de BOBetBOBETTE » 17/06/2012 03:29
LOS ANGELES (Reuters) - Le premier épisode de la série Dallas nouvelle génération a été suivi mercredi soir par près de 7 millions de téléspectateurs, soit un record pour une série diffusée sur une chaîne du câble cette année, annonce jeudi le groupe Time Warner.
L'ignoble J.R. et le gentil Bobby sont de retour
La série est programmée par TNT, une filiale de Time Warner qui précise que sa chaîne s'est classée mercredi soir en tête des audiences sur les réseaux câblés.
Son premier épisode a été regardé par 6,9 millions de téléspectateurs, dont 1,9 million âgés de 18 à 49 ans, le coeur de cible prisé par les publicitaires.
Dallas: La nouvelle génération fait un clin d'oeil à l'ancienne
TNT a confié à la productrice Cynthia Cidre la mission de ressusciter la famille Ewing, qui a connu un succès phénoménal dans les années 1980.
Cette nouvelle version, déjà vendue à 32 chaînes de télévision étrangères, reprend une partie de la distribution originale (Larry Hagman retrouve son rôle de J.R., Linda Gray reprend Sue Ellen et Patrick Duffy réincarne Bobby).
Elle adjoint à ces acteurs «historiques» une nouvelle génération, celle de John Ross (Josh Henderson), le fils de J.R. et de Sue Ellen, et de Christopher (Jesse Metcalfe), le fils adoptif de Bobby et Pamela.
Dans sa première vie, entre 1978 et 1991, la série, avec ses personnages archétypaux, ses intrigues et ses rivalités familiales, était devenue un phénomène, objet d'études universitaires.
La relation entre J.R. et Bobby renvoyait immanquablement les sociologues des médias à Caïn et Abel. "Dallas, notait ainsi Alessandro Silj, s'inspire de deux riches filons de la mythologie: la saga familiale (...) et des éléments du rêve américain empruntés au western et dérivés de la mythologie héroïque".
Dans un texte paru en 1983, l'ethnologue français Marc Augé, examinant les liens entre J.R. Ewing, Bobby Ewing et Cliff Barnes, le frère de Pamela, notait que «l'armature symbolique de la dynastie Ewing touche simultanément à l'inceste et à l'homosexualité». (2)
«COMME UNE ROULADE DANS UN FOIN SENTIMENTAL»
Son épisode le plus fameux, «Qui a tiré sur J.R.?», avait été suivi à l'automne 1980 par 90 millions de téléspectateurs aux Etats-Unis - 75% de part de marché, selon le New York Times -, 360 millions dans le reste du monde.
Les créateurs de Dallas ont aussi modifié les codes de la production télévisuelle. Ce mystère autour des coups de feu tirés sur J.R. est considéré comme le premier cliffhanger, cette pratique consistant à clore une saison sur un suspense haletant afin de s'assurer d'une audience maximale au début de la saison suivante.
La fragmentation du paysage audiovisuel et la multiplication des chaînes ne permettent pas à ce nouveau Dallas de prétendre retrouver les niveaux d'audience des années 1980. Mais les vieilles recettes semblent toujours fonctionner.
Evoquant ce Dallas «rebooted» (réinitialisé), le Washington Post évoque une série «addictive» aux «charmes onctueux et embués», «comme une roulade satisfaisante dans un foin sentimental».
Le quotidien Variety relève sur son site internet que «ce nouveau Dallas (...) réussit à introduire des éléments nostalgiques dans un conte moderne à base d'argent, d'avidité et de sexe (naturellement)».
«C'est Dallas à Dallas tellement ils se font déjà des coups dans le dos», rendait compte la correspondante de Radio France aux Etats-Unis, Fabienne Sintès, qui a 'live-tweeté' le premier épisode mercredi soir.