Cooltrane a écrit:Sinon, dans le style clone de Franquin dans Spirou Hebdo, dans ces dernières pages, j'ai pas vu mention du Sammy (Gorilles) de Berck, mais je ne sais pas si cela cartonnait bcp en album. C'est vrai que ce dernier était un transfuge du Lombard durant les 60's, et que son dessin était moins" Franquinesque" dans Strapontin et Rataplan, mais avec Sammy, on est franchement dans du Sous-Franquin (en moins bien que Seron, je trouve).
Idem pour Gos - même si on ne peut pas parler de clone d"AF, mais on peut dire qu'il savait aussi emprunter fortement au Maitre.
Berck a un dessin tout en rondeur, je ne vois pas trop le lien avec Franquin, tandis que Gos est un disciple de Peyo, il suffit de comparer les galaxiens et les schtroumpfs.
Cooltrane a écrit:
P'tite Q: Perso, je me souviens d'une série dans Spirou Hebdo de Lambil, Sandy & Hoppy, mais qui n'est jamais sorti chez Dupuis en album selon la BEL. C'est plutôt rare, non?
Lambil l'avait expliqué dans son livre d'entretiens, Charles Dupuis ne l'appréciait pas (Et comme c'était ce dernier qui décidait qui méritait d'avoir des albums ou pas) et c'est seulement quand il a repris les Tuniques bleues qu'il s'était intéressé à lui.
Dans la carte blanche de Walthery (Possibilité de la recevoir à partir de sa page FB) reçue ce jour, c'est Franquin qui est à l'honneur :
Chers amis, ici ma première rencontre avec André Franquin !
Oui, vous avez bien compris, le grand Franquin, qui comme notre champion cycliste Eddy Merckx… souvent imité, jamais égalé !
… Venant du grand Jijé (un autre monument, qui lui, a fait évoluer la bédé belge à un niveau inégalé à l’époque et encore actuellement).
André Franquin est d’une modestie gentille et surtout, jamais satisfait de son dessin… toujours en recherche constante, même au sujet du matériel utilisé pour son métier, l’encre, les plumes, etc
Et comme dit son épouse Liliane : “Même quand ça va, André a tendance à refuser le bonheur” ! C’est un trait de caractère qui ne date pas d’aujourd’hui !!!
Bref, ce jour-là, début de 1966, j’avais réintégré l’atelier de Peyo, après mon service militaire de 1964 à fin 65, et Peyo me dit : '“Hé, l’affreux” ! (Oui, il m’appelait comme ça parfois… parce que je travaillais les nuits sur les Schtroumpfes en sa compagnie… c’était un jeu) …“Je vais chez Franquin, François, vous m’accompagnez” ?
Mais quel plaisir pour moi !
J’avais juste préparé un album de “Spirou et Frantasio, le prisonnier du Boudha”, je crois. Pour avoir une petite dédicace, enfin, je l’espérais. J’étais très intimidé.
Arrivé à Boifort, avenue des Marcassins avec Peyo, André nous ouvrit la porte avec un sourire éclatant, heureux de voir Peyo (ils étaient amis depuis longtemps).
Ce fut pour moi un des grands moments de ma vie ! Le dessinateur qu’i m’avait fait tant rêver avec ses histoires de “Spirou et Fantasio”. Quel grand monsieur tout court.
Après avoir parlé de boulot et autres, du journal “Spirou” où moi, j’avais repris “Benoît Brisefer”, il me conseilla quelques trucs pour parfaire “Benoît” à la demande de Peyo ! André n’est pas avare de conseils… et là, timidement, je lui demandais i, petit dessin dans l’album que j’avais amené !
J’aurais voulu un petit soldat allemand comme il avait dessiné dans l’album “QRN sur Bretzelburg”.
Et pendant que Liliane nous préparait son excellent canard à l’orange, pour le souper, Peyo, l’apéro à la main, regardait admiratif André qui, sans problème, me fit le soldat… même en couleur !
J’étais ravi ! Il oublia même de le signer, car en même temps, il racontait des blagues… mais ce n’est que lors d’une autre visite qu’il me le signa… En rigolant, il me dit : “Tu sais, Walthéry, tu m’aurais écrit il y a quelques années, je répondais toujours en envoyant des petits “Spirou”, tout en couleur, mais maintenant, j’ai trop de demandes et je n’en sorts plus !
Il est très généreux, André ! Quand je vois, actuellement, une grande partie de ces vieilles dédicaces réalisées avec soins, vendue par, soit les héritiers, soit les propriétaires à des prix de fous sur certains sites de vente, cela me fait vômir !
Mais, comme me disait “Jean Giraud” (Gir) : “Les gens font ce qu’ils veulent avec ce qu’on leur donne, fallait pas leur donner” ! … Oui, bref… mais comme Jidéhem me disait “avec André, il faut parfois marcher sur des œufs” !
Je revis André des tas de fois, il adorait la musique ! Il me faisait entendre, entre autre, “Les tambours du Burundi” sur sa superbe platine “Bang et Olufsen”… Moi, je lui enregistrais pas mal de cassette de jazz, et de blues, boogie-woogie qu’il adorait aussi !
Il corrigea même quelques dessins de ma série “Natacha, Hôtesse de l’air” dans le premier album !
J’en prenais chaque fois pour six mois de complexes ! Quelle leçon, mes amis !
Il me donna aussi quelques coups de mains sur l’épisode “Le Cirque Bodoni” de “Benoît Brisefer” que je dessinais dans son atelier, en sa compagnie, quand Peyo était parti à Paris ! Quelle époque !
Ah, aussi sur le dernier épisode de “Johan et Pirlouis, le Sortilège de Maltrochu” dont je réalisais les décors et l’encrage ! Quel souvenir.
Il me fit le croquis de la très belle image d’ambiance du château de Maltrochu dans la nuit, je n’ai plus eu qu’à recopier !
Quelle leçon de dessin, cher André. Oui, il nous manque à tous ! Il a poussé la bédé à un niveau que la station internationale n’a pas atteint !
Voilà ! À la prochaine !
François Walthéry