de jolan » 26/07/2019 14:38
Lonely are the brave – David MILLER - 1962
Libre, sans frontière, sans barrières, sans famille, sans femme, sans enfant, sans rien qui ne l'entrave ou ne le retienne quelque part, John W. Burns est libre. Il se joue des règles, des lois, de la justice, de la vie moderne, de la vie en société, des hommes, de lui-même. Il vit en harmonie avec la vie, la nature, les animaux, il élève des moutons et éduque des chevaux. S'il revient en ville, c'est pour s'y faire emprisonner, pour voir son vieil ami Paul.
Il y a cette belle histoire entre John et Jerry (Gena Rowlands, sublime), la femme de Paul, et peut-être Seth, leur fils. C'est le cœur du film, le moment le plus intéressant - le moment où Trumbo aurait pu donner davantage mais hélas ça n'est pas Tennessee Williams - ces dialogues amoureux entre elle et lui, qui s'aiment mais ne s'aimeront pas. Il a choisi la liberté. Vivre seul. J'appelle ça une prison. Vivre pour soi seul, un enfer...
Il y a donc son évasion de prison, puis la longue séquence de la poursuite dans les montagnes. Et là le film tout son sens, tout intérêt à mes yeux. Toute cette seconde partie où il échappe aux policiers n'est d'aucun intérêt, comparée à la première. Le shérif qui le poursuit, entouré de crétins, l'hélicoptère, tout ça, c'est idiot et inutile.
Il y a enfin ce fil rouge du conducteur de camion qui roule inéluctablement vers la fin tragique du héros, doublement condamné par sa jument, qui elle aussi est libre : il revient la chercher dans les montagnes au lieu de s'enfuir seul, et elle cause l'accident qui cause leur perte. Il n'est pas si libre que cela John W. Burns, qui croyait vivre libre, mais dont chaque acte le condamne dans cette société moderne qui n'est pas faite pour les hommes comme lui, les indomptés.
Le film est bien réalisé (sauf la doublure cascade, trop visible, encore une fois – comme dans le Aldrich), le N&B accentue l'effet western et donne une belle esthétique soignée. Dommage que cette fin soit aussi ratée, le film aurait dû s'arrêter quand il quitte Jerry. Un film aussi inégal et déséquilibré, la note est forcément rabaissée, sans le final ça valait la moyenne.
2,5/6
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