LEAUTAUD a écrit:Je respecte simplement la volonté des auteurs qui ne souhaitent pas la reprise de leurs personnages .
Tintin disparait avec son créateur , c'est ainsi ( et tant pis pour l'Alph'Art . Combien d'auteurs n'ont pas achevés leur dernier roman ! Pourquoi en irait-il autrement pour les dessinateurs ?...)
Faut dire qu'on ne perd pas forcément grand chose à ne pas connaitre la fin de l'Alph'art...
A part ça, tu as raison de dire que la volonté de l'auteur doit absolument être respectée, surtout quand il n'est plus là pour changer d'avis. Mais est-on sûr que Jacobs a été aussi catégorique?
zourbi le grec a écrit:Allons, on ne peut pas lapider quelqu'un qui aime B&M !
Et puis, je peux comprendre que le Rayon U et certains B&M de Jacobs sentent un peu la naphtaline lorsqu'on a la vingtaine
Admettons, admettons... mais il y a des choses qui sentent la naphtaline que j'adore!
Tiens, je me rappelle d'un exemple souligné par l'EXXXXxxcellent Benoit Peeters dans "le Monde d'Hergé" (une somme et un sommet) qui résume pas mal ce que je reproche (un peu) à Jacobs :
Dans Objectif Lune, Peeters fait très pertinemment remarquer la manière dont Hergé rassure les lecteurs qui ne connaissent rien en physique nucléaire au cas où ils ne comprendraient rien aux longues explications de Tournesol sur son moteur atomique.
Le secret réside dans la présence, dans l'histoire, d'un personnage qui comme eux, y entrave queudalle : Le capitaine Haddock, qui, dans un coin de case, déconne avec sa bonhommie coutumière. Quand Tournesol lui demande, après un long texte imbitable, "Vous me suivez ?", Haddock répond : "Bien sûr, où voulez-vous que j'aille ?" avec un air complètement dépassé.
Par ce stratagème, le lecteur qui n'a rien compris non plus ne se sent pas seul et sait à présent que comprendre cette tartine scientifique n'est absolument pas nécessaire pour comprendre la suite de l'histoire.
Or, que se passe-t-il chez Jacobs ? Le principe de la machine à transformer le temps par exemple, dans SOS météores, est pris atrocement au sérieux par tout le monde, Blake et Mortimer suivant avec diligence et attention le discours interminable du professeur Machin (merci de me rappeler son nom ). Le lecteur, dont on peut dire que Jacobs ne le prend pas pour un imbécile, lit ça, le relit, forcément, fait une pause, va prendre un aspirine, y revient, se rend compte qu'il a lu 3 fois de suite la même ligne sans s'en apercevoir, mais persiste, persévère, car bon sang il ne sera pas dit qu'il sera le seul à ne rien entraver à tout ce blabla écrit petit.
Voilà en gros ce que Peeters, et moi aussi, trouve dommage avec Jacobs : A AUCUN MOMENT son récit n'est allégé par la moindre note d'humour, le moindre jeu de mot, (bon, passe encore) ; et surtout l'exactitude scientifique est prise avec un sérieux redoutable, nuisant à la fluidité de l'ensemble, quitte à noyer le lecteur dans des flots de texte et prendre le risque de le perdre définitivement.