smileybone a écrit:Je n'aime pas ces Batman [...] où il y a tout plein de personnages loufoques.
"Loufoques", tu veux dire pas comme le Joker et Harley Quinn, le Pingouin, Ed Nigma, Poison Ivy, Double Face,
Mr. Freeze, Killer Croc, l'Épouvantail, le Chapelier fou, Gueule d'Argile, Maxie Zeus, Prometheus .....?
Mauvais esprit à part, je vois un peu ce que tu veux dire, c'est vrai que le "club des héros" n'a pas trop fier allure, mais je m'étonne du coup que ta critique porte sur
Batman RIP où cet aspect ne me semble vraiment pas ce qui est le plus mis en avant.
En ce qui me concerne en tout cas, j'ai dévoré ces deux premier volumes Urban (merci à m'sieur Lainé d'avoir joué les "passeurs" avec son long post qui m'a fait me dire oulah mais y a l'air d'avoir du bon là-dedans
). Plus en détail :
Le fils de Batman (euh, d'ailleurs, si m'sieur Nikolavitch passe par là, pourquoi ce titre un peu plat et pas une traduction littérale "Batman et Fils" ?... question en passant) : Morrison commence son run avec une introduction assez idéale à tous points de vue. Comme dit plus haut effectivement cela regorge d'allusions et "easter eggs" pour batmanologues chevronnés
mais cela ne nuit absolument pas à la première lecture qui peut fort bien se passer d'un tel décryptage. L'histoire combine redéfinition, introduction de nouveaux enjeux, ou encore réflexivité "méta", mais aussi une parfaite efficacité. À ce titre, ne serait-ce que le combat au milieu d'une exposition de cases de comics agrandies façon Roy Lichtenstein est un moment d'anthologie.
Les trois fantômes et
Bethleem : deux chapitres "de transition" et une infernale vision d'avenir qui joue un peu le même rôle, le tout mêlant scènes intéressantes et parfois marquantes, et, il faut le dire aussi, moments un peu confus - mais qui "s'éclaireront" à la lecture de la suite du run.
Le club des héros : là, je ne serais pas original, pour moi aussi, c'est un épisode qui a eu du mal à passer. Morrison part d'une trame devenue ultra-classique (le mélange Dix petits nègres / Les chasses du comte Zaroff) et du coup j'ai l'impression qu'il s'amuse à tout déconstruire puisqu'en somme on est censé déjà connaître l'histoire. Sauf qu'entre son goût marqué pour les ellipses et la mise en images de J.H. Williams III (que pourtant d'ordinaire j'idolâtre), on s'y perd facilement, et comme à ce stade je ne me suis guère attaché aux personnages, forcément ça n'aide pas...
Batman meurt à l'aube et
Batman R.I.P. (enfin bref le second volume) : alors là c'est du méga lourd.
C'est bien simple, je m'étonne de ne pas voir cet arc cité plus souvent parmi les meilleurs consacrés au Caped Crusader. Les éléments disséminés dans le premier volume prennent sens, les personnages prennent y compris apparemment secondaires gagnent en importance (avec un certain retournement de situation que je n'avais pas vu venir, pas comme l'identité de "Silence" dans une célèbre histoire si vous voyez ce que je veux dire...), le Gant Noir s'avère un adversaire à la hauteur du Batman et celui-ci à la hauteur de sa légende, se prévoyant une "porte de sortie" jusqu'au fond même de la folie. Et le Joker bah... c'est le Joker, quoi ! Il y a peut-être quelques moments un peu difficiles à suivre du fait que l'on perçoit une grande partie de cet arc directement via la psyché torturée de Batman, mais vraiment rien d'insurmontable, et surtout j'ai trouvé l'ensemble prenant, voire haletant, de bout en bout.
Vivement octobre pour la suite !