de Stephane Beaujean » 29/12/2017 10:30
Bonjour.
Effectivement, il y a des erreurs contextuelles dans la préface que j'ai co-écrite - toutes de moi en plus – mea culpa. C'est évidemment ennuyeux et elle seront corrigées dans la réédition. Et je déteste ça.
Ceci dit, sans vouloir me défausser de ma responsabilité, je tiens à rappeler que c'est le lot de toute publication. Je ne connais pas de livre, chez aucun éditeur, dont la première édition ne comporte pas des coquilles. C’est courant voire systématique, les temps de production de textes, les relectures sur écran, le nombre de paramètres à gérer dans un flux de production de plusieurs textes ou livres en parallèle, empêchent la perfection au premier coup. Et souvent, ce sont ces petites choses les plus évidentes, les dates, les noms, qui en pâtissent, car les rédacteurs sont concentrées sur le fond des sujets et écrivent de mémoire sur les faits les plus connus – à tort. Parfois, comme Patrick/Patrice, (et je pense même pour la mort de Jijé car pour le coup j'ai toujours su qu'il était mort en 1980) ce sont des fautes de frappes qui tombent sur un français correct et qu’on ne relève pas – l’enfer. Bref, oui, nous aurions eu besoin d’un secrétaire de rédaction, car ce sont ce genre de personne qui viennent reprendre ces problèmes que souvent les auteurs n’arrivent plus à voir seuls, le nez dans le guidon.
Ceci dit, je trouve assez dommage que certains focalisent, en plus semble-t-il à dessein, volontairement sur ces erreurs et les grossissent pour occulter le nombre important d’informations nouvelles apportées par les deux dernières préfaces. Et pour être sincère, depuis combien d’années les biographies des auteurs n’avaient pas été enrichies de nombreux détails ou informations nouvelles ? Depuis longtemps. Et pour cause.
Les accès aux informations sont quasi impossibles, les sujets tabous ou intimes, les fausses informations déjà publiées (sur le fond cette fois) nombreuses. Les enquêtes prennent énormément de temps, demande de créer de la confiance, d’avoir un large réseau. De plus, et c’est normal le temps accordé à la rédaction est évidemment restreint. Privilégiant la temps accordé à la recherche, au dialogue avec les témoins et à l’analyse, nous nous plantons sur les détails contextuels dans l'introduction. Ennuyeux, vraiment, je le reconnais. Mais sur le fond, en quoi ces erreurs obèrent la pertinence des préfaces ?
Par exemple : depuis le temps que les livres en parlent, qui avaient vu les fameuses pages scénarisées par Jean Giraud seul dans Angel Face ? Qui connaissaient les véritables raisons de la production chaotique des Blueberry à cette époque là ? Qui savait que Charlier et Giraud étaient au bord de la rupture après Le Bout de la Piste et la nature des complication survenues les années précédentes ? Qui savaient ce qu’avait réellement encré Colin Wilson dans les 3 dernières pages de ce même album ? Et bien d’autres choses encore.
Oui, JYB, probablement, vous auriez pu éviter les erreurs de contexte dans l’introduction, que j’ai écrite en toute fin, une fois l’enquête menée avec mon confrère Vladimir. Un secrétaire de rédaction comme vous serait une aubaine.
Mais quand vous traitez les lecteurs de ce forum de naïfs parce qu’ils sont selon vous censés croire que tout ce qui est écrit est vrai, j’ai envie de vous retourner le compliment, vous qui vous comportez comme si toute première édition était usuellement produite sans coquille et que ce type d’erreur était outrageant. Soit vous êtes naïf et parlez sans aucune expérience éditoriale, soit vous jouez au naïf et là, une forme de mauvaise intention dans vos argumentaires serait à dénoncer, qui corroborerait probablement cette manière que vous avez de balayer d’un revers de la main des textes relativement denses en nouvelles informations pour des erreurs de contextualisation en intro qui n’ont aucune incidence sur le fond.
Et sincèrement, sans dénigrer votre amour pour Charlier et votre culture encyclopédique de ses publications, auriez vous eu accès à tant d’informations ? Auriez vous été capable de les trouver, de les analyser, de les recouper auprès de nombreuses personnes qui ne se parlent plus vraiment, de les compiler, de produire des analyses sur le dessin… ? Croyez-vous qu’on rentre chez des ayants-droits avec de la bonne volonté, de l’amour ? Non, et vous le savez parfaitement, car précisément ils vous ont refusé cette entrée, d’où votre probable aigreur et volonté systématique de dénigrer tout ce qui est produit autour de votre idole. Là est vraiment le fond du problème.
Sincèrement, vous auriez montré une page du journal Libération maculée par des taches d’encre à l’impression ? Elle aurait été là, la plus value de votre analyse qui rend tout le texte caduque ? Une page de journal où l'encre a bavé....
Le fait que vous n’ayez pas su gagner la confiance des ayant droits, pas eu le réseau pour mener des enquêtes aussi complexes, avec des documents éparpillés, des dissensions diverses, vous rend amer et suscite presque le rejet des gens qui devraient vous remercier.
Pourtant, je vous remercie d’avoir relevé les coquilles des textes que nous avons produits et que nous corrigerons dès les prochaines rééditions. Mais j’espère également que vous saurez un jour faire le deuil de votre mauvaise foi pour vous exprimer avec un regard toujours critique et pertinent, mais également plus équilibré ou pondéré. D'ailleurs, Charlier se plantait régulièrement sur les tribus indiennes et les dates lui aussi... ça ne rend pas ses scénarios complètement pourris pour autant. Comme quoi... La coquille contextuelle a bon dos, parfois.