je me rappelle de l'époque ou des lecteurs se plaignaient de devoir tourner l'album pour lire l'histoire!
tout ça ne réponds pas à ma question :
par quel album commencer quand on est à priori rétive?
tout ça ne réponds pas à ma question :
par quel album commencer quand on est à priori rétive?
Sinon je le trouve illisible aujourd'hui même si je reconnais le talent fou du dessinateur, ses idées démentielles, son univers, ses couleurs...mais pour moi il fait partie d'une époque révolue et malheureusement très (trop ?) datée...
Tout ça me rappelle qu'à une certaine époque, où j'étais déjà un ardent lecteur de bd, j'avais été pris d’une envie incontrôlable de sortir du "moule à gaufre" franco belge, de découvrir des choses plus adultes, plus expérimentales et c'est pourquoi les bds d’un auteur comme Philippe Druillet ont exercé sur moi un grand attrait.
J'étais particulièrement fasciné par l'album Délirius (alors superbement réédité par les humanos), fasciné par ces couleurs criardes, rougeâtres, par cet éclatement de la planche où les cases volent littéralement en morceaux, fasciné aussi par ces décors baroques que je n'avais encore jamais vu dans une bd, par ces architectures imaginaires, par ces cadrages saisissants. Ce dispersement de la narration ne me semblait pas un obstacle, au contraire cette dimension recouvrait à mes yeux un caractère ludique et me poussait à aller plus loin (retourner l'album dans tous les sens pour être sûr de ne rien louper).
Ce fût une vraie révélation. Mais elle a été sans lendemain. Je me suis rendu compte que la façon de raconter la plus courante n'étais pas une règle incontournable, qu'il y avait d'autres possibilités mais aussi que les explorations de Druillet, aussi excitantes qu'elles puissent paraître, ne pouvaient être satisfaisantes à long terme. Bref, je me suis vite détourné de ce genre d'album, qui me semblait poussif et fatiguant (la parodie de Gotlib m'amusait davantage ) et je suis donc revenu à des albums à la narration plus classique.
Il y a pas longtemps encore j'aurais déclaré ces albums tout bonnement illisibles mais seulement, j'ai récemment rouvert "Délirius" et je me suis aperçu avec un certain étonnement que cela se lisait sans trop de difficulté Je ne sais pas si ça venait de mon état d'esprit ou si c'est parce que mon oeil avait déjà été habitué à lire ce type d'album ... Tout cela a certes bien vieilli mais je n'irai finalement pas jeter aux chiens un album qui garde un tel débordement de d'énergie créatrice.
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