King Of The Belgians: Une comédie flamande qui pouvait faire polémique sur l'émiettement du pays et l'avenir de son roi (et ses institutions), mais qui heureusement fait plutôt l'effet d'un pétard mouillé, même s'il faut reconnaitre que le parti-pris du communautarisme belge est présent de manière hilarante.
Nicky3 est un grand dadais qui s'est réveillé dans des fonctions pour lesquelles il n'est pas particulièrement doué (tout comme Philou 1er de Gelbique). Lui et sa délégation royale (fort restreinte: un wallon, un flamand et une bruxelloise - très mignonne, qui plus est) sont en visite officielle en Turquie au moment décisif de l'adhésion de celle-ci à l'UE, quand il apprend que la Wallonie (!!
)a déclaré son indépendance. Qui plus est les télécommunications et transports aériens sont impossible dû à une vaste série de tempêtes électromagnétiques qui brouillent toute l'électronique,compliquant tout. La Turquie décide de garder le roi par principe de sécurité à Istanboul, jusqu'à ce que les empêchements climatiques exceptionnels soient terminés.
Mais Nicky3 n'en fait qu'à sa tête et veux retourner au pays qui n'est plus le sien, donc ils partent à l'aventure à travers les Balkans pour essayer d'arriver en Europe de l'ouest (au mieux), à la rage du ministre de l'intérieur turc qui fera tout pour les en empêcher... Sont traversés: la Bulgarie, la Serbie, L'Albanie et le Monténégro, et bien des complications (souvent hilarantes) sont au rendez-vous y compris une défonce de barrière frontalière. Le tout filmé et commenté en voix-off par un cinéaste anglais, commandité par une reine insupportablement bavarde et dirigiste.
Le film parle principalement trois langues (Fr-Eng-NL), mais aussi toutes les langues des pays traversés. Les paysages superbes (pour finir Istanboul est la partie la moins belle du voyage) et les caractères locaux rencontrés dans leurs péripéties sont succulents, presque attachants. C'est bien mené, drôle et, pour finir, incroyablement belge. Le (gros) bémol est que le contexte n'est plus d'actualité , puisque que le coup d'état organise par Erdogan (soyons clairvoyant) a bien changé les donnes, depuis un an.
7.5/10Bar Bahar (In Between Two Worlds) - Palestine: Du reste du onde, on dirait que la Palestine fait un gros bloc +/- monolithique contre Israel, mais ce film nous montre une autre réalité: celle de trois jeunes femmes (la 20-aine entamée) qui aspirent à une vie moderne et occidentale, qui vivent dans un apart' de Jaffa, banlieue de Tel-Aviv. Quand l'une d'entre elle les quitte pour se marier, elle invite une cousine à s'installer pour réviser ses examens finaux dans le calme, loin des bruits et fureurs du campus universitaire... L'avocate et la DJ sont d'abord stupéfaite de voir une jeune déjà habillée en moukère arriver et s'installer, les débuts sont tendus au départ, puis se stabilise, au point que la solidarité s'installe.
La jeunesse palestinienne bouffe du fast-food, fume taffe, boit et baise comme si c'était la jeunesse israélienne ou européenne, et si les contacts avec les juifs sont assez rares (pas mentionnés dans le film), ceux avec les chrétiens semblent être assez fréquents. ce qui ne veut pas dire que la vie est simple, surtout qu'elles ont des parents plutôt conservateurs et anxieux de les voir leur assurer une petite-descendance., ce qui fait frémir d'horreur le nouveau trio. L'avocate (grosse fumeuse) se découvre un candidat possible, jusqu'au jour où elle allume une clope devant un des sœurs du soupirant. La DJ, qui vit des petits jobs (cuisines/restos/bars) en attendant de percer, se découvre des penchants et préférences féminines, et trouve une nana capable de l'aider à faire son coming-out, au point que ses parents s'en apercevront bien assez tôt. Quant à l'étudiante, ce genre de plans parentaux ne serait pas pour lui déplaire , mais pas avec le connard dégoté (et bigoté).
Un film urbain bien filmé (par une réalisatrice , bien emmené et avec une musique du cru intéressante et une fin ouverte - peut-être plus que leur avenir. Une vue assez inhabituelle (sans doute pas majoritaire) de cette jeunesse qui nous semble bien sympa et que l'on voudrait aider à s'affranchir de leurs liens qui les retiennent - trop souvent contre leur gré. Touchant à plus d'un titre, qui nous raconte la jeune femme au moyen-orient et le poids des traditions.En cela, le 2è nom du film est très bien avancé.
8/10
Mieux vaut tapis Persan volé que tapis volant percé (Uderzo.... et oui, pas Goscinny)