En ce qui me concerne j'ai pris mon pied en même temps qu'une énorme baffe (oui, c'est assez acrobatique) en découvrant (enfin) ces débuts du run de Miller. Scénarios prenants et intelligents, dessins et mises en page extraordinaires, atmosphères noires...
C'est d'autant plus passionnant que tout en lisant on replace forcément ça en perspective avec la suite de la carrière de Miller. Les germes des radicalités à venir aussi bien sur le fond que sur la forme sont déjà bien visibles mais encore contenues. Graphiquement bien sûr, mais aussi "idéologiquement" : et sur ce plan les tensions sont d'autant plus visibles (et intéressantes) qu'elles s'exercent sur le personnage de Daredevil, idéalement situé, pour ainsi dire, pour être tiraillé entre d'une part le côté "justicier" et les pulsions violentes et revanchardes qu'affectionne Miller, et d'autre part le côté "avocat" tenu malgré tout au respect de la loi.
Un bémol : l'assemblage de traductions précédentes, non relues, ni uniformisées, et franchement, dans la deuxième partie du volume, ça se sent. J'en avais parlé plus en détails
ici.