RonanT a écrit:Evidemment la stagnation est ce qui me fait peur.
Mais l'engrenage dela stagnation viens quand on a trouvé "le style qui marche" et que tout le monde autour de soi te dit "change rien, c'est tres bien"
C'est là que, sans forcément s'en rendre compte onf init par se complaire dans quelque chose et que l'on stagne.
Pour le moment j'apprends. Je m'amuse. Je fonce.
Tant que le changement apporte de la qualité en plus, tout le monde est content :
L'auteur, qui ne sombre pas dans la routine qui l'ennuie, et qui se rassure en pensant qu'il va plaire au lecteur et au journaliste.
Le lecteur, qui est agréablement surpris par la hausse qualitative.
Le journaliste, qui peut écrire "qu'il y a un changement dans le style de l'auteur".
Mais, dans la carrière d'un auteur, il y a un moment ou la qualité baisse, qu'il tente des changements ou pas. Il devient moins bon, sans parfois s'en rendre compte. A l'interroger, il trouve son travail bien meilleur qu'avant, alors que ce n'est pas le ressenti des lecteurs.
A mon sens, c'est cela que doit craindre un auteur ; le décalage progressif entre son propre jugement sur son travail et sa réception par les lecteurs.
Mais je ne dis pas cela pour vous critiquer, car si j'ai été déçu par le graphisme de "Ira Dei" (vous avez expliqué pourquoi), j'ai beaucoup apprécié la qualité graphique de votre "Conan" (malgré mes préjugés sur un personnage représenté différemment de celui de Buscema).
Si je l'évoque, c'est surtout pour réagir sur votre peur du risque de stagnation.
Pour moi, il y a pire que la stagnation : la perte progressive de cette magie qui attirait le lecteur (qu'il y ait eu des changements de style ou pas).