Rochette, pour qui j'ai beaucoup d'estime et que je trouve par ailleurs sympathique, n'avait nul besoin de se justifier pour déclarer qu'il n'aime pas Corto.
Hormis le plaisir d'une boutade, prétexter du mal de mer pour zapper Corto ne convaincra guère les amateurs du gentilhomme de fortune maltais.
Parce que, des Corto dont l'action se déroule principalement à terre, ce n'est vraiment pas ce qui manque !
En vrac, on pourrait citer "Les Ethiopiques", "Les Celtiques", ainsi que nombre de récits figurant dans les recueils "Sous le signe du Capricorne" et "Toujours un peu plus loin". Quant aux grands romans dessinés, que dire de "Corto en Sibérie", "Fable de Venise", "La maison dorée de Samarkand", "Tango", "La Jeunesse", "Les Helvétiques", "Mû, la cité perdue" ?... Il n'est pas besoin d'avoir le pied marin, d'être un expert en nœuds marins ni de savoir tenir un cap dans une mer formée, ou de savoir s'orienter avec un compas et un sextant, lire une carte marine, pour tourner les pages de ces Corto-là. Pratiquement tout le catalogue, y compris du côté de la reprise par Pellejero, propose des aventures essentiellement terrestres, malgré le caban et la casquette du héros.
En revanche, il est vrai que Corto, jusqu'à présent, ne s'est guère illustré par des talents d'alpiniste. Un album se déroulant en haute montagne, là où l'air s'appauvrit en oxygène comme le sang véhiculant un coronavirus de type SarsCoV, eût-il davantage incité Rochette à faire une exception ?...
