Je reposte ici ma critique du tome 3 mise dans un autre sujet Natacha (qui apparaissait en première page du forum mais est moins adapté que celui-ci) :
4 histoires dans cette troisième intégrale. Les deux premières sont celles qui m'ont le plus plu. Elles sont assez courtes : 22 pages pour "L'hôtesse et Monna Lisa", 24 pour "Natacha et les "petits Miquets"".
La première est assez déconcertante : on y découvre Natcha et Walter qui ne se connaissent pas et qui vont se rencontrer sur une route, alors que Walter est appelé pour un convoyage aérien d'un colis très spécial. Est-ce une préquelle ? Pourquoi les avions sont-ils de vieux coucous ? L'ambiance est assez bizarre mais les réponses sont progressivement apportées et on a une lecture très agréable, avec ce qu'il faut d'humour et d'action et une relation réussie entre les personnages principaux.
La seconde, commence de façon amusante par une case de transition avec l'histoire précédente... pour ne plus en reparler. Les petits miquets est un gros private joke qui fait intervenir de nombreux auteurs de bande dessinée franco-belge, que Walthéry carricature en s'en donnant à coeur joie. Lambil prend particulièrement cher :
Et j'ai aussi beaucoup aimé la caricature de Dupuis, en éditeur soucieux avant tout de la productivité de ses auteurs. L'histoire est très drôle, et les gamines n'ont pas volé ce qui leur arrive à la fin.
Je suis moins fan du diptyque Instantanés pour Caltech et Les machines incertaines. L'intrigue est un peu trop tarabiscotée avant qu'elle n'entre dans le vif du sujet. J'ai quand même apprécié toute la partie dans le futur et la façon dont les célèbres lois d'Asimov sont détournées. Mais ça reste insuffisant pour me faire vraiment apprécier l'ensemble.
Et j'enchaîne... avec le tome 2. Je n'ai pas fait attention à l'ordre quand j'ai la troisième intégrale mais de toute façon, ça n'a pas vraiment d'importance dans ce type de série.
On est ici dans de l'aventure plus classique, liées ou pas au métier d'hôtesse de l'air de Natacha. Et, même s'il y avait des défauts (la police laisse un peu trop facilement Natacha et Walter faire tout le boulot et prendre tous les risques dans Un trône pour Natacha), j'ai préféré les histoires de ce volume à celles du suivant. Le rythme est globalement trépidant dans les deux premières histoire ; un peu moins dans Le treizième apôtre qui prend plus le temps d'exposer son histoire ; mais c'est agréable également et ça offre une variété bienvenue. Mention spéciale aux bagarres, particulièrement dynamiques et réussies : nos deux personnages principaux ne sont pas épargnés par les coups mais leurs adversaires dégustent également, sans distinction entre les hommes et les femmes d'ailleurs.
L'humour est globalement réussi. Parfois un peu lord avec Walter (ou le "et consorts" du premier album) mais celui-ci a aussi régulièrement ses moments de gloire et d'héroïsme qui permettent de ne pas en faire qu'un gaffeur maladroit et lourd du type Laverdure ; de la même façon que les défauts de Natacha n'en font pas une héroïne parfaite et la rendent attachante. J'ai bien aimé les dernières pages d'Un trône pour Natacha et du treizième apôtre, avec leurs jeux de mot sacrément atroces (donc très drôles).
L'histoire la plus intéressante était pour moi Le treizième apôtre, avec son ambiance exotique (l'essentiel de l'histoire se déroule en Turquie), la recherche archéologique qui lui donne un côté Indiana Jones et une méchante particulièrement hargneuse en la personne de Fleury, qui ne répugne ni aux complots, ni à la bagarre. Double vol était aussi assez intéressant, avec sa façon de rentrer directement dans l'action sans qu'on connaisse les raisons de Natacha. Un tour de passe-passe a une intrigue un peu tarabiscotée mais l'humour loufoque du début est réussi. Un trône pour Natacha est pour moi l'album le moins réussi, pour les raisons évoquées ci-dessus, mais a quand même ses très bons moments. On a donc une intégrale de très bon niveau dotée d'une préface intéressante (avec notamment la double-planche assez connue sur Benoît Brisenoix).