de Cooltrane » 19/02/2020 15:22
Les films vus récemment avec les collègues
Papicha : (Algérie) Encore un film qui dénonce le manque de droits de la femme arabe, mais ici, on remonte au tout début des 90’s avec ma montée du FIS et du GIA à Alger. A l’université, Nedjma (surnom Papicha) et ses copines sont surtout obnubilées par des question s de modes, et elles font régulièrement le mur du dortoir féminin, pour s’éclater en boite. La plupart des conversations du film tournent autour de chiffons, paillettes, fards et vernis, ce qui semble surtout trop superficiel pour les autorités et trop pour les intégristes. Toute prises dans son envie d’indépendance, l’héroïne tente d’organiser son défilé de mode autour d’une toile de base (le haïk) sur le site de l’unif, mais ne tient pas suffisamment compte de la montée de l’intégrisme. Son aveuglement finira en catastrophe quand intégristes les prennent de plus en plus pour cibles. Certains dialogues sont très bien tapés, et si la plupart des hommes sont ouverts, ils ont tendance à courber l’échine sous la pression des intolérances religieuses, en l’absence de réactions crédibles de l’état. Bref, on assiste à une démission générale, que seules quelques étudiantes combattraient, ce qui ne les empêchent pas d’aller s’éclater sur la plage en maillot sans être inquiétées le moins du monde. Bref, mettez les voiles ou porter le, quoi!!
Les dialogues sont assez difficiles à digérer, car tout le monde commence ses phrases en arabe et la termine en français ou l’inverse, du coup, suivre les s/t efficacement devient une gageure, donc mieux vaut prendre le parti de lire le film plutôt que de l’écouter. Si l’histoire serait inspirée de faits réels (ce dont on ne doute pas un instant), la réalisatrice se perd dans son militantisme au point de rendre le combat mené à l’écran relativement peu crédible. Malgré tout, il est difficile de rester insensible aux évènements, même si cela remonte (déjà) à 30 ans. 6/10
Widows of Silence : (Cachemire) Dans la province septentrionale de l’Inde, à majorité musulmane, il y a des villages perdus dans les montagnes arides (mais superbes) qui ne sont plus habités que par des femmes et leur progéniture. Seul un sympathique chauffeur de taxi relie ses hameaux vers la ville et pour que l’une d’entre elle entreprenne les démarches auprès d’une administration inefficace et corrompue (pour ne pas dire complice) pour officialiser son statut de veuve, pour hériter des biens et continuer à survivre tant bien que mal (surtout le 2è). Certaines dénoncent les forces gouvernementales qui viennent arrêter les hommes pour les interroger, mais l’ennemi invisible rôde aussi (des gardiens de poste de garde sont tués).
Si les paysages sont souvent grandioses (pourtant Srinagar et autres clichés touristiques sont loin, et pas de Jonathan Cosey en vue) et l’histoire (car, si j’ai bien lu, c’en est une) relativement poignante, le film nous ennuie avec des longueurs et répétitions de scènes, souvent faites de caméra et plans fixes. Le point de vue choisi (clairement anti-gouvernemental) pour cette dénonciation et le contexte politique sans fin, votre serviteur se demande si la situation des hommes (morts, souvent) n’est pas encore plus pénible que celles des veuves; du coup, le militantisme féministe dénonciateur se trouve un peu à côté de ses pompes sur ce cas-ci. 6/10
Mieux vaut tapis Persan volé que tapis volant percé (Uderzo.... et oui, pas Goscinny)