alacoume a écrit:Un retour sur cette bd ? Merci!
Ce que j'avais écrit ailleurs, après lecture en VO :
Sous un abord de comic d’horreur (c’est parfois très gore et graphiquement perturbant) mettant en scène une fliquette asiatique en butte à des flics ripoux (bien blancs),
The ribbon queen montre un Ennis très en colère, contre les violences ataviques envers les femmes, contre la masculinité toxique, contre les violences policières,… Mais derrière la rage, il y a toujours l’humain, l’humain et encore l’humain, avec presque une douceur triste, presque une résignation mélancolique.
Et dans le même temps, Ennis pointe aussi la supériorité morale stérile qu’il est facile de s’arroger quand on est « dans le camp du bien ». Contrairement à ce qu’affirment beaucoup de lecteurs qui restent à la surface de son travail, Ennis est un auteur très subtil.
Et comme il aime toujours beaucoup le faire, Ennis prend plaisir à faire référence également à l’histoire irlandaise avec une allusion au Black and Tans (bien amenée à partir de Black lives matter).
Lecture indispensable.
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
Denis Johnson - "Arbre de fumée"