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Deux filons éditoriaux : Spirou & Fantasio, Blake & Mortimer

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Deux filons éditoriaux : Spirou & Fantasio, Blake & Mortimer

Messagede nexus4 » 04/11/2009 19:17

Je renomerais pitet le sujet, il est pas tres clair.

Ce que j'aimerais savoir c'est votre approche sur l'exploitation éditoriale a marche forcée de ces deux grands classiques.
Je les trouve bien particulieres, contrairement a de nombreuses suite de longue haleine où UN scénariste et UN dessinateur poursuivent l'oeuvre, avec peu de changement d'auteurs au fil du temps.

Dans le cas de Spirou & Fantasio et Blake et Mortimer c'est assez différent.

Pour Spirou, on était dans un schémas quasi traditionnel jusqu'à La machine qui rêve. Rupture de style qui sonnait comme la fin de la série. A pres un long silence de l'éditeur la reprise est frénétique avec Morvan et Munuera d'un coté pour la série traditionnelle et les Hors Série bisannuels de l'autre.

Pour Blake et Mortimer, après le respect presque religieux qui a suivi la mort de Jacobs, on assiste maintenant à un foisonnement identique avec de nombreux scénaristes, dessinateurs mais, mais, mais... "à la facon de". Ersatz de caution morale post-mortem.

Quelles seraient vos réactions si tout d'un coup on ouvrait la licences des B&M a des one-shot aux styles graphiques différents, aussi variés qu'on en trouve pour les Spirou & Fantasio. Avec au pinceau des Vance, Giraud, Hermann, Frank Pé, Francq etc. Je crois que bcp hurleraient au scandale. Sans doute parceque dans un cas, le passage de flambeau a été fait du vivant des auteurs, avec ou sans leur bénédiction mais avec au moins une approbation tacite sur la filiation. Alors que changer l'oeuvre de Jacobs de facons post mortem, ca frolerait le sacrilege (si poursuivre son oeuvre n'est pas déjà considéré comme un outrage bassement mercantile).

Trouvez vous que la différence de traitement des deux "licences" est justifiée ?

A vous les studios ! :P
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Re: Deux filons éditoriaux : Spirou & Fantasio, Blake & Mortimer

Messagede DIGNUS EST INTRARE » 04/11/2009 19:46

Il y a beaucoup de similitudes avec la gestion des licences Marvel et DC comics aux ÙSA.
Pourquoi pas la même chose en Europe ? A nous lecteurs, de faire les choix selon les auteurs et l'intérêt de l'album. Mais cette diversité d'artistes ne peut être que bénéfique si l'éditeur laisse toute latitude, ce qui n'est pas toujours le cas.
Donc ma vision :
- oui à cette orientation avec une totale liberté de manoeuvre quitte à faire gueuler les plus conservateurs
- non à l'exploitation verrouillée et censurée d'une licence, la transformant en une pâle copie inintéressante.

Il faut arrêter cette sacralisation de certaines séries. Je pense qu'il y a beaucoup plus d'affectif et de nostalgie que de volonté de défense de l'oeuvre.
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Re: Deux filons éditoriaux : Spirou & Fantasio, Blake & Mortimer

Messagede fancomvous » 04/11/2009 19:51

Tout ça est juste. Nostalgie etc.
Néanmoins, personnellement, j'aurais du mal à m'y faire. C'est trop ancré.
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Re: Deux filons éditoriaux : Spirou & Fantasio, Blake & Mortimer

Messagede LEAUTAUD » 04/11/2009 20:25

Je ne constate pas d'équivalence entre ces deux séries , et l'histoire éditoriale est à prendre en compte , du moins par les amateurs que nous sommes.
Spirou est passé de mains en mains maintes fois ( que de mains !) , et ses avatars actuels ne me posent aucun problème , ces passages de témoins sont inscrits quasi-génétiquement dans la série depuis le début .Allez-y les p(tits gars, étonnez-nous! :D
( un VRAI regret , le rendez-vous manqué avec Chaland , pour moi le seul auteur héritier des grands prédecesseurs que furent Jijé et Franquin).
Blake et Mortimer n'aurait jamais du avoir de suite , l'auteur ayant fait savoir de son vivant qu'il ne voyait personne pour reprendre ses personnages ( lisez le bouqin de Viviane Quittelier qui sort chez Mosquito , elle le confirme), même s'il l'a exprimé ce refus avec son tact habituel .
Bien évidemment les détenteurs des droits se sont assis sur cette volonté et nous en servent en veux tu en voilà : j'aime pas , je les ai achetés et lus , c'est de la bonne besogne , mais qui n'a rien à voir avec l'oeuvre originale .
Dans ce cas je suis pour le respect de la volonté du créateur ( comme pour Hergé) , pas de suite .
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Re: Deux filons éditoriaux : Spirou & Fantasio, Blake & Mortimer

Messagede DIGNUS EST INTRARE » 04/11/2009 20:39

Il y a une nuance entre "il ne voyait personne pour reprendre ses personnages" et "Il ne voulait pas que son personnage soit repris".
J'ai lu des truc sur E.P. Jacobs mais il y a bien longtemps et je n'ai plus de souvenir exact là dessus.
Quelles étaient ses motivations et quel était son état d'esprit avant de disparaitre ? Les artistes ont des relations toujours complexes avec leurs oeuvres.
Mais je suis d'accord sur un point : Les B&M de Jacobs sont uniques et inégalés.
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Re: Deux filons éditoriaux : Spirou & Fantasio, Blake & Mortimer

Messagede Mister_Eko » 04/11/2009 20:50

Qui disait qu'une fois l'oeuvre finie elle n'appartenait plus à l'auteur mais à son public déjà ? :D
Pour moi, il n'y a pas un Spirou mais des Spirou. Quel est le rapport entre MQR, Les héritiers ou encore Le journal d'un ingénu ? C'est un héros sans véritable personnalité (enfin si, il est gentil et il combat les méchants :D ). Il y a quelques albums que j'adore, d'autres que je n'aime pas du tout, d'autres qui ne m'ont pas marqué. Mais jamais Spirou ne sera dans mon panthéon des plus grandes séries de l'histoire.
Blake et Mortimer, on reste à peu près dans le même monde, et malgré quelques défauts (sous utilisation de Blake ...), je trouve que le choix d'une reprise conforme à l'esprit original est le meilleur choix.
Je suis celui qui peut te rappeler qu'un club de foot en maillot rose bouteille a battu le PSG un jour.
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Re: Deux filons éditoriaux : Spirou & Fantasio, Blake & Mortimer

Messagede Wonderphil » 04/11/2009 21:33

Voilà comment je comprends ta question :

Préférons-nous les reprises "officielles" par un seul auteur (ou un dessinateur et un scénariste) qui hérite personnellement de l'oeuvre et la perpétue, ou les reprises par des éditeurs qui font appel à différentes équipes pour varier les plaisirs (en tout cas l'intention y est), augmenter la fréquence des parutions, et donc faire plus de fric.

Les reprises par un seul auteur, qui hérite du personnage, il s'en trouve à moudre : Les Pieds Nickelés, Jil Jourdan, Tif et Tondu, Clifton, Les Tuniques Bleues (dessin de Salvérius, puis Lambil), SODA (Warnant puis Gazzo au dessin), Sammy (Berck puis Jean Pol), Les Schtroumpfs (Culliford père, puis fils), Boule et Bill, le Marsu, Garage Isidore, Thorgal (un des rares cas où c'est le scénariste qui passe la main, Idem Wayne Shelton), Lucky Luke, bien sûr (encore que le statut est flou... on murmure sur une nouvelle équipe en parallèle)... BREF, personne n'y trouve rien à redire.
Et pourquoi n'y trouve-t-on rien à redire ? Parce que 1) c'est plutôt réussi, 2) on ne va pas bouder son plaisir de continuer à lire de bonnes séries malgré les aléas et les impondérables, 3) il reste une sorte de côté "artisanal" par le fait qu'une seule personne (ou une seule équipe) continue de bosser tranquillou sur la série sans avoir de pression d'éditeur inhabituelle (soit dit hors pression "normale" du chiffre de vente).

Ce qui n'est pas le cas avec les mégaclassiques sur-cités, Blake et Mortimer et Spirou, car les ayants droits ne sont pas les auteurs. D'où des auteurs qui bossent "sous licence", et je renvoie à je ne sais plus quel magazine il y a quelques années qui avait fait un article sur B&M au moment de l'affaire Francis Blake, pour avoir une idée du genre de bordel que c'est pour un auteur de faire du boulot "sous licence". Car même un kador comme Van Hamme, quand il pond un scénario pour B&M, doit passer par je ne sais combien d'étages, de commissions, de conseils d'administrations, de lectures-relectures par des gens qui y entravent pas grand chose, avant d'avoir le feu vert.
C'est pour moi ce seul petit problème qui me chagrine un peu dans le principe de Blake et Mortimer. Car même si j'ai trouvé les albums (un peu inégaux mais quand même) plutôt bons, le "feeling" artisanat d'art en prend un coup rien que de savoir dans quelles conditions il a été fabriqué.

Pour Spirou, la question est encore différente, car je pense qu'une fois la décision prise de confier les héros à Machin ou Truc, lesdits Machin et Truc sont relativement libres de mener leurs personnages où ils veulent (d'où des OVNIS comme Machine qui rêve ou des catastrophes comme Spirou à Tokyo). Et c'est bien ce qui en fait encore le charme, je trouve... Je ne perds pas intérêt dans Spirou car je demeure curieux de savoir comment Vehlman va s'en tirer, et en même temps confiant quant à la qualité de son travail.
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Re: Deux filons éditoriaux : Spirou & Fantasio, Blake & Mortimer

Messagede Brian Addav » 04/11/2009 22:19

Il y a un autre truc à voir pour Spirou, c'est l'histoire cachée ou oubliée.

La seule transition propre, ce fut celle de jijé à franquin. Robvel s'est pris la guerre, pour Fournier, pas mal avaient fait des essais (azara, seron, gos je crois), idem après Fournier, on a même eu plusieurs équipes en même temps.

Il y a à chaque fois des "guerres" d'influences pour savoir qui reprendra.
Contrairement à B&M où ça me semble plus "sain", dans la mesure où ceux qui choisissent sont seuls, où ils n'ont pas le mag, la maison d'édition qui se tirent la bourre.
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Re: Deux filons éditoriaux : Spirou & Fantasio, Blake & Mortimer

Messagede Morti » 04/11/2009 22:27

Un sujet sur des classiques, je ne pouvais pas rater ça... :D

Je pense qu'il y a une différence entre les reprises des deux séries dans le sens où le Spirou de Franquin (celui qui lui a donné ses lettres de noblesse) ne lui appartenait pas. Il y avait déjà eu Rob-Vel puis Jijé et après Franquin, Fournier, Nic Broca, Tome et Janry, Munuera et Morvan et enfin les one shot.
Tout ça pour dire qu'il n'y a pas UN Spirou, le personnage n'est pas emblématique, il n'y a pas de code défini. Le Spirou de Fournier s'écartait de celui de Franquin et celui de Munuera de celui de Broca.
N'ayant pas de charte à respecter, il n'y avait aucun problème à changer les équipes. Même Franquin a eu des scénaristes et des aides-dessinateurs (Jijé, Greg, Roba, Jidéhem,...)...personne n'y a jamais trouvé rien à redire.

Le cas de Jacobs est différent. Il s'agit d'une série appartenant en plein à son auteur, tant au niveau du dessin que du scénario. Il a créé un style, ce que Spirou n'avait pas, et c'est justement ce style particulier qui plaît aux fans.
Faire un B&M "à la Vance" ou "à la Giraud", ne collerait pas, on briserait le schéma et les codes seraient perdus.
Van Hamme expliquait bien dans Histoire d'un retour que c'était un vieux rêve que d'adapter un B&M mais qu'il fallait respecter les règles et qu'il a dû s'adapter. Je pense que s'il avait du scénariser un Spirou, il n'aurait pas eu ce genre de problème.

Donc les repreneurs de B&M ont dû "faire du Jacobs", en imprimant un peu leur style mais en restant au plus près de l'esprit de Jacobs (la corpus jacobsien comme on dit...).
Jusqu'à présent, ça a été fait même si personnellement je trouve les scénarios de Sente assez faibles et parfois caricaturaux...n'empêche, le style était respecté.

Donc je ne vois aucun problème à ce que Spirou change de style (j'ai beaucoup aimé Machine qui rêve) en fonction des dessinateurs mais je ne serais pas d'accord avec une adaptation moderne de Blake et Mortimer, ça n'aurait pas de sens dans l'ensemble de l'oeuvre.
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Re: Deux filons éditoriaux : Spirou & Fantasio, Blake & Mortimer

Messagede LEAUTAUD » 04/11/2009 22:52

DIGNUS EST INTRARE a écrit:Il y a une nuance entre "il ne voyait personne pour reprendre ses personnages" et "Il ne voulait pas que son personnage soit repris".
J'ai lu des truc sur E.P. Jacobs mais il y a bien longtemps et je n'ai plus de souvenir exact là dessus.
Quelles étaient ses motivations et quel était son état d'esprit avant de disparaitre ? Les artistes ont des relations toujours complexes avec leurs oeuvres.
Mais je suis d'accord sur un point : Les B&M de Jacobs sont uniques et inégalés.


Avant de disparaître il était bien malade ( de longue date) et sa principale préoccupation était la conservation et préservation de son oeuvre. Il n'a contacté aucun dessinateur pour réaliser le deuxième tome du Professeur Sato ( dont il avait fait pourtant le découpage et les crayonnés ).
Quant il dessinait et scénarisait encore , chaque fois qu'il s'est fait aider il a été très déçu par le résultat . Il disait à juste titre qu'il visait , lui , continuellement, une sorte de perfection pour chacun de ses dessins ...En fait , il exprimait une réalité: seul E.P.Jacobs pouvait faire du E.P.Jacobs. La suite l'a amplement démontré , même si j'aime beaucoup Ted Benoît ou André Juillard .
Scénaristiquement , le travail de Jean Van Hamme sur le premier album était très proche dans l'esprit ...la suite...Hum ! :siffle:
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Re: Deux filons éditoriaux : Spirou & Fantasio, Blake & Mortimer

Messagede toine74 » 04/11/2009 23:05

La reprise de B&M est clairement une entreprise commerciale pure. Elle a été construite pour pondre des bestsellers (ce qui n'empêche pas la qualité). Définition d'une époque clef, les années 50 (apogée des albums de Jacobs) alors que c'était une série dynamique, "gros" noms (Van Hamme, Ted Benoit, Juillard) et cahier des charges épais. Ca donne une série figée, un peu artificielle mais qui rapporte.

Spirou, c'est l'emblème d'une maison (Dupuis), une espèce de marque. Une marque qui s'adapte (plus ou moins bien) à son époque avec des repreneurs successifs aux styles différents. Le cahier des charges doit également être épais, mais ouvert pour s'adapter au ton actuel. Dans un sens, les OS Spirou représentent un constat d'échec de cette voie puisqu'il y a rupture avec la tradition, album solo se passant ici et là dans le temps. Le Bravo (très bon au demeurant) est plus proche de la reprise de B&M (de Tintin en fait ;) ) que de Spirou.
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Re: Deux filons éditoriaux : Spirou & Fantasio, Blake & Mortimer

Messagede Brian Addav » 04/11/2009 23:23

La diff, c'est que Spirou, la série, a renouvellé, de génération en génération, son réservoir de "fans" au travers des différents repreneurs. Un ensemble a priori hétérogène, mais qui globalement tient magnifiquement la route.

sans ça, la série coule, contrairement à B&M qui attirera toujours un panel de fans.
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Re: Deux filons éditoriaux : Spirou & Fantasio, Blake & Mortimer

Messagede icecool » 05/11/2009 07:00

Le principal a été écarté concernant cette double série de "reprises" :

- Dans le cas de Spirou, le héros est appuyé sur une parution hebdomadaire justement intitulée Le Journal de Spirou : difficile de se passer de la présence récurrente du personnage iconique, dont la reprise est quasi-obligatoire... Dans le case des one-shots, il s'agit dans chaque cas d'un défi pour les auteurs, qui prennent un risque réel face à des enjeux de tailles au sein de la production économique actuelle (et la rupture réelle, c'est effectivement l'album de Bravo). Dans mon futur ouvrage (Spirou, aux sources du S...), j'évoque naturellement avec certains la question de la "multiplicité de la reprise" très directement...

- Dans le cas de Blake et Mortimer, comme celà a été dit maintes fois, la série patrimoniale ne peut que s'éteindre à petits feux sans parutions plus récentes (monographies ou nouveaux albums). La série est donc "vivante", ce dont nous ne pouvons que nous réjouir. D'autres reprises actuelles souffrent encore d'un rythme trop lent, et Dargaud a par exemple décidé de "doubler" la production sur Lucky Luke.
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Re: Deux filons éditoriaux : Spirou & Fantasio, Blake & Mortimer

Messagede LEAUTAUD » 05/11/2009 10:02

Ayons le souci de bien distinguer les approches lorsque nous analysons le devenir d'une oeuvre !
La politique éditoriale qui consiste à prolonger l'oeuvre pour de strictes raisons économiques est une chose.
Les qualités et l'intérêt des albums ainsi produits en est une autre .
Le temps ( extrèmement long )que Ted Benoit et André Juillard ont mis a dessiner les suites de Blake et Mortimer auraient pu être consacré à leurs propres ouvrages , par exemple.
La volonté de l'auteur de la série originale est à prendre en compte , c'est une question d'honnêteté intellectuelle ! Alexandre Dumas en avait terminé avec les trois Mousquetaires lorsqu'il met le point final au Vicomte de Bragelonne ...Pour E.P.Jacobs il en allait de même , mais les comptables sont passés outre , par Horus demeure ! :no:
L'oeuvre , par ailleurs, peut continuer à vivre sur ses propres ressources ( Sherlock Holmes , Maigret ou Hercule Poirot,par exemple , et pour rester dans la littérature policière populaire) . Hergé ou Franquin ( pour Gaston) sont d'autres exemples d'une oeuvre à forte notoriété et grosses ventes récurrentes , sans nouveautés . La publication d'ouvrages critiques sur les auteurs ne contribue que fort peu à cette notoriété , ces ouvrages visant un lectorat infiniment plus réduit.
Quand tu prévois une " extinction à petits feux" de Blake et Mortimer , sans albums nouveaux, tu n'émets qu'une hypothèse Icecool, rien n'est certain dans ce domaine . Même un Hugo romancier a traversé au début du XXè un purgatoire !
Qui aurait pu dire qu'un livre illustré comme Le Petit Prince aurait connu une telle postérité ...
Qui aurait pu prédire un avenir à un détective aussi daté que l'ineffable Sherlock Holmes...
Il n' y a pas de règle connue en ce domaine.
Dernière édition par LEAUTAUD le 05/11/2009 13:06, édité 1 fois.
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Re: Deux filons éditoriaux : Spirou & Fantasio, Blake & Mortimer

Messagede Brian Addav » 05/11/2009 10:13

tout à fait.

d'ailleurs, c'est pour moi la différence entre spirou et b&m.
B&M, ça marche toujours, générations après générations, les mêmes albums séduisent les mêmes lecteurs.

Spirou c'est différent. C'est une série jeunesse, et on voit bien que chaque génération a SON Spirou. Qui Fournier, qui Franquin, qui Tome&Janry.
Sans renouvellement, la série chute. Et le coup des one-shot n'a pas aidé la série mère.
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Re: Deux filons éditoriaux : Spirou & Fantasio, Blake & Mortimer

Messagede zourbi le grec » 05/11/2009 15:34

De mon point de vue, les cas ne sont pas comparables.
Spirou est une série moderne (pour l'époque) dont Franquin a jeté les fondations et qui supporte relativement bien les reprises et les interprétations, avec des résultats plus au moins heureux en fonction du talent des repreneurs. Mais le petit groom est suffisamment élastique pour supporter les déformations ;)
Les one-shots sont des variations totalement libres sur le thème Spirou et n'influent en aucune manière sur l'évolution de la série mère.

Par contre, B&M de Jacobs est une série très datée dans le temps (disons les années 50). Tout est rétro dans B&M : la mentalité et les manières des protagonistes, la SF à la papa, et mêmes les jurons complétement décalés. L'inconvénient, c'est que ces ingrédients ne supportent pas le moindre changement, au risque de prendre la saveur de la série, ce qui est le cas à mon avis pour Sente qui essaye de moderniser et d'imprimer sa patte à la série tout en gardant le pire de Jacobs, à savoir les récitatifs redondants et soporifiques. JVH a plus modestement essayé de faire du Jacobs en mettant son travail d'auteur entre parenthèses et a réussi d'assez bon ersatzs mais qui restent tout de même des ersatzs.

Pour conclure, je suis d'un oeil attentif mais sceptique les nouveaux Spirou (série mère) et B&M et j'en attend finalement pas grand chose, ce qui fait que je suis parfois agréablement surpris mais j'aime plus que tout revenir à la source et lire le Spirou de Franquin et B&M de Jacobs.
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Re: Deux filons éditoriaux : Spirou & Fantasio, Blake & Mortimer

Messagede toine74 » 05/11/2009 15:50

zourbi le grec a écrit:De mon point de vue, les cas ne sont pas comparables.
Spirou est une série moderne (pour l'époque) dont Franquin a jeté les fondations et qui supporte relativement bien les reprises et les interprétations, avec des résultats plus au moins heureux en fonction du talent des repreneurs. Mais le petit groom est suffisamment élastique pour supporter les déformations ;)
Les one-shots sont des variations totalement libres sur le thème Spirou et n'influent en aucune manière sur l'évolution de la série mère.


Franquin n'a rien jeté comme fondation... Il a développé, avec le talent qu'on lui connait, l'univers de Spirou en partant d'une base déjà bien établie ! Les OS sont une façon que Dupuis a trouvé pour redynamiser le titre alors que la série principale a bien de la peine à se trouver ces jours-ci (années-ci). Il n'y a pas eu de vrais repreneurs à la suite de Tome et Janry. Par repreneur, j'entends un/des artiste(s) à qui on donne les clefs de la maison et à qui on laisse le temps (n albums) de travailler à son idée (cf. passage de Franquin à Fournier).

zourbi le grec a écrit:Par contre, B&M de Jacobs est une série très datée dans le temps (disons les années 50). Tout est rétro dans B&M : la mentalité et les manières des protagonistes, la SF à la papa, et mêmes les jurons complétement décalés. L'inconvénient, c'est que ces ingrédients ne supportent pas le moindre changement, au risque de prendre la saveur de la série, ce qui est le cas à mon avis pour Sente qui essaye de moderniser et d'imprimer sa patte à la série tout en gardant le pire de Jacobs, à savoir les récitatifs redondants et soporifiques. JVH a plus modestement essayé de faire du Jacobs en mettant son travail d'auteur entre parenthèses et a réussi d'assez bon ersatzs mais qui restent tout de même des ersatzs.


Mais pas du tout, B&M ne sont pas figé dans une époque ! C'est le génie markéting qui a fait croire que cette série étaient coincées dans les années 50. Jacobs racontait dans son temps, directement dans l'après-guerre pour le début de la série, jusqu'aux années 70 pour Sato. Par contre, le style narratif est ultra-classique. Je te rejoins sur le fait que que la reprise ne sera qu'un ersatz, mais c'est voulu.

zourbi le grec a écrit:Pour conclure, je suis d'un oeil attentif mais sceptique les nouveaux Spirou (série mère) et B&M et j'en attend finalement pas grand chose, ce qui fait que je suis parfois agréablement surpris mais j'aime plus que tout revenir à la source et lire le Spirou de Franquin et B&M de Jacobs.


Je n'attends rien de B&M non plus, par contre je suis toujours curieux des Spirou. Cette série a toujours su se réinventer (pour le mieux et pour le pire (Nic et Cauvin [:bru:3] )). Les OS sont une voie, à quand une vraie reprise ?
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Re: Deux filons éditoriaux : Spirou & Fantasio, Blake & Mortimer

Messagede zourbi le grec » 05/11/2009 17:10

toine74 a écrit:Franquin n'a rien jeté comme fondation... Il a développé, avec le talent qu'on lui connait, l'univers de Spirou en partant d'une base déjà bien établie ! Les OS sont une façon que Dupuis a trouvé pour redynamiser le titre alors que la série principale a bien de la peine à se trouver ces jours-ci (années-ci). Il n'y a pas eu de vrais repreneurs à la suite de Tome et Janry. Par repreneur, j'entends un/des artiste(s) à qui on donne les clefs de la maison et à qui on laisse le temps (n albums) de travailler à son idée (cf. passage de Franquin à Fournier).

Mais le série Spirou était un ectoplasme avant Franquin. Certes, Spirou, Fantasio et Spip existaient mais Franquin leur a donné une personnalité, a inventé l'univers de Champignac et a insufflé une poésie qui lui est propre. D'une esquisse, il a fait une peinture très fouillée et foisonnantes.

toine74 a écrit:
zourbi le grec a écrit:Par contre, B&M de Jacobs est une série très datée dans le temps (disons les années 50). Tout est rétro dans B&M : la mentalité et les manières des protagonistes, la SF à la papa, et mêmes les jurons complétement décalés. L'inconvénient, c'est que ces ingrédients ne supportent pas le moindre changement, au risque de prendre la saveur de la série, ce qui est le cas à mon avis pour Sente qui essaye de moderniser et d'imprimer sa patte à la série tout en gardant le pire de Jacobs, à savoir les récitatifs redondants et soporifiques. JVH a plus modestement essayé de faire du Jacobs en mettant son travail d'auteur entre parenthèses et a réussi d'assez bon ersatzs mais qui restent tout de même des ersatzs.


Mais pas du tout, B&M ne sont pas figé dans une époque ! C'est le génie markéting qui a fait croire que cette série étaient coincées dans les années 50. Jacobs racontait dans son temps, directement dans l'après-guerre pour le début de la série, jusqu'aux années 70 pour Sato. Par contre, le style narratif est ultra-classique. Je te rejoins sur le fait que que la reprise ne sera qu'un ersatz, mais c'est voulu.

Je pense vraiment que le B&M de Jacobs est une série datée dans le temps et c'est ce qui en fait le charme. Je trouve que Jacobs n'est pas du tout à l'aise avec les années 70 voire même 60, ce qui explique que les dernières histoires sont inférieures et ont perdues le sel de la série. Mêmes ses inventions sont datée et ne souffrent pas la comparaison avec la SF des 70 (cf. sa réflexion sur la Guerre des étoiles). D'ailleurs, il n'a pas terminé Sato car il n'y croyait plus.
La volonté de l'éditeur de rester dans les années 50 est à mon avis une bonne chose. Par contre, je trouve dommage de vouloir moderniser les héros, comme le font Juillard & Sente en transformant Mortimer en jouvenceau alors que l'originalité et la force de Jacobs, était d'avoir crée un duo d'hommes d'âge mûr avec des préoccupations d'hommes mûrs (sauf les femmes ;) )
On aime Blake & Mortimer comme on aimerait des vieux oncles d'un autre âge, conservateurs voire même réactionnaires, à la politesse surannée et exquise.
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Re: Deux filons éditoriaux : Spirou & Fantasio, Blake & Mortimer

Messagede icecool » 05/11/2009 17:29

LEAUTAUD a écrit:Quand tu prévois une " extinction à petits feux" de Blake et Mortimer , sans albums nouveaux, tu n'émets qu'une hypothèse Icecool, rien n'est certain dans ce domaine . Même un Hugo romancier a traversé au début du XXè un purgatoire !
Qui aurait pu dire qu'un livre illustré comme Le Petit Prince aurait connu une telle postérité ...
Qui aurait pu prédire un avenir à un détective aussi daté que l'ineffable Sherlock Holmes...
Il n' y a pas de règle connue en ce domaine.



Rien n'est certain, effectivement, mais le lecteur actuel a besoin de nouveautés, quelles qu'elles soient (intégrales, rééditions d'origines (dos toilés), monographies et études diverses), indépendamment de la "force" des personnages. On sent bien, par exemple que Tintin ne pourra pas tenir 10 ans de plus, et que les adaptations filmiques vont donner un réel bol d'air à la licence...

Le cas du Petit Prince est à part : sa mythologie propre est suffisante (à la fois conte de fée philosophique et album jeunesse contemporain), pourrions nous dire.

Dans le cas de Holmes, ne pas oublier le très grand nombre d'oeuvres et d'adaptations actuelles l'ayant mis et le mettant encore en scène : comme tant de héros issus de l'ère romanesque victorienne, il est devenu instantanément indémodable tout étant étant délicatement suranné. Cf une EXCELLENTE étude du cas à paraitre début 2010 et cettte future émission radio du 13 novembre ( http://sites.radiofrance.fr/franceinter ... i/pres.php ) !
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Re: Deux filons éditoriaux : Spirou & Fantasio, Blake & Mortimer

Messagede Brian Addav » 05/11/2009 17:37

Il faudrait surtout connaître la limite du fond de roulement pour qu'une série "perdure" dans le temps.

le petit prince, est-ce qu'il s'en vend 100 000ex par an ?
j'ai un doute.

Tintin s'essouffle, certes, mais je ne pense pas qu'il disparaisse. Il y a une baisse des ventes, une érosion, ce n'est catastrophique que pour les actionnaires de Moulinsart.
Idem pour B&M.
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