'on sait malheureusement par expérience que ça ne sert à rien de faire un 4, dont les chiffres de vente seraient inéluctablement et mathématiquement plus bas que le 3, lui-même plus bas que le 2, et sans créer d'effet revente des précédents. En gros on part de trop bas au 1, chaque suite perd ensuite 4 ou 5000 ventes... Dur constat, métier difficile.
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