Croaa a écrit:Mr Degryse a écrit:pour ma part, je trouve cela drôle
Pareil.
Et en plus ils sont saignants et tape là où il faut.
En gros, on tue par centaine en Syrie, on licencie à tour de bras en France mais on cause surtout de l'auréole de Delarue qui fait 20 minutes au 20h et autant à tous les journaux du we.
Bref, allons à l'essentiel et à ce qui fait de l'audience plutôt qu'à l'info réellement utile.
Là ou la mort d'un grand reporter en action ferait un commentaire de fin de journal du type "une pensée pour notre confrère décédé ce jour blablabla", Delarue a eu une couverture médiatique du niveau d'un président en exercice.
Mais qu'est-ce que ça m'énnnnneeeeeerve ce genre de commentaires démago à la con ! (sauf ton respect Croaa, j'ai absolument rien contre toi personnellement, mais en l'occurence juste contre ton commentaire).
Car c'est bien de la démagogie pure et simple : qui va te dire que non, Delarue a bien plus d'importance que les problèmes de la Syrie ou les plans sociaux ???? Personne évidemment, car on place sur le même plan deux choses qui n'ont ABSOLUMENT rien à voir.
D'accord, Delarue a fait la une de l'actualité au moment de sa mort. Oui, ce soir-là, il a éclipsé légèrement les problèmes internationaux et nationaux qui contaminent les journaux PENDANT DES SEMAINES auparavant, et vont continuer à les contaminer encore longtemps. Et alors ?
Les évènements en Syrie vont-ils se régler en 24h ? Et les licenciements ? Non. Que va-t-on pouvoir dire pendant 20 minutes sur ces sujets (20 mn étant l'espace si "anti-déontologiquement" accordé à Delarue ce soir-là) qu'on n'a pas dit la veille, et qu'on ne dira pas le lendemain ?
Est-il si (in)con(cevable) qu'on accorde exceptionnellement un peu de place à la disparition d'un personnage (controversé donc) intéressant, et surtout qu'on avait l'habitude de voir très souvent ? Est-il anormal qu'un évènement comme la mort prématurée d'un animateur télé célèbre, prennent UN soir la place d'évènements gravissimes, certes, mais qui sont le contraire d'un évènement ponctuel qui, en ajoutant la proximité géographique, a une charge émotionnelle plus grande et aussi plus éphémère ?
Il y a beaucoup à dire sur la hiérarchie des informations sur les chaines de télé, comme quand TF1 a ouvert sur le mariage de Sarkozy alors que F2 ouvrait sur les évènements au Tchad. En ce qui concerne ce cas-là, je pense qu'il faut éviter de tomber dans les bons vieux clichés de type "ya des enfants qui meurent de faim, ya la guerre partout, c'est la merde dans l'économie, qu'est-ce qu'on en a à foutre de Delarue". Ces sujets sont présents DE LONGUE dans les médias car leur développement se fait sur la durée, et c'est normal. Il n'y a rien de choquant, donc à ce que Delarue occupe pour un soir une place plus importante.
Quant au dessin : C'est du Charlie Hebdo tout chié : de la méchanceté pure, aucune finesse dans leur humour-marteau-piqueur, aucune délicatesse, aucun esprit, ce qui est embêtant quand on essaye de faire de l'humour. Représenter le cadavre est d'un mauvais goût consommé, et le rapprochement avec les dealers est totalement téléphoné ! Une vraie marque d'esprit aurait été de faire rire de ce sujet indirectement, en détournant un autre aspect du personnage. Ici, ce qui est détourné c'est le reste de l'actualité (plan sociaux), histoire de bien nous faire comprendre que nous sommes des veaux qui avons l'attention facilement détournée des vrais problèmes. En essayant de dénoncer un travers, ils sombrent eux-mêmes dans un travers bien plus pervers, qui a pour effet de couper court à tout type de débat constructif sur quelque sujet qu'il soit : on s'en fout, ya plus grave... mais ya toujours plus grave !
Accentuer les travers des gens, sans complaisance, est le propre d'une caricature, mais il y a des caricatures intelligentes. Celle-là est complètement conne.
Exemple d'une caricature marrante, elle, sans être tendre, même si, je l'admets, elle ne parle pas des affaires de drogues :