de Clovis Sangrail » 03/04/2025 21:04
Certains auteurs parviennent à faire oublier (ou presque) qu'ils utilisent une palette graphique — je pense par exemple à Philippe Xavier. Ou Recht, qui commence traditionnellement et corrige à l'informatique.
Mais, malgré tout, même si les outils ont évolué, se sont perfectionnés, le dessin "informatique" présente souvent une trop grande uniformité dans les traits, il n'y a plus de petits imperfections, de petites irrégularités intimement liées au geste du dessinateur lorsqu'il encre, à son intensité, à la quantité d'encre qu'il a prise sur sa plume ou son pinceau.
Alors, bien sûr, il y a l'option de faire les crayonnés à la palette puis d'encrer à la main. Fort bien. Ou de scanner les crayonnés et d'encrer sur une copie. Même chose. Il reste comme cela le geste du faiseur, de l'artisan, ce qui est le plus précieux.
Mais les facilités apportées par ces outils numériques donnent (hélas) tout un espace aux faiseurs médiocres qui peuvent corriger et re-corriger à souhait, importer des images qu'ils n'ont plus qu'à transposer/décalquer directement, qui n'auraient jamais percé autrement. Et la quantité nuit à la qualité. L'étape suivante c'est l'AI... qui sera aussi présentée comme un simple "outil" — et puis ensuite il n'y aura plus de dessinateurs, juste des éditeurs de "prompts" pour "DrawGPT". Et ce sera trop tard.